Stade Brestois – PSG : les notes du match

Quelques jours après la victoire écrasante du PSG face à Leverkusen en Ligue des Champions (7-2), Luis Enrique et les Parisiens retrouvaient la Ligue 1 avec un déplacement périlleux à Brest. Tenu en échec contre Lille et Strasbourg lors des deux dernières journées, le club de la Capitale avait toutefois l’opportunité de reprendre la première place aux Marseillais en cas de victoire. Pour ce faire, le technicien espagnol alignait un 4-3-3 avec les titularisations de Lucas Hernández, Lee Kang-in et Senny Mayulu. Ousmane Dembélé, entré contre Leverkusen, démarrait lui sur le banc en compagnie de Désiré Doué, Nuno Mendes et Marquinhos.
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De son côté, Eric Roy optait pour un 4-2-3-1. Blessé, Doumbia cédait sa place dans le compartiment offensif à Mboup tandis que Diaz débutait en défense au lieu de Chardonnet. Plus fort collectivement, le PSG prenait rapidement le contrôle des opérations, imposait son rythme, mais butait sur un bloc brestois rigoureux. Loin d’être impressionné et solide défensivement, le SB29 n’hésitait pas à se projeter, à l’image de Mboup qui mettait à contribution Chevalier malgré une position de hors-jeu au départ de l’action (17e). Gêné, le PSG réagissait dans la foulée et se procurait une première grosse occasion. Trouvé par Barcola, après une feinte de corps de Lee, Mayulu terminait d’une frappe du droit, mais tombait sur un Majecki vigilant (23e).
Hakimi voit double
De plus en plus menaçant, le club de la capitale trouvait finalement la faille à la demi-heure de jeu. Profitant d’un caviar de Vitinha, auteur d’une sublime passe dans le dos de la défense brestoise, Hakimi concluait d’une volée rasante du droit (0-1, 29e). Bien lancé, le PSG poursuivait son entreprise et ne laissait que des miettes à son adversaire du jour. Dès lors, si Del Castillo s’essayait de loin (33e), ce sont bien les champions d’Europe en titre qui contrôlaient le rythme de ce match. Une domination logiquement récompensée juste avant la pause. Après un joli numéro de Kvaratskhelia, qui butait une première fois sur Majecki, Hakimi était finalement décalé sur le côté droit et fusillait le portier brestois à bout portant (0-2, 39e). Au retour des vestiaires, la physionomie de cette rencontre ne changeait guère.
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En contrôle et sans forcer son talent, le PSG dominait les débats, mais se faisait surprendre sur un fait de jeu. Coupable d’une main dans sa propre surface, Kang-In Lee offrait un penalty aux Brestois après plusieurs minutes de tergiversation dans le clan arbitral. Malheureusement pour les locaux, Del Castillo glissait au moment de sa prise d’élan et manquait complètement sa tentative (59e). Dans la dernière demi-heure, Dembélé, Marquinhos et Doué faisaient leur apparition et les Parisiens conservaient leur emprise, à l’image des nombreuses tentatives (imprécises) du Ballon d’Or ou de cette frappe trop croisée de Doué (89e). L’ancien Rennais allait même participer au festival offensif des siens. S’il trouvait d’abord le poteau (90+2e), il était ensuite récompensé de ses efforts en trompant Majecki après un superbe appel (0-3, 90+6e). Avant cela, Chevalier sortait lui le grand jeu face à Baldé (87e). Avec cette victoire autoritaire (3-0), le Paris Saint-Germain reprend ainsi provisoirement la tête du championnat de France en attendant le déplacement de l’OM sur la pelouse du RC Lens, ce samedi soir. De son côté, Brest est 12e.
L’homme du match : Hakimi (8,5) : averti dès la 7e minute de jeu pour avoir freiné la progression d’une action brestoise, le Marocain n’a jamais été pour autant freiné dans ses intentions. Ses dédoublements ont instillé le doute à plus d’une reprise, et c’est lui, encore, qui venait ouvrir le score d’un plat du pied sur un service étoilé de Vitinha (29e). Il récidivait à peine dix minutes plus tard d’un pétard sous la barre (39e). Fiable défensivement et offensivement, comme très souvent maintenant.
