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Les patients québécois sont les grands perdants de la guerre entre Québec et ses médecins

Près de 500 patients atteints de cancer attendent une chirurgie oncologique depuis plus de 56 jours. C’est long, deux mois, quand tu te bats contre le maudit cancer qui te gruge par en dedans. Deux mois à te ronger les sangs. À te demander si tu vas recevoir les soins qui vont te sauver la vie.

«Un délai de 56 jours ou moins est la cible de délai maximal pour réaliser une chirurgie oncologique», précise Santé Québec. En d’autres mots, plus que ça, tu mets à risque la santé du patient. Un délai carrément inacceptable. Il n’est pas à la hauteur des attentes des Québécois qui contribuent largement par leurs impôts aux soins qu’ils sont en droit de recevoir.

Voilà pourquoi la chicane entre le gouvernement Legault et les «syndicats de médecins» doit prendre fin immédiatement, dans l’intérêt des milliers de patients qui souffrent en silence. Que chacun mette un peu d’eau dans son vin! Qu’on remette le «patient au cœur du réseau de la santé», comme on nous le promet depuis trop longtemps.

Car pendant que les docteurs déchirent leur sarrau sur la place publique sur fond de loi spéciale, et menacent de quitter le bateau, l’état du réseau de la santé du nous ne s’améliore pas.

Ça se détériore à l’urgence

Voici quelques exemples de la détérioration du réseau de la santé. Ces chiffres proviennent du nouvel outil de Santé Québec qui mesure la performance du réseau.

Quand un patient arrive à l’urgence dans un état critique, il doit être pris en charge immédiatement. On les appelle les priorités P1 et P2, comme dans «pas le temps de niaiser!» Or, le délai entre l’évaluation par l’infirmière du triage et le moment où on voit un médecin s’est allongé à 2 h 33 min!

On a beau prendre notre mal en patience, comment se fait-il que ça prenait moins d’une heure pour trier un P1 et lui faire voir un urgentologue il y a cinq ans? «Ce délai témoigne de la capacité des urgences à répondre rapidement aux situations critiques», dit Santé Québec.

Pas moins de 122 415 personnes sont venues à l’urgence au cours du dernier mois alors que d’autres services auraient pu répondre à leurs besoins. Ça en fait, du monde qui n’a pas d’affaire là!

Vous voulez la cerise sur le sundae? Quinze pour cent des lits d’hôpitaux sont occupés par des personnes qui n’ont plus besoin d’être à l’hôpital. Ils attendent qu’une autre ressource comme un CHSLD ou un centre de réadaptation soit disponible.

Allez-vous perdre votre médecin? Ça se peut!

Les docteurs se sentent varlopés par Québec et menacent de s’en aller ailleurs. Vingt-cinq pour cent des médecins de famille sont sur le bord de la retraite. Beaucoup vont partir. Ça va faire mal!

On comprend qu’ils en ont gros sur la patate. Comme les infirmières qui se démènent à longueur de journée, les médecins doivent composer avec un système dysfonctionnel qui pèse lourd sur leur moral. Ils ont raison de réclamer plus de moyens. Mais ils doivent aussi considérer la capacité de payer de leurs patients.

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