Pointe hivernale | Hydro-Québec en meilleure posture que l’an dernier

Malgré le bas niveau d’eau dans ses réservoirs, Hydro-Québec est en meilleure posture que l’an dernier pour faire face à la demande de pointe cet hiver, a fait savoir la société d’État à la North American Electric Reliability Corporation, qui s’assure de la fiabilité des réseaux électriques en Amérique du Nord.
Publié hier à
7 h 00
La société d’État prévoit une demande de pointe semblable à celle de l’an dernier, et des mesures suffisantes en cas d’évènements climatiques extrêmes. La différence avec l’an dernier provient de l’augmentation de la réponse prévue aux mesures de gestion de la pointe de type Hilo, qui gagnent en popularité.
Hydro prévoit pouvoir compter sur 450 mégawatts de plus que l’an dernier en réponse à ses appels de réduction de la consommation.
Des achats sur les réseaux voisins, des appels à la population pour limiter la consommation d’électricité le matin et le soir et le recours à la centrale thermique de Bécancour font partie des moyens à la disposition d’Hydro-Québec pour satisfaire une demande qui surpasse la capacité de son réseau.
La société d’État affronte un troisième hiver consécutif de faible hydraulicité, mais les stocks d’eau dans les réservoirs sont légèrement supérieurs à ceux de l’an dernier à la même date, a indiqué sa PDG, Claudine Bouchard, la semaine dernière.
« Je veux juste être très claire là-dessus. On a tout ce qu’il faut pour alimenter tout le Québec tout l’hiver », a assuré Claudine Bouchard en marge d’une allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Hydro-Québec gère ses réservoirs avec beaucoup de prudence et on a des réservoirs multiannuels. Donc il n’y a aucun risque de ne pas avoir assez d’eau.
Claudine Bouchard, PDG d’Hydro-Québec
Les 28 réservoirs d’Hydro-Québec peuvent contenir l’équivalent de 178 térawattheures d’électricité. L’an dernier, l’hiver a commencé avec des stocks de 91,3 térawattheures. La société d’État prévoit que ces stocks auront remonté à 100 térawattheures au 1er janvier 2026, grâce aux précipitations de l’automne, généralement plus abondantes.
Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la suite des choses, selon Hydro-Québec. « C’est à cette période-ci que les stocks se remplissent, a dit sa PDG la semaine dernière. Généralement, novembre et décembre sont des mois de précipitations importantes du côté de la Côte-Nord et du côté de la Baie-James. Alors on va voir au fil des semaines ce que ça va donner. »
La faible hydraulicité a forcé Hydro-Québec à réduire ses exportations et à accroître ses importations pour renflouer ses réserves. L’an prochain, le réseau d’Hydro-Québec sera encore plus sollicité avec le début des livraisons prévues aux contrats d’exportation fermes vers New York et la Nouvelle-Angleterre.
Des voisins à risque
Si le réseau électrique québécois est jugé sûr, ses voisins des Maritimes et de la Nouvelle-Angleterre présentent des risques d’insuffisance en cas d’évènements climatiques extrêmes, rapporte la North American Electric Reliability Corporation (NERC).
Dans les Maritimes, les réserves sont insuffisantes pour faire face à une très forte demande tandis qu’en Nouvelle-Angleterre, les approvisionnements en gaz naturel limités par la capacité des gazoducs pourraient s’avérer insuffisants en cas de froid extrême, selon le rapport.
L’organisme de surveillance souligne que la demande d’électricité augmente plus rapidement que l’offre dans tout le continent nord-américain, même en hiver.
« La demande d’électricité hivernale augmente à un rythme plus rapide ces dernières années, en particulier dans les zones qui accueillent des centres de données », constate la NERC, ce qui contribue à un risque accru de pénuries d’approvisionnement en électricité pendant l’hiver.