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Brest :
– Majecki (4) : préféré à Coudert dans les cages brestoises cet après-midi, l’ancien portier de l’AS Monaco n’a pas eu grand-chose à faire jusqu’à la 23e minute, où il a sauvé les siens sur un face-à-face avec Senny Mayulu. Mais à la 29e minute, sur une passe sublime de Vitinha pour Hakimi, ce dernier a frappé de volée son tir croisé et Majecki n’a rien pu faire (0-1). Quelques minutes plus tard, à la 39e, Hakimi a de nouveau trouvé le chemin des filets, portant le score à 0-2. Complètement battu par un tir de Doué à la 88e, Majecki a eu de la chance : la frappe du Parisien a frôlé le poteau droit. Même scénario à la 92e, avec un tir de Désiré Doué qui s’est écrasé sur le poteau gauche. Doué a finalement trouvé le chemin des filets à la 90+6e. Sans aucun arrêt miraculeux malgré ses 5 interventions, le gardien brestois a vécu une rencontre particulièrement frustrante.
– Locko (4) : après avoir confié sa frustration de regarder la Ligue des Champions plutôt que de la jouer dans nos colonnes, Bradley Locko était aligné au poste de latéral gauche, chargé de contenir Khvicha Kvaratskhelia sur son côté. En retard sur le service de Kvaratskhelia pour Hakimi à la 39e minute, il n’est pas totalement exempt de tout reproche sur le second but parisien. Une première mi-temps compliquée, à l’image de son équipe. Après la pause, Locko a légèrement haussé son niveau : il a bien mieux contenu Kvaratskhelia. Locko a ensuite été remplacé par Guindo à la 79e.
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– Coulibaly (3) : titularisé en défense centrale après son arrivée tardive à Brest en provenance de Strasbourg, Coulibaly jouait seulement son deuxième match de la saison avec le club. Ancien joueur des U19 du PSG, il a rapidement été mis à l’épreuve : invisible et souvent bousculé par les appels incessants de Mayulu, il a semblé dépassé dans son marquage, surtout face aux nombreuses permutations entre Lee et Mayulu dans l’axe. Après les entrées de Dembélé et Doué à la 67e, Coulibaly a coulé et a laissé les offensifs du PSG s’exprimer.
– Diaz (4) : pour sa première saison à Brest après un passage intéressant à Troyes l’an passé, Diaz avait l’occasion de marquer le coup face à l’une des meilleures équipes du championnat de France. Mais, pourtant aligné dans l’axe, il a évolué quasiment sur le couloir droit pour aider Kenny Lala à défendre sur Barcola, il a eu du mal à se montrer et a été en difficulté durant cette première période face aux nombreuses offensives parisiennes. Loin d’être le pire Brestois face au PSG, il a quelques fois chipé le ballon dans les pieds parisiens.
– Lala (3) : aligné sur le flanc droit, l’ancien joueur du RCSA, Lala, avait la lourde tâche de contenir Bradley Barcola. Si l’attaquant du PSG n’a pas été aussi percutant que d’habitude, Lala a tout de même peiné à le maîtriser, et offensivement, il est resté bien trop discret, bien pris par Lucas Hernandez. Globalement, Kenny Lala a été bien trop fébrile lors du premier acte. Il a anéanti une belle occasion à la 62e, préférant jouer seul, plutôt que de servir son coéquipier Dina-Ebimbe. Un match très loin de ce qu’il est capable de faire.
– Chotard (3,5) : buteur contre l’OGC Nice, il était positionné en tant que sentinelle aux côtés de Magnetti. Mais il a été, lui aussi, très discret lors de cette première mi-temps. Brest n’a détenu que 23% de possession, et face à la triple menace Lee, Vitinha et Zaire Emery au milieu de terrain, Chotard a eu du mal à contenir les attaques adverses. Comme l’ensemble de son équipe, il a été dépassé par le rythme et l’intensité parisienne, ne parvenant pas à imposer son influence dans l’entrejeu.
– Magnetti (3,5) : capitaine de Brest, Magnetti était aligné au cœur du milieu de terrain de Brest, en sentinelle aux côtés de Chotard. Tout au long de la première mi-temps, il a souffert du pressing parisien, à l’image de la récupération rapide de Zaire Emery, et a eu du mal à exister dans l’entrejeu. Le joueur formé à Bastia n’aura fait que courir derrière le ballon, tout comme Chotard, et n’aura jamais réussi à le conserver. Magnetti a été remplacé par Kakalou à la 79e.
