La seule consolation du départ des Nordiques

C’est difficile de trouver quelque chose de positif qui a émergé après le départ des Nordiques.
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L’équipe a été vendue pour 75 M$. Aujourd’hui, elle vaudrait environ 1,5 G$. Il y a quelques économistes au gouvernement ainsi que dans le secteur privé qui l’ont échappé quand il était temps d’aider les propriétaires.
Le départ des Nordiques n’a pas fait disparaître Québec. Il ne faut pas exagérer. Mais c’est vrai que notre belle ville a connu un long et difficile lendemain de veille après ce départ.
Avec le rêve olympique qui s’est éteint la même année, Québec a commencé à cesser de rêver.
Les retombées économiques pour la Ville seraient de 100 M$ si la LNH était restée, selon un chercheur canadien en économie du sport.
Le hockey a mangé une claque à Québec. Quand ton héros est Joe Sakic et que tu ne peux plus le voir, tu te cherches d’autres héros. Plein de gens à Québec se sont acheté des chandails de l’Avalanche et, peu à peu, tout le monde s’est mis à se ficher d’un club à l’autre bout de l’Amérique du Nord.
Photo d’archives
Y a pas juste le hockey
Mais le départ des Nordiques a aussi permis à d’autres sports de prendre plus de place. Non, les Nordiques n’auraient pas porté ombrage à tout autre exploit sportif, mais vous le voyez à Montréal, ce n’est pas évident dans le sport quand on est autre chose que le Canadien.
À Québec, le Rouge et Or est devenu l’une des universités les plus prestigieuses pour le sport au Canada. Pas seulement au football.
Le fondeur Alex Harvey pourrait être le maire de Québec, comme Dominique Maltais qui pourrait être la mairesse de Petite-Rivière-Saint-François.
On peut parler du champion du monde Laurent Dubreuil, ou de l’idole de tellement de skieuses québécoises Mélanie Turgeon.
Photo d’archives, AFP
D’autres jeunes de la région de Québec ont commencé le kayak grâce à Caroline Brunet; pour d’autres, ce fut le vélo, grâce à Marie-Hélène Prémont.
De jeunes nageuses ont été inspirées par Aurélie Rivard et ses 19 médailles aux championnats du monde.
Le hockey féminin est passé à un autre niveau avec Marie-Philip Poulin.
Photo d’archives, AFP
Depuis 1996, le quart de l’équipe olympique en natation artistique provient d’un centre d’entraînement de Québec.
À 24 ans, Elliot Grondin est déjà l’idole de tellement de planchistes.
Photo d’archives
Je pourrais continuer avec Jean-Simon Desgagnés, Lauriane Genest, Katerine Savard, Laurence St-Germain, Antoine Valois-Fortier, France Gagné, Laurie Blouin, Jean-Philippe Leguellec, Audrey Robichaud, Marie-Michelle Gagnon…
La pépinière de Québec
La liste ne finit plus. Je suis désolé pour ceux que je n’ai pas nommés.
Tout ce monde-là, ces modèles, des athlètes de pointe, ces héros pour la jeunesse… ont quelques points en commun.
Ils viennent de Québec ou des régions autour. Ce sont des athlètes qu’on a appris à admirer pleinement chez nous. Ce sont des athlètes que l’on n’aurait pas autant appris à connaître, à mon avis, si les Nordiques étaient encore là.
Je ne ferai pas semblant. J’aimerais ça en batinse que les Nordiques soient encore là. Mais je ne peux m’empêcher de voir à quel point la région de Québec est devenue une pépinière à athlètes de pointe dans tellement de sports. C’est fou.
J’en ai connu plusieurs en allant à un sport-études au secondaire où il y avait de la natation, du ski, du vélo, du tennis et du plongeon, notamment. Les plus cool, ce n’était pas les joueurs de hockey. Ceux qui ont marqué l’histoire ou qui sont devenus des héros, ce ne sont pas les joueurs de hockey.
Tout ce monde-là, ce qu’ils ont en commun, c’est aussi d’avoir été boursier de la Fondation Nordiques, qui a été créée après le départ des Nordiques.
Tous ces athlètes ont reçu un coup de main à travers les années. Pas quand ils étaient au sommet de leur gloire. Souvent avant, quand tout n’est pas rose. Quand tu as 19 ans, que tes amis travaillent et ont de l’argent pour profiter des week-ends, tandis que toi, tu économises dans le sous-sol chez tes parents pour être capable de t’acheter un bazou afin de te rendre à tes entraînements.
C’est de l’aide pour les parents aussi, qui prennent sur leurs épaules une grande partie du début de carrière de leurs enfants en payant les inscriptions, les camps, le voyagement…
Tous les boursiers de la Fondation Nordiques ne deviennent pas des grands athlètes de Québec, mais tous les grands athlètes de Québec ont bénéficié de l’aide de la Fondation Nordiques. Ça veut dire quelque chose.




