Canada | L’emploi surprend, le chômage recule

Contre toute attente, la remontée de l’emploi s’est poursuivie en novembre et le taux de chômage a reculé à 6,5 % au Canada et à 5,1 % au Québec.
Mis à jour hier à
9 h 28
L’emploi a augmenté de 54 000 en novembre, en hausse pour un troisième mois consécutif, a fait savoir Statistique Canada. La croissance de l’emploi s’est concentrée chez les jeunes et dans l’emploi à temps partiel.
Au Canada, le taux de chômage a reculé de 0,4 point de pourcentage, à 6,5 %, tandis qu’au Québec, il a diminué de 0,2 point de pourcentage, à 5,1 %.
Chez les jeunes de 15 à 24 ans, qui ont été particulièrement affectés par la détérioration du marché de l’emploi depuis le début de l’année, l’emploi a augmenté pour un deuxième mois consécutif et le taux de chômage est passé de 14,1 % à 12,8 %. Le taux de chômage des jeunes avait atteint 14,7 % en septembre.
Cette nette amélioration des perspectives d’emploi des jeunes est liée à la réduction du nombre d’étudiants étrangers, selon l’économiste de Desjardins Kari Norman. « Si cette tendance se maintient, le marché de l’emploi pourrait être plus favorable aux jeunes l’été prochain que l’été dernier. »
« Plus solide qu’on ne le pensait »
Le rapport de novembre est positif sur le plan de la création d’emplois, mais aussi pour le nombre d’heures travaillées, qui a augmenté, et pour le salaire horaire moyen, en hausse de 3,5 %.
La plupart des économistes s’attendaient plutôt à une stagnation parce que d’autres indicateurs suggèrent une faiblesse persistante du marché de l’emploi.
« Le marché de l’emploi est plus solide qu’on ne le pensait auparavant », ont commenté les économistes de la Banque Nationale Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme.
Le taux de chômage au Canada est maintenant à son niveau le plus bas de l’année, souligne David-Alexandre Brassard, économiste en chef de CPA Canada.
Les signaux économiques s’améliorent, dit-il. « Avec moins de perturbations commerciales et des signes de stabilisation de la consommation, le dernier trimestre de l’année pourrait être meilleur que prévu », anticipe l’économiste.
Il faut s’attendre à ce que la Banque du Canada garde son taux directeur inchangé, à 2,25 %, lors de sa dernière décision de l’année la semaine prochaine. Le portrait meilleur que prévu de l’emploi en novembre confortera l’intention annoncée de la banque centrale de laisser le taux directeur à son niveau actuel pour un certain temps et peut-être pour toute l’année 2026, estiment certains économistes, dont ceux de l’Institut C.D. Howe.
Crainte dans l’exportation
En novembre, le nombre d’emplois a augmenté dans le secteur des soins de santé, dans l’hébergement et la restauration et dans le secteur des ressources naturelles. Il a diminué dans le commerce de gros et de détail, surtout au Québec, où 9700 emplois ont été perdus dans ce secteur.
C’est en Alberta que l’emploi a augmenté le plus le mois dernier. Le taux de chômage de la province a reculé de 1,3 point de pourcentage, à 6,5 %, le taux le plus bas depuis mars 2024.
Au Québec, l’emploi total a diminué de 1900, mais le taux de chômage a reculé de 0,2 point de pourcentage, à 5,1 %. Le taux de chômage du Québec reste le plus bas au Canada.
Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux de chômage est de 5,9 % comparativement à 8,4 % à Toronto.
L’enquête sur la population active de novembre révèle qu’un plus grand nombre de Canadiens craignent de perdre leur emploi. Près des trois quarts des employés, soit 73,6 %, estiment que leur emploi est sûr, mais cette proportion est en baisse de 4,1 points de pourcentage depuis un an.
Sans surprise, ce sont surtout les travailleurs des secteurs liés à l’exportation qui craignent de perdre leur emploi. Les travailleurs sont aussi moins nombreux à penser qu’ils pourraient trouver un autre emploi au même salaire. La proportion de ceux qui croient qu’ils pourraient facilement trouver un autre emploi au même salaire, à 42,8 %, est en baisse de 6,2 points de pourcentage depuis novembre 2023, indique Statistique Canada.




