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Air Transat | Menace de grève mercredi, mais le dialogue se poursuit

Air Transat et ses pilotes négocient toujours, mais cela n’a pas empêché le syndicat qui les représente de faire monter la pression en menaçant de déclencher une grève dès mercredi. De nombreux voyageurs nous ont fait part de leur inquiétude, voyant le débrayage se profiler à l’horizon, quelques mois seulement après celui chez Air Canada.

Mis à jour hier à
20 h 23

Un préavis a été déposé dimanche pour une grève qui commencerait mercredi. « L’annulation des vols débutera progressivement le 8 décembre avant une cessation complète le 9 décembre », précise le transporteur à l’étoile bleue dans un communiqué.

Les perturbations continueront « jusqu’à ce qu’une entente soit conclue ».

« On est en gestion de crise », dit en soupirant Éric Boissonneault, vice-président de l’Association des agents de voyages du Québec, en entrevue avec La Presse, dimanche matin.

La problématique, c’est ceux qui sont déjà à destination et qui reviennent en milieu de semaine.

Éric Boissonneault, vice-président de l’Association des agents de voyages du Québec

M. Boissonneault dit recevoir des appels depuis 8 h dimanche pour échanger des billets de voyageurs inquiets.

« En raccrochant avec vous, je vais réserver pour des gens qui revenaient de la Floride et qui ne veulent pas prendre de chance parce qu’ils ont des rendez-vous médicaux au Québec », illustre-t-il.


Suivez l’état des vols sur le site d’Air Transat

Le dialogue reste ouvert

En attendant, les négociations entre le syndicat et Air Transat vont bon train, soulignent les deux parties.

Air Transat affirme avoir déposé une offre comprenant « une augmentation salariale de 59 % sur cinq ans » et « des avancées majeures aux conditions de travail de ses pilotes ».

« Les demandes du syndicat sont jugées déraisonnables et leurs actions prématurées sont lourdes de conséquences », déplore la compagnie aérienne.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Les pilotes d’Air Transat soutiennent que leurs salaires, leurs conditions de travail et leur qualité de vie sont en-deçà des normes de l’industrie.

La convention collective actuelle est échue depuis avril dernier. Signée en 2015, elle a été prolongée à deux reprises. La première fois, lors de la tentative infructueuse de fusion avec Air Canada, et la seconde, au moment des efforts visant à relancer la compagnie aérienne à la suite de la pandémie de COVID-19.

« Les pilotes visent à obtenir des salaires, des conditions de travail et une qualité de vie conformes aux normes de l’industrie », souligne l’Association internationale des pilotes de ligne (ALPA), dont fait partie le syndicat représentant les pilotes d’Air Transat.

« Aucun pilote ne souhaite faire la grève, mais la direction d’Air Transat ne nous a pas laissé le choix », affirme le commandant Bradley Small, président du Conseil exécutif supérieur (CES) d’Air Transat. « À moins que des progrès significatifs soient réalisés à la table de négociation, nous débrayerons s’il le faut. »

Pierre Karl Péladeau, au nom de Financière Outremont Inc. – qui détient près de 10 % des actions de Transat –, s’est offert comme médiateur avec les pilotes et la direction pour parvenir à une entente.

« La direction doit régler le renouvellement de la convention collective avec ses pilotes afin d’éviter l’implosion de notre voyagiste », a-t-il martelé dans un communiqué.

Une grève « peu probable » ?

Malgré le préavis de grève, Mehran Ebrahimi, professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile, continue de penser qu’il est « très peu probable » qu’une grève ait lieu.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile

« À mon avis, il va y avoir une entente. Le coût de la grève va être certainement supérieur au coût d’une augmentation salariale [des pilotes] », avance-t-il.

S’il y a une grève, ce serait catastrophique pour la compagnie. Air Transat n’a pas les reins assez solides pour supporter ça.

Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile

Les deux parties croient elles aussi qu’une grève pourrait être évitée

« Air Transat croit qu’une entente demeure possible et travaille sans relâche pour trouver une solution et éviter une grève de ses pilotes », souligne le transporteur.

« Il est encore temps d’éviter une grève », affirme le commandant Small, du syndicat.

Des voyageurs inquiets

De nombreux lecteurs nous ont écrit pour nous faire part de leur inquiétude.

Pour Christine Samuel, « c’est le cauchemar qui recommence ». Elle avait déjà subi la grève d’Air Canada l’été dernier. Bloquée en France en août, elle a dû prendre un billet aller-retour avec Air Transat pour revenir au Québec. Elle a donc prévu un retour afin de repartir en France le 13 décembre, soit au début de la possible grève d’Air Transat.

Encore l’impression d’être otage d’un système de négociation déficient où les passagers sont des vaches à lait.

Christine Samuel

Richard Adam, lui, pourrait devoir débourser 4400 $ pour revenir avec sa femme de Malaga, en Espagne, avec Air Canada – alors que leurs billets avec Air Transat leur ont coûté 900 $ pour deux, pour un vol initialement prévu le 12 décembre. « Nous sommes inquiets », nous confie-t-il.

Nicole Simard, quant à elle, a décidé de ne pas prendre de risque et a opté pour un crédit de voyage pour son billet prévu initialement le 10 décembre avec Air Transat. Elle a réservé un vol pour le 12 décembre avec Air Canada afin de rejoindre sa famille à Cuba. « Nous dormirons mieux ce soir », a-t-elle souligné.

Un crédit offert dans certains cas

Si vous voyagez d’ici le 12 décembre inclusivement, vous pouvez annuler dès maintenant votre réservation si vous le souhaitez grâce au formulaire sur le site d’Air Transat et obtenir un crédit valable 12 mois.

Si vous voyagez le 13 décembre ou après, les modalités habituelles de modification ou d’annulation de votre billet s’appliquent.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Appareil d’Air Transat en approche finale sur une piste d’atterrissage de l’aéroport Montréal-Trudeau

Si vous avez réservé auprès d’une agence de voyages, Éric Boissonneault recommande fortement de communiquer avec celle-ci.

Si vous aviez une réservation et que celle-ci est annulée, un nouveau billet sur un prochain vol disponible vous sera proposé par Air Transat dans les 48 heures suivant l’heure de départ initiale – si cette option existe. Les voyageurs auront le choix entre cette option et un remboursement.

Si votre vol est annulé et que vous trouvez un billet avec un autre transporteur dans les 48 heures suivant l’heure de départ initiale, Air Transat remboursera la différence de prix, promet le transporteur à l’étoile bleue.

Pour les personnes voyageant en forfait, déjà à destination et dont le séjour devrait être prolongé, la compagnie aérienne couvrira « tous frais additionnels encourus », mais « toute perte liée à des éléments non utilisés ou à des activités achetées auprès d’un fournisseur tiers ne serait pas remboursée », précise-t-elle.

Avec La Presse Canadienne


Consultez le site d’Air Transat

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