– Del Castillo (3) : meilleur buteur de Brest avec déjà 4 réalisations en Ligue 1 cette saison, Del Castillo était aligné au poste de milieu offensif, juste derrière Ajorque, arborant son numéro 10 dans le dos. À la 32e minute, profitant d’une petite erreur de Lee, il a récupéré le ballon et a immédiatement tenté sa chance. Sa frappe, cependant, est passée très loin du cadre, illustrant la difficulté de Brest à se montrer dangereux face à une défense parisienne bien organisée. Après avoir obtenu un penalty suite à une main de Lee à la 51e, Romain Del Castillo a complètement loupé sa tentative. Le Brestois a glissé au moment de frapper, et le ballon s’est envolé bien au-dessus du but parisien. Il a ensuite été consolé par Vitinha après ce gros raté. Après son pénalty, il a complètement disparu malgré une bonne passe pour Baldé à la 87e. Il a été remplacé par Zogbé à la 93e.
– Mboup (4) : aligné sur le couloir gauche de l’attaque brestoise, Mboup a eu une belle occasion d’ouvrir le score dès la 17e minute, profitant d’une grosse erreur de Zabarnyi. Sa frappe, trop écrasée, a toutefois terminé sans danger dans les gants de Chevalier. Quelques minutes plus tard, à la 24e, il a commis une grosse faute sur Hakimi aux abords de la surface, récoltant le premier carton jaune de Brest dans cette première mi-temps. Encore trop timide en début de seconde période, avec plusieurs mauvais choix, il a été remplacé par Baldé à la 67e. Baldé a gagné son duel face à Hernandez à la 87e et est tombé sur un bel arrêt Chevalier : c’était surement la meilleure occasion de Brest.
– Dina-Ebimbe (4) : c’était une partie particulière pour lui, puisqu’il retrouvait son club formateur. Après avoir confié en milieu de semaine que Marquinhos faisait partie des joueurs qui l’avaient le plus impressionné, l’ancien joueur de Francfort évoluait haut sur le terrain, au poste d’ailier droit. Très disponible sur son couloir, il s’est montré actif et entreprenant, mais a été régulièrement contenu par un Lucas Hernandez impressionnant dans ses interventions défensives. Après un match globalement moyen, il a été remplacé par Tousart à la 67e. Un choix défensif de la part d’Eric Roy.
– Ajorque (4) : auteur de 14 buts toutes compétitions confondues la saison dernière, Ajorque connaît un début de saison plus compliqué, avec seulement un but inscrit jusqu’ici. Face au PSG, l’attaquant brestois a imposé un défi physique à Pacho et Zabarnyi. Il n’a toutefois pas réussi à cadrer une frappe au cours des 45 premières minutes. Ajorque est à l’origine du penalty brestois à la 51e, après avoir dévié de la tête le ballon pour Del Castillo, dont la frappe a d’abord été contrée par la tête de Lee avant de toucher sa main. Une action très litigieuse, mais l’arbitre a finalement accordé le penalty : raté ensuite par Del Castillo.
PSG :
– Chevalier (7) : difficile de le juger, tant il a eu peu à faire en première période (17e). Il est vigilant sur une frappe écrasée de Mboup, et puis c’est à peu près tout. Del Castillo lui a mâché le travail en envoyant son penalty en tribunes, mais il refuse un but à Baldé en fin de match (88e) pour sécuriser son clean sheet.
– Hakimi (8,5) : voir ci-dessus
– Zabarnyi (4) : il se fait effacer avec une naïveté déconcertante par Mboup, heureusement maladroit dans le dernier geste (17e). Même s’il n’a pas bénéficié d’occasion concrète, Ajorque lui a imposé un sérieux défi physique, dans les airs comme dans le corps-à-corps, auquel il n’a pas toujours été en mesure de répondre. Des fautes naïves et évitables, mais un bon retour devant Ajorque (82e). L’Ukrainien n’a pas plus rassuré ballon au pied.
