Québec | Sam Hamad perd son pari

Sam Hamad perd son pari et son combat contre le projet de tramway de Québec. C’est une cuisante défaite pour l’ex-ministre libéral, qui termine troisième.
Publié le 2 novembre
« J’ai toujours aimé la ville de Québec, et ce que je retiens [de cette campagne], c’est que j’aime encore plus ma ville. Au nouveau conseil municipal : prenez-en bien soin », a lancé M. Hamad lors de son discours de défaite, prononcé devant une centaine de militants et de candidats réunis dans un bar sportif du Centre Vidéotron.
M. Hamad a rapidement quitté la salle, sans répondre aux questions des journalistes. Mais visiblement, son principal pari, celui de faire campagne sur l’impopularité du tramway, a échoué. Hugo Langlois, l’un de ses candidats, a résumé la chose ainsi : « Si Québec fait le choix démocratique d’avancer avec le projet de tramway, on va écouter les gens de Québec. »
Pour son équipe, le résultat est brutal. Au moment où ces lignes étaient écrites, aucun de ses candidats n’était en avance dans l’un des 21 districts de la ville. Et il termine en troisième place avec 13,7 % des voix, loin derrière Stéphane Lachance et Bruno Marchand.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE
Le maire Bruno Marchand a été réélu.
Il y a près d’un an, avant que sa campagne ne soit officiellement lancée, un sondage SOM-Le Soleil-FM93 montrait pourtant que 46 % des résidants de la ville de Québec interrogés estimaient que M. Hamad serait un « plutôt bon » ou un « très bon » choix lors des prochaines élections municipales.
Pistes cyclables et bourdes
En plus de promettre l’abandon du tramway pour le remplacer par un projet de bus rapide, M. Hamad proposait également d’abolir une hausse de taxe de 60 $ sur l’immatriculation, mise en place par M. Marchand pour financer le transport collectif.
M. Hamad a également critiqué l’approche pro-piste cyclable de l’administration Marchand, en proposant d’en détruire deux, dont le corridor VivaCité sur le chemin Sainte-Foy. Il promettait d’arrêter le déneigement des pistes, sauf celles près des cégeps et des universités, parce que les jeunes « n’ont pas les moyens d’avoir des autos ».
Au-delà de la vision présentée par M. Hamad, il faut également souligner que son organisation a multiplié les bourdes. Une chanson pour appuyer le candidat à la mairie avait été créée par l’intelligence artificielle, pour être ensuite rapidement effacée ; une vidéo pour dénoncer la congestion à Québec met en valeur l’autoroute Décarie à Montréal ; un organisateur éjecté, car il avait caché son passé de fraudeur ; un candidat qui se désiste en pleine course ; un autre qui est éjecté en raison de ses propos sur les sans-abri ; une poursuite de l’ordre des ingénieurs contre Sam Hamad lui-même.
Dans une autre erreur devenue virale, M. Hamad a tenu un point de presse dans un parc, en compagnie de « trois personnes qui connaissent leur milieu ». Ils semblaient pourtant ignorer qu’ils se trouvaient en plein milieu d’un jeu d’eau, qui s’est déclenché durant son allocution.
En entrevue éditoriale avec La Presse, M. Hamad a estimé que c’était la campagne la plus « sale » de sa vie, lui qui en a connu cinq, avec le Parti libéral du Québec. « C’était sale. Je ne m’attendais pas à ça, honnêtement. »




