Wall Street a fini en hausse, avant les résultats très attendus de Nvidia

(Washington) La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, juste avant la publication des résultats très attendus du géant des puces électroniques Nvidia, sur fond de craintes sur les niveaux de valorisation des grands noms de l’intelligence artificielle.
Publié à 9 h 40
Mis à jour à 17 h 51
Le Dow Jones a pris 0,10 %, l’indice NASDAQ a avancé de 0,59 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,38 %.
Après la clôture, Nvidia a publié un bénéfice net au-dessus des attentes pour le 3e trimestre : il a bondi de 65 % sur un an, à 31,9 milliards de dollars, chiffre salué à Wall Street, où l’action du groupe était en hausse de près de 3 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture.
Tout au long de la séance, Jose Torres, d’Interactive Brokers, a noté un « manque de conviction » qui « s’est traduit par de fortes fluctuations ».
« Le marché s’est montré dans l’expectative » des performances financières trimestrielles de Nvidia, attendues mercredi soir, « presque comme s’il était au point mort, devant un feu rouge, attendant soit de démarrer, soit de reculer », a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.
La première capitalisation mondiale a été la locomotive des investissements pour le développement de l’intelligence artificielle (IA) grâce à ses puces graphiques très perfectionnées.
Depuis le début de l’année, sa valorisation a pris plus de 30 %, à environ 4500 milliards de dollars. Et l’entreprise pèse entre 7 % et 8 % de l’indice de référence S&P 500.
Tout mouvement de son action est donc d’importance pour l’ensemble de Wall Street.
« Jusqu’à présent, la saison des résultats a été fabuleuse pour [les] entreprises phares » du secteur technologique américain, a soutenu Mark Malek, de Siebert Financial.
Mais « malgré les annonces de résultats optimistes à ce jour, ces géants de la technologie IA ont été soumis à une pression considérable », a-t-il ajouté. Meta et Palantir ont ainsi subi un revers boursier après la publication de résultats pourtant meilleurs qu’attendu.
Les attentes sont aussi importantes car ces derniers jours la place américaine a été minée par les craintes sur les niveaux de valorisations des entreprises de l’IA et les possibilités de retour sur investissement des gigantesques plans de dépenses pour développer cette technologie.
Sur un autre plan, les acteurs du marché ont revu à la baisse leurs attentes quant à une nouvelle baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed) en décembre.
Selon le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, « de nombreux participants » ont « suggéré que, compte tenu de leurs prévisions économiques, il serait probablement souhaitable » de laisser les taux inchangés « pour le reste de l’année ».
Et le service statistiques du ministère du Travail (BLS) a indiqué mercredi que les responsables de l’institution monétaire n’auront pas connaissance des rapports sur l’état de l’emploi en octobre et en novembre avant de prendre leur décision monétaire les 9 et 10 décembre prochains.
Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain se tendait très légèrement à 4,13 % vers 16 h 15 (heure de l’Est), contre 4,12 % la veille en clôture.
Côté entreprises, le groupe minier MP Materials (+8,61 % à 63,55 dollars) a été porté par l’annonce d’un partenariat avec le ministère américain de la Défense et la société saoudienne Madden pour développer une raffinerie de terres rares.
La chaîne d’hypermarchés Target (+2,77 % à 86,08 dollars) a été sanctionnée pour le recul de ses ventes au troisième trimestre et pour avoir revu ses prévisions à la baisse.
Le groupe s’attend désormais à un bénéfice net par action annuel de 7 à 8 dollars, contre 7 à 9 dollars auparavant.
Toronto termine la journée sur un gain
La Bourse de Toronto a clôturé la séance de mercredi sur un gain de 0,81 %, alimentée par le secteur des technologies, pendant que les grands indices américains ont également progressé avant la publication d’un rapport financier important de Nvidia.
« L’année a été vraiment excellente pour les marchés boursiers. Mais nous avons remarqué que cette hausse était principalement due à l’intelligence artificielle (IA) et qu’elle reposait en grande partie sur la spéculation. Une partie de l’engouement que nous ressentons actuellement nous semble quelque peu familier », affirme Ainsley Mackie, gestionnaire de portefeuille chez Verecan Capital Management.
« Cela me rappelle le boum technologique de la fin des années 1990 et même celui du cannabis à la fin des années 2010. »
Elle ajoute que les investisseurs enthousiastes « devancent » les fondamentaux, soulignant que de nombreuses entreprises affichent de bons rendements cette année, mais ne générent aucun revenu.
« Cela montre à quel point la reprise est motivée par l’enthousiasme et le discours plutôt que par les fondamentaux », prévient Mme Mackie.
Alors que l’enthousiasme pour l’IA stimule les marchés américains cette année, elle observe que l’indice de référence canadien a été stimulé par l’or. Les prix de l’or ont fortement augmenté jusqu’en octobre environ, puis ont légèrement baissé depuis. Le prix de l’or, pour livraison en décembre, a empoché 16,30 $ US à 4082,80 $ US l’once, mercredi.
« Cela nous rappelle que l’opinion peut vraiment changer rapidement », rappelle-t-elle.
L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a grimpé de 241,95 points pour terminer la séance avec 30 278,41 points.
Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 71,23 cents US, en baisse par rapport à celui de 71,44 cents US de mardi.
À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut, pour livraison en janvier, a baissé de 1,42 $ US à 59,25 $ US le baril.
La Presse Canadienne avec des informations de l’Associated Press



