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École Bedford: le processus d’enquête a été «vicié», selon le syndicat

Le processus d’enquête visant des enseignants de l’école Bedford est «vicié», affirme leur syndicat, qui les appuiera si ces profs décident de contester la révocation de leur brevet d’enseignement.

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«Le processus est tellement vicié, à ce qu’on nous rapporte, c’est impossible d’affirmer que les allégations ont été prouvées. On remet en question comment ç’a été fait», a affirmé au Journal Patrick Trottier, vice-président de l’Alliance des professeures et des professeurs de Montréal (APPM).

«On part du principe que nos membres ont droit à une défense pleine et entière […] et ce qu’on sent présentement, c’est que ce n’est pas nécessairement ça qu’il y a eu», a-t-il ajouté.

Enquête sur des profs

La semaine dernière, Le Journal rapportait que Québec avait retiré l’autorisation d’enseigner à d’anciens profs de l’école Bedford, alors que d’autres étaient toujours payés plein salaire plus d’un an après leur suspension, les démarches les concernant n’étant pas encore terminées.

Le cabinet de la ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, a toutefois refusé de préciser combien de brevets d’enseigne

ment avaient été révoqués jusqu’à maintenant sur les 11 profs suspendus et ciblés par une enquête depuis l’automne dernier.

Ces suspensions sont survenues après la publication d’un rapport d’enquête accablant faisant état d’un climat de peur et d’intimidation instauré par un «clan dominant» d’enseignants à l’école primaire Bedford, à Montréal.

Ces profs criaient après des enfants et refusaient d’enseigner certaines notions en science et en éducation à la sexualité, notamment.

Plusieurs «manquements»

Des comités d’enquête ont été mis en branle par le ministère de l’Éducation, l’an dernier, afin de déterminer si le brevet d’enseignement des profs visés par ces allégations devait être révoqué.

Or «beaucoup de manquements» ont été rapportés dans le cadre de ces enquêtes, affirme l’APPM.

Les délais pour donner accès à la preuve ont été trop longs, les défendeurs ont été tenus à l’écart et n’ont pu avoir accès à toute l’information nécessaire alors que de nouvelles allégations sont survenues pendant le processus, selon le syndicat.

«On a des gros doutes sur le processus, affirme le vice-président de l’APPM. On s’entend que le retrait d’un brevet, c’est une mesure qui est grave qui condamne un enseignant ou une enseignante à ne plus travailler et ça doit être pleinement justifié.»

Vers une contestation judiciaire

La révocation d’un brevet d’enseignement peut être contestée devant le Tribunal administratif du Québec.

Cette décision appartient aux enseignants visés, mais l’APPM les défendra s’ils décident d’entamer ce recours judiciaire, précise Patrick Trottier: «Il doit y avoir une révision si nos membres décident d’aller là».

«On ne veut pas défendre l’indéfendable. Par contre, on doit défendre le processus. Et ça, pour nous, c’est extrêmement important», a-t-il ajouté.

De son côté, la ministre Sonia LeBel a refusé de commenter «une démarche en cours ou susceptible d’être portée devant les tribunaux», s’est contenté d’indiquer son cabinet lundi.

Pour sa part, le Centre de services scolaire de Montréal a indiqué, la semaine dernière, que la révocation d’un brevet d’enseignement entraînait «automatiquement la mise en œuvre de la procédure de renvoi».

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