“Le pays va s’embraser” : autoroutes bloquées, actions ciblées, que prévoient les agriculteurs dans les prochaines heures ?

Après un week-end de mobilisation, les agriculteurs ne relâchent pas la pression. En Gironde, Dordogne, Landes ou encore dans les Pyrénées-Atlantiques, les blocages se poursuivent. On fait le point sur les rassemblements prévus dès ce dimanche 14 décembre et lundi 15 décembre.
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“Le pays va s’embraser”. La menace que formulent les agriculteurs revêt des allures de promesse. La mobilisation se poursuit dans tous les départements d’Aquitaine et devrait même se renforcer ce lundi 15 décembre. Blocages, actions chocs, opérations escargots, on fait le point sur ce qui est attendu dans les prochaines heures.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, l’A64 bloquée “jusqu’à Noël”
Dans les Pyrénées-Atlantiques, la pression n’est pas redescendue du week-end. Sur l’A64, toujours bloquée, une cinquantaine de tracteurs et autant d’éleveurs, issus de la Coordination rurale et du syndicat ELB occupent les voies de l’autoroute qui relie Bayonne aux Hautes-Pyrénées. “On va y passer Noël s’il le faut”, lance l’un des manifestants. Pour joindre l’acte aux mots, un sapin, installé sur quelques bottes de foin, a été décoré pour l’occasion.
Un sapin a été installé, symbole de la détermination des manifestants à maintenir leur blocage.
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© France 3 Aquitaine
En parallèle, une opération escargot en direction de Saint-Jean-de-Luz a paralysé la circulation dans la ville, notamment entre la gare et le port, dimanche après-midi. Au total, une quarantaine de tracteurs supplémentaires étaient mobilisés, pour certains en provenance de Saint-Pée-sur-Nivelle ou d’Urrugne. “C’est la première fois qu’on appelle à des mobilisations communes avec la Coordination rurale parce que c’est un sujet d’une ampleur sans précédent, expose Julen Perez, éleveur et représentant d’ELB. Si la maladie arrive au Pays basque et que l’État applique sa méthodologie, la campagne va s’embraser.”
On a plus peur de l’abattage de nos animaux que des dégâts que pourrait causer la maladie.
Julen Perez
Eleveur et représentant ELB
Ici comme dans tous les autres départements, les agriculteurs demandent la fin de l’abattage systématique d’un cheptel lors de la détection d’une maladie. Une réunion est prévue entre la préfecture et le syndicat ELB à 14h ce lundi. Une mobilisation est annoncée, devant les locaux, vers 13 h 30.
Un second blocage a été mis en place durant l’après-midi, à Saint-Jean-de-Luz.
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© France 3 Aquitaine
En Dordogne, deux rassemblements déjà prévus
En Dordogne, après une première action vendredi, un nouveau rassemblement est organisé par la FDSEA, ce dimanche soir à 20h, au péage de la Bachellerie sur l’A89, pour “une durée indéterminée”.
De leur côté, la Coordination rurale du département a appelé à un rassemblement aux alentours de 11 h, lundi 15 décembre, au rond-point du Cerf, à Sanilhac. Les organisateurs ont appelé les agriculteurs à venir avec “les tracteurs et les bennes pleines”.
En Gironde, mobilisations surprises et barrages filtrants
En Gironde, la mobilisation s’est aussi poursuivie tout le week-end. En début d’après-midi, un blocage organisé par la Confédération paysanne s’est formé aux abords du centre commercial des Rives d’Arcins, près de Bordeaux.
Un barrage filtrant a été mis en place. Si le blocage doit être levé en fin de journée, les agriculteurs envisagent de se rendre dans le secteur de Cestas, aux abords de l’autoroute pour “bloquer les camions étrangers”, dans le sens Bayonne-Bordeaux.“On comprend qu’il faille tuer les bêtes malades mais on ne peut pas gaspiller de la viande comme cela, dénonce Christophe Guénon, représentant de la Confédération paysanne de Gironde. On est à plus de 3 000 bêtes saines tuées en France depuis le début de la maladie, alors que des gens crèvent de faim.”
L’État devrait avoir honte de gaspiller de la viande, de tuer les éleveurs.
Christophe Guénon
Représentant de la Confédération paysanne de Gironde
Près d’une centaine d’agriculteurs ont fait une opération sensibilisation aux abords du centre commercial des Rives d’Arcins.
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© France 3 Aquitaine
À l’instar des autres syndicats, il appelle à une refonte du protocole d’abattages. “On demande à tous nos députés, quels que soient leurs bords politiques, de déposer, d’ici la fin de la semaine, une loi pour arrêter ces abattages, martèle Christophe Guénon qui dénonce également les méthodes “de répression” utilisées en Ariège. On est pas des casseurs, des voyous ou des assassins, on est ceux qui nourrissent la population. Quand on sera morts, c’est le Mercosur qui vous nourrira ?”
La Coordination rurale de son côté appelle également à une mobilisation dès ce dimanche soir. Si aucun lieu précis n’a encore été évoqué, le syndicat avance cibler “les accès majeurs de la métropole”. La zone logistique de Cestas ainsi que l’autoroute A63 pourraient faire partie des points de mobilisation.
Dans les Landes, la départementale toujours bloquée
Dans les Landes, où les manifestants se mobilisent depuis ce samedi 13 décembre, la circulation reste bloquée sur la départementale 824, entre Dax et Mont-de-Marsan. Une cinquantaine de membres de la Coordination rurale, du Modef et de la Confédération paysanne s’y sont réunis, pour dénoncer, ici aussi, le protocole d’abattage systématique. Une intersyndicale inédite qui marque ici aussi la “gravité de la situation”.
Dans l’après-midi, un second blocage s’est formé à Lapeyrade, sur la départementale 933. Plusieurs dizaines d’agriculteurs et de tracteurs étaient également présents durant une partie de la journée de dimanche. Un rassemblement était enfin lancé, en fin de journée, au rond-point de Tartas, sur l’A64, qui pourrait se prolonger jusqu’à lundi.
Ce lundi 15 décembre, plusieurs membres de la Coordination rurale envisagent de rejoindre leurs confrères girondins pour renforcer la pression sur l’A63. D’autres mobilisations pourraient intervenir en parallèle dans le département, sans aucune précision pour l’instant.