– Pacho (4) : il a pris des risques inconsidérés, comme sur cette poussée de balle échevelée, heureusement sans conséquences (34e). Ajorque l’a fait souffrir, lui aussi, et on l’a senti trop souvent à contre-temps en première période. Sa connexion avec Zabarnyi reste à parfaire, et c’est un euphémisme. Il est proche de marquer juste avant de sortir (65e). Pas du grand Pacho. Remplacé par Marquinhos (67e), pas tellement mis à l’épreuve.
– Hernandez (6) : titularisé pour soulager Nuno Mendes, le Français a éteint le danger à plusieurs reprises. On a parfois eu le sentiment qu’il était le patron de cette défense, tantôt par son attitude et son leadership, tantôt par ses interventions, autoritaires. Seule fausse note : son duel perdu avec Baldé, proche de coûter un but à Paris (88e).
– Zaïre-Emery (7) : dans la continuité de ses dernières grosses performances, le titi parisien a tenu son rang, sans en faire trop non plus. Il a été précieux par ses compensations et ses projections, et on l’a senti guidé par cette volonté d’être sans cesse disponible et de faire le jeu. Il a alterné les plaisirs et les dangers, pris sa chance quand le jeu le demandait, et a semblé couvrir toutes les zones du terrain. Une superbe passe décisive à Doué pour boucler sa partition (90+6e).
– Vitinha (8) : on savait qu’il était un joueur spécial à plus d’un titre, et probablement ce qui se fait de mieux avec Pedri en Europe aujourd’hui, mais il l’a encore confirmé, s’il en était vraiment besoin. C’est lui qui a ouvert le festin offensif de son équipe avec ce service tel un maître horloger pour Hakimi (29e). Sur chaque prise de balle, on a senti que le Portugais voulait imprimer le tempo du match. Du très bon Vitinha.
– Lee (6) : aligné dans le coeur du jeu, le sud-Coréen a apporté une vraie valeur ajoutée par sa créativité. Il est impliqué sur le premier but avec son geste technique pour trouver Vitinha, puis sur le second en mettant Kvaratskhelia sur orbite. Il est malheureux en seconde période en concédant le penalty de la main. Remplacé par Dembélé (67e), très remuant, et très en jambes. Il offre un caviar à Doué, qui ne transforme pas.
– Kvaratskhelia (5,5) : plutôt discret sur la première demi-heure, il ne lui a fallu qu’une situation pour créer un but. Il mystifie un défenseur brestois dans un petit périmètre pour ensuite offrir le deuxième but à Hakimi. Des fulgurances, par séquence, et il aurait même pu ajouter son nom à la feuille de stats si Majecki ne lui avait pas refusé le but sur sa reprise de volée (65e). S’il n’a pas livré la performance de la saison, le voir sortir avant Barcola a pu surprendre. Remplacé par Doué (70e). Il a parlé le même football que Dembélé, et aurait pu marquer sur un ballon génial du Ballon d’Or (89e), finalement non cadré. Il a apporté de la vie et de l’incertitude en fin de match, et a même touché le poteau avant de marquer du gauche sur un caviar de Zaïre-Emery (90+6e).
– Mayulu (7) : il a sans cesse créé de l’incertitude par son placement, situé entre neuf, neuf et demi, dix, voire même parfois relayeur. Il se construit une action tout seul, sur laquelle il étale toute sa classe : un ballon gardé dans un rôle de pivot, un double contact pour se mettre dans le sens du but, une poussée de balle et un service dans la profondeur pour Kvaratskhelia (22e). Il gagnerait à être plus tueur devant le but par moment, mais il n’a que 19 ans. Il s’est un peu effacé au fil de la rencontre avant d’être remplacé par Ndjantou (79e).
– Barcola (5) : s’il a mis de la volonté – le genre de compliment qui n’est jamais bon signe au moment d’évaluer la prestation d’un joueur – l’international français s’est rendu coupable d’un déchet important en première période. Trop peu de différences ou de décalages créés, des choix parfois douteux. Pas tellement en réussite dans le un contre un, il n’a pas non plus pesé dans le dernier geste ou la dernière passe. La mire était déréglée aujourd’hui, et il a fini par être remplacé par Ramos (79e).
Pub. le 25/10/2025 19:02
– MAJ le 25/10/2025 20:02




