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En détention provisoire pour violences sur conjoint et assassinat, deux hommes s’évadent de la prison de Dijon en sciant les barreaux de leur cellule

Une double évasion. Deux hommes placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Dijon (Côte-d’Or) se sont évadés, ce jeudi au petit matin, après avoir scié les barreaux de leur cellule respective à l’aide d’une lame de scie, ont confirmé plusieurs sources, ainsi que le parquet de Dijon, au Parisien.

Selon nos informations, les deux intéressés se trouvaient dans le quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Dijon pour des « procédures criminelles ».

L’un d’eux, né en 1993 et âgé de 32 ans, est poursuivi pour « des menaces et violences habituelles aggravées sur conjoint ». Le second, né en 2006 et âgé de 19 ans, est mis en examen pour des faits d’« assassinat » et d’« association de malfaiteurs », selon le procureur de la République de Dijon.

Les prévenus activement recherchés

Les deux jeunes hommes se sont évadés « entre 5 heures et 7 heures du matin » après avoir scié les barreaux de leur cellule respective, a appris Le Parisien. « Ils ont vraisemblablement scié des barreaux et pris la fuite à l’aide de draps », indique de son côté le procureur de la République de Dijon dans un communiqué.

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C’est vers 7 heures du matin que leur absence a été constatée par les surveillants pénitentiaires. Les deux prévenus sont activement recherchés.

Une enquête en flagrance a été ouverte par le parquet pour « évasions en bande organisée », un délit puni de 10 ans d’emprisonnement. Les investigations ont été confiées à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).

« La dégradation alarmante des conditions de sécurité »

« À la demande du garde des Sceaux, une inspection administrative confiée à l’Inspection générale de la Justice (IGJ) a été lancée, pour faire toute la lumière sur cette évasion », indique le ministère de la Justice dans un communiqué. Gérald Darmanin a par ailleurs « tenu une réunion sur la situation à Dijon, en présence du directeur de l’administration pénitentiaire ».

La maison d’arrêt de Dijon est vétuste et figure parmi les six établissements pénitentiaires qui doivent bénéficier d’un plan « zéro portable », annoncé vendredi dernier par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, avec une enveloppe annoncée de six millions d’euros.

Située dans la ville même de Dijon, elle compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173 % selon des chiffres du ministère de la Justice au 31 octobre. « FO Justice avait pourtant alerté depuis des mois sur la dégradation alarmante des conditions de sécurité au sein de la maison d’arrêt de Dijon », a dénoncé le syndicat dans un message posté sur X.

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« Malgré nos signalements répétés, la direction a choisi de persister dans un aveuglement total, refusant de voir la réalité du terrain », a ajouté le syndicat qui dénonce « une nouvelle preuve flagrante du manque de sécurité et de moyens dans nos établissements pénitentiaires ».

Une première évasion lors d’une sortie au planétarium de Rennes

Cette évasion survient quelques jours après celle d’un détenu du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin (Ille-et-Vilaine) au cours d’une sortie avec d’autres prisonniers au planétarium de la ville. Le garde des Sceaux avait aussitôt démis de ses fonctions le directeur de cet établissement.

Mercredi, trois organisations professionnelles de directeurs de prison ont fustigé le « mépris » de Gérald Darmanin, l’accusant de ne reculer « devant rien pour entretenir son image de fermeté et de réactivité ».

Ils lui ont reproché aussi « de consacrer tous les moyens d’un État endetté » aux quartiers de lutte contre la criminalité pour les narcotrafiquants les plus dangereux, qu’il a créés, « quand la grande majorité des services sont exsangues. »

« Pendant que le garde des Sceaux parade dans des structures surdotées, les autres services agonisent », écrivent-ils encore, réclamant « un véritable plan d’urgence pour lutter contre la surpopulation et combler les vacances de postes sans poudre aux yeux ni stratégie de communication ».

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