VIDEOS. Requiem, cloches de Notre-Dame, émotion des survivants… Dix moments à retenir des cérémonies d’hommage du 13-Novembre, dix ans après les attentats

Des commémorations chargées en émotion. La France s’est recueillie devant le Bataclan, les terrasses parisiennes endeuillées ou encore les portes du Stade de France, jeudi 13 novembre. Politiques, victimes et proches des disparus se sont retrouvés devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d’horreur qui a meurtri Paris et Saint-Denis. Ce vendredi de novembre 2015, la France avait été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire, coordonnées par le groupe Etat islamique qui avait ciblé un match de football, un concert de hard-rock et des bars et restaurants. Franceinfo revient sur 10 moments forts de cette journée d’hommages.

1 L’hommage à Manuel Dias, première victime des attentats

Témoignage de Sophie Dias, fille de Manuel Dias, victime de l’attentat au Stade de France.
(FRANCEINFO)

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Les commémorations ont commencé mercredi matin par une cérémonie au Stade de France, devant un parterre de politiques ainsi que la famille de Manuel Dias, première des 130 personnes tuées lors des attentats. Ce chauffeur de navettes de 63 ans attendait devant le stade un groupe de supporters qu’il avait conduits depuis Reims pour assister au match de football France-Allemagne, quand un kamikaze a déclenché son gilet explosif. Sa fille, Sophie Dias, a pris la parole dans un discours poignant : “Depuis ce 13-Novembre, il y a un vide qui ne se comble pas. Une absence qui pèse chaque matin et chaque soir depuis dix ans.”

“Nous n’oublierons jamais. On nous dit de tourner la page, dix ans après, mais l’absence est immense, le choc est intact et l’incompréhension règne toujours. J’aimerais savoir pourquoi, j’aimerais comprendre, a-t-elle poursuivi. J’aimerais que ces attentats cessent. Malheureusement, nous sommes impuissants.” Elle a terminé son discours, très émue : “Puissions-nous ne jamais oublier et continuer à faire vivre ce qu’il incarnait : le respect, la tendresse, l’amour de son prochain.”

2 L’émotion d’Emmanuel Macron devant la longue liste des victimes du Bataclan 

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La journée a été marquée par une itinérance mémorielle. Après le Stade de France, les élus et les associations se sont rendus devant les différents lieux des attentats à Paris : Le Carillon et Le Petit Cambodge, La Bonne Bière, Le Comptoir Voltaire et La Belle Equipe. A chaque fois, les noms des victimes ont été égrenés, avant le dépôt d’une gerbe, une minute de silence et une Marseillaise. Dernière étape de ces commémorations, l’hommage devant le Bataclan s’est révélé très fort avec l’évocation de la longue liste des victimes. Emmanuel Macron a d’ailleurs laissé transparaître son émotion. 

3 Les témoignages des rescapés : “C’est très compliqué, même dix ans après”

“C’est très compliqué, même 10 ans après”, témoigne Gaëlle Messager, rescapée de l’attentat du Bataclan.

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Gaëlle Messager a subi une cinquantaine d’opérations chirurgicales et a perdu son compagnon au Bataclan. “Je vais mieux parce que je reviens de très loin, mais c’est encore très aléatoire (…) C’est très compliqué, même dix ans après, témoigne-t-elle. Ces dix ans, ils sont passés super vite.”

Aujourd’hui, “je vais très bien”, confie Claude-Emmanuel Triomphe, rescapé de l’attentat à la Bonne Bière le 13 novembre 2015. #13-Novembre

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“Aujourd’hui, je vais très bien”, confie de son côté Claude-Emmanuel Triomphe, rescapé des tirs à La Bonne Bière. “J’ai pu inventer une nouvelle vie après. J’ai décidé de créer une association qui veut développer l’engagement chez les jeunes, notamment chez les jeunes précarisés”, explique le survivant.

4 Les cloches de Notre-Dame et de plusieurs églises parisiennes

Notre-Dame de Paris, les églises parisiennes et la Basilique Saint-Denis font sonner en ce moment leurs cloches”entre 17h57 et 18h02″, selon l’annonce le diocèse, pour l’ouverture de la cérémonie, place Saint-Gervais, à Paris.

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Notre-Dame de Paris, les églises parisiennes et la basilique Saint-Denis ont fait sonner leurs cloches pendant plusieurs minutes en fin d’après-midi, en ouverture de la cérémonie d’inauguration du Jardin du souvenir. Ce jardin est une enceinte de pierre d’où émergent des blocs de granit évoquant les six lieux des attentats, sur lesquels sont gravés les noms des victimes.

5 Le “Requiem des Lumières” pour rendre hommage aux victimes

En hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, l’Orchestre de la Garde républicaine et le Chœur de Radio France jouent le “Requiem des Lumières“, une composition originale de Victor Le Masne.

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Le Requiem des Lumières a ensuite été interprété par le Chœur de Radio France et l’orchestre de la Garde républicaine. Il a été composé par Victor Le Masne, directeur musical des JO de Paris 2024.

Un morceau sans paroles. “Ça m’intéressait beaucoup de travailler avec les voix, avec le souffle”, explique le compositeur. Ce requiem n’est pas “religieux”, précise-t-il, c’est un “requiem laïc” avec un aspect “solennel et spirituel”.

6 Les discours des associations de victimes : “Les cicatrices demeurent, indélébiles”

“Ce sera un jardin. Ce sera un lieu où la vie renaît à chaque printemps”, déclare Philippe Duperron, président de l’association 13onze15, fraternité et vérité, lors de la cérémonie de commération.

