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L’aéroport de Marseille espère son téléphérique pour les JO de 2030

La plupart des métropoles sont connectées à leur aéroport par le train. Mais pas Marseille, dont la ligne SNCF qui monte au nord ignore superbement cet outil stratégique d’attractivité économique et touristique. C’est dire l’impatience que manifestent les habitants pour la création d’un téléphérique censé en finir avec cette anomalie en reliant la gare la plus proche, Vitrolles – distante de 36 minutes a minima de Marseille Saint Charles -, au tarmac aéroportuaire.

Le projet est à l’étude depuis une quinzaine d’années déjà, sitôt inaugurés les quais dans cette commune de 36.000 habitants dominant plusieurs zones d’activités dont celle d’Airbus Helicopters, ses 10.000 employés et ses parkings saturés qui débordent sur la départementale d’accès à l’aéroport. Comme souvent à Marseille, il a pris une tournure très politique entre le maire socialiste de Vitrolles, partisan d’une desserte en BHNS (Bus à haut niveau de service), et la métropole LR qui rêvait d’une desserte par câble avant les JO de 2024… La date est passée et les voyageurs qui arrivent à Vitrolles doivent toujours commander une navette depuis un interphone en gare pour franchir le kilomètre qui les sépare des terminaux.

Six minutes de trajet

C’est le plan Marseille en Grand voulu par Emmanuel Macron fin 2024 qui a débloqué la situation en inscrivant le projet dans la liste des 15 programmes soutenus par l’Etat pour améliorer la mobilité du territoire. Un marché public d’assistance à maîtrise d’ouvrage a été publié en novembre. L’ingénieriste retenu pour piloter l’opération n’est pas encore connu mais son contrat débutera en mars 2026 pour une durée de 78 mois et une mise en service en 2030, l’année des JO d’hiver dans les Alpes françaises qui impliquent la région sud.

Ce transport par câble comprendra deux trains de trois cabines en ligne capables de résister à un fort mistral de 130 km/h. Il pourra embarquer jusqu’à 1.200 personnes par heure pour un temps de trajet de six minutes à vingt mètres du sol. « Il sera accessible aux personnes à mobilité réduite, quai à quai avec les TER de la gare et connecté au terminal devant l’aérogare récemment rénové », précise la métropole. Sa construction est chiffrée à 43 millions d’euros hors taxe, financée à majorité par les collectivités mais aussi par Airbus Helicopters (pour 3 millions), qui aura sa gare aux portes de l’usine.

Le projet s’inscrit également dans la perspective de fluidification des accès à une zone d’activité adjacente de 80 hectares comptant 16.000 entreprises et près de 50.000 emplois. Pour 22 millions d’euros, la métropole y achèvera l’an prochain l’aménagement d’un pôle d’échange multimodal comprenant une gare routière, un parking relais et un funiculaire piéton pour rejoindre le point culminant de la zone, régulièrement encombré. L’aéroport espère tirer profit de ce chantier. Sur 11 millions de passagers annuels, seuls 20 % utilisent les transports en commun, le car pour l’immense majorité.

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