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La SQDC se lance dans le vapotage dès le 26 novembre

Pour répondre à une demande grandissante, la Société québécoise du cannabis (SQDC) se lance dans le vapotage. Comme annoncé il y a un an, les dispositifs et les cartouches feront leur entrée dans les 108 succursales à partir du 26 novembre.


Publié à 5 h 30

Pour servir les clients adéquatement, les employés de la société d’État ont tous reçu une formation, conçue en collaboration avec le ministère de la Santé, de plus de quatre heures.

À la tête de Bleuh, une entreprise québécoise de production de cannabis, Dany Lefebvre attend ce moment depuis « longtemps ». Il comptera parmi les 14 fournisseurs – neuf proviennent du Québec – dont les produits de vapotage se retrouveront à la SQDC, a confirmé la société d’État, lorsque La Presse l’a contactée pour valider les informations qu’elle avait obtenues. Au total, 29 nouveaux produits seront offerts à la fin du mois.

Il est légal au Canada de vendre des produits de vapotage de cannabis depuis 2019. Mais la SQDC s’était abstenue de sauter dans l’arène en raison des recommandations diffusées par la Direction de santé publique, il y a six ans.

Or, l’an dernier, en raison de la forte demande pour ce type de produits et pour éviter que les consommateurs ne se tournent vers le marché illégal, la société d’État a décidé d’en offrir dans ses magasins et en ligne. Interrogé à ce sujet, il y a un an, Luc Boileau, qui était à ce moment directeur national de santé publique du Québec, affirmait qu’il comprenait que la situation ait évolué.

« Dans le contexte où on a décidé d’aller de l’avant, on est capable de travailler avec la SQDC », avait-il dit. Depuis septembre, c’est la Dre Caroline Quach-Thanh qui est directrice nationale de santé publique.

Une occasion

Ce changement de cap pourrait permettre à l’industrie de se développer davantage, selon M. Lefebvre, producteur de cannabis depuis une douzaine d’années. « On croit que le Québec, par son climat, par son positionnement, a le potentiel un jour de fabriquer les produits offrant la meilleure qualité au monde », a-t-il soutenu au cours d’une entrevue accordée à La Presse.

« Au Québec, la société d’État a été très rigoureuse dans sa façon d’amener cette catégorie de produits, ce qui pousse les entreprises à être intelligentes, à innover », mentionne le producteur, dont les installations sont situées à Saint-Cyrille-de-Wendover, près de Drummondville.

Oubliez les parfums, les arômes et les emballages clinquants. La SQDC ne veut pas commercialiser un produit de vapotage susceptible d’attirer les jeunes. Et celui-ci devra contenir un taux de THC inférieur à 30 %.

« Il a fallu faire en sorte d’élaborer un produit qui respecte les 30 % de THC et qui est d’une pureté exceptionnelle, mentionne le producteur. Pour le consommateur, c’est un produit qui offre une standardisation. » Dany Lefebvre est déjà un fournisseur de la SQDC et il vend également des produits de vapotage en Ontario.

Une plus grande demande

Après s’être abstenue d’en vendre, pourquoi la SQDC a-t-elle décidé d’offrir ce type de produit sur ses tablettes ? « Ce mode de consommation est en croissance », souligne Geneviève Giroux, vice-présidente, commercialisation responsable et chaîne d’approvisionnement, de la SQDC. Elle ajoute dans la foulée que 28 % des consommateurs de cannabis de la province optent pour la méthode de vapotage, selon l’Enquête québécoise sur le cannabis 2025, menée par l’Institut de la statistique du Québec.

« On voulait s’assurer que si les gens prennent la décision de consommer du cannabis par mode de vapotage, qu’ils puissent avoir des produits à moindre risque en venant à la SQDC », mentionne-t-elle.

La société d’État commercialisera deux types de vapoteuses, « toutes les deux compatibles » avec les cartouches qui seront vendues, peut-on également lire dans un communiqué publié ce mardi. Celles-ci ont été certifiées par Santé Canada. « Les prix pour un gramme de liquide varient entre 34 $ et 53,70 $, et le prix moyen se situe à 38,36 $. »

Avec l’arrivée de ces nouveaux produits, la société d’État s’est-elle fixé des objectifs de vente ?

On n’a pas une mission commerciale, donc on n’a pas d’objectifs de vente. Mais c’est sûr qu’on va faire des suivis. On va regarder nos données. Dans les autres provinces, ça représente environ 20 % des ventes. Je n’ai pas de boule de cristal pour vous dire exactement combien ça pourrait représenter [pour nous].

Geneviève Giroux, vice-présidente, commercialisation responsable et chaîne d’approvisionnement, de la SQDC

En ce qui concerne l’attrait du vapotage pour les jeunes, Geneviève Giroux rappelle que « la SQDC se concentre vraiment sur les gens âgés de 21 ans et plus ».

« On a le contrôle d’âge à l’entrée. On n’a pas de promotion qui est faite. »

« On sait que c’est un mode de consommation qui est populaire. Nous, ce qu’on veut, ce n’est pas de rendre ce mode-là plus populaire. Mais on veut offrir un conseil pour avoir un choix éclairé. C’est important parce que ce n’est pas un mode de consommation qui est sans risque non plus. Les produits qui sont vendus à la SQDC sont à risque. »

La SQDC en bref

  • Présidente et cheffe de la direction : Suzanne Bergeron
  • Ouverture des premières succursales : octobre 2018
  • Nombre de succursales : 108
  • Ventes au deuxième trimestre 2024-2025 : 34 668 kg ou 173,7 millions de dollars
  • Ventes au deuxième trimestre 2025-2026 : 38 957 kg ou 189,4 millions de dollars

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