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Philippe Duperron, président de l’association 13onze15 : Fraternité et Vérité, a remercié Anne Hidalgo pour la mise en place du Jardin du souvenir. “Ce sera un lieu où la vie renaît à chaque printemps. Et alors, je fais volontiers mienne la parole de Robert Badinter : ‘Oui, la vie est plus forte que la mort’, mais Dieu qu’ils nous manquent”, a-t-il déclaré. “Les plaies ont été pansées, celles du corps et celles de l’âme, mais les cicatrices demeurent, indélébiles.”

“Nous leur avons montré qu’en France devant la loi, il y a la force de l’égalité“, déclare Arthur Dénouveaux, président de l’association Life For Paris lors de la cérémonie en hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre.

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Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris, a également pris la parole. “Au-delà du malheur, ce qui compte, c’est ce qu’on en fait”, a-t-il estimé. “J’aurais aimé vous dire que l’espérance nous avait portés, mais c’est faux, elle ne trace aucun chemin. Nous n’avons rien d’autre à vous proposer que l’exigence : celle de vivre. Nous n’avons pas de remède contre la claustrophobie de ce présent.”

7 L’hommage aux 132 victimes des attentats

Écoutez la lecture des 132 noms des victimes des attentats terroristes du 13 novembre 2015, au coeur du jardin mémoriel qui leur est dédié.

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La liste des 132 morts des attentats a été égrenée par des personnes liées à la tragique journée du 13 novembre 2015 : Sébastien Ferret, coordinateur de la sécurité incendie au Stade de France ; l’adjudant Anne Godefroy des sapeurs-pompiers de Paris ; le responsable sécurité du Bataclan ; le policier Guillaume Cardy ; l’urgentiste Anne Pouëssel ; Anne-Clémence Simonin, bénévole de la protection civile de Paris ; Sébastien Lacen, agent de propreté de la Ville de Paris ; Philippe Picquart, directeur général des services de la mairie du 11e arrondissement ; la psychologue Sylvie Molenda ; Maryline Touchet, greffière à la cour d’assises de Paris.

8 Le discours d’Anne Hidalgo, maire de Paris : “Ce soir-là, l’Etat a tenu bon”

“Ce soir-là, l’Etat n’a pas failli, il a tenu bon, solide. (…) Une union sacrée entre une ville et tout un pays s’est nouée”, a assuré la maire de Paris, Anne Hidalgo, lors de la cérémonie d’hommage dans le jardin du 13 novembre 2023.

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“L’année 2015 restera à jamais gravée dans nos mémoires”, a déclaré Anne Hidalgo, la maire de Paris. “De ce soir-là, je me souviens de tout. Je me rappelle l’angoisse puis la stupeur et cette certitude que notre ville, Paris, venait d’entrer dans l’une des heures les plus sombres son histoire”, a-t-elle poursuivi. “Ce soir-là, l’Etat n’a pas failli, il a tenu bon, solide. (…) Une union sacrée entre une ville et tout un pays s’est nouée. La République blessée est restée debout. Paris blessé a résisté et, comme toujours, s’est relevé.”

9 Le chanteur d’Eagles of Death Metal avec une chorale de survivants

HOMMAGE AUX VICTIMES DU 13-NOVEMBRE – Jesse Hughes, du groupe des Eagles of Death Metal interprète le titre “You’ll never walk alone“, avec le Chœur du 13. #13Novembre

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Jesse Hughes, le chanteur d’Eagles of Death Metal, groupe qui se produisait au Bataclan au moment de l’attaque, a interprété la chanson You’ll Never Walk Alone (de Gerry and the Pacemakers), avec le Chœur du 13, une chorale composée de survivants et de proches de victimes. Une performance qui a été remarquée par le public.

10 Emmanuel Macron évoque la douleur “insensée, injuste, insupportable” des victimes

“La France a tenu. La République a tenu, dans l’urgence, par la fraternité, par la justice, par la vérité, par l’amour de la vie, nous avons tenu”, a assuré Emmanuel Macron, lors de son discours durant la cérémonie dans le jardin du 13 novembre 2015.

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Emmanuel Macron a décrit lors de son discours la douleur “insensée, injuste, insupportable” des victimes. “Rien de normal dans cette douleur larvée, lancinante, ressurgie chaque fois qu’un autre attentat frappait notre sol”, a dit le chef de l’Etat. “Quand les terroristes veulent frapper la démocratie et la liberté, c’est la France et Paris d’abord qu’ils prennent pour cible”, a-t-il ajouté, tout en martelant : “La République a tenu.”

Emmanuel Macron a aussi affirmé que la Nation se portait “garante” que “tout sera[it] fait pour empêcher toute nouvelle attaque”. Le “jihadisme projeté” des “terroristes” souvent passés par la Syrie qui ont perpétré les attaques en 2015, “nous avons tout fait pour l’endiguer, le juguler”, a assuré le chef de l’Etat. “Mais il renaît, sous une autre forme, intérieure, insidieuse, moins détectable, moins prévisible”, a-t-il mis en garde. “Personne ne peut garantir malheureusement la fin des attentats, mais nous pouvons garantir que pour ceux qui prendront les armes contre la France, la réponse sera intraitable”, a martelé le président de la République. Il aussi annoncé que les policiers intervenus dans le Bataclan seraient décorés de la Légion d’honneur.