Victime d’inceste dans son enfance et survivante d’un cancer, Pascale Montpetit se livre à coeur ouvert

J’ai toujours voué un attachement particulier à Pascale Montpetit. Puisqu’elle n’est pas celle qui se dévoile le plus en entrevue, ma surprise était totale en lisant son premier livre, Bézoard, dans lequel elle se révèle grandement. Dans ce récit biographique, elle évoque l’inceste dont elle a été victime par son père, sa boulimie et le cancer qu’elle a combattu au début de sa vie d’adulte. Entrevue avec une comédienne habituellement discrète qui s’ouvre comme jamais sur sa vie personnelle.
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Pascale, comment vas-tu?
Je vais très bien, même si l’automne s’installe et que je suis très sensible aux changements de saison. Là, j’ai hâte que mon livre soit entre les mains du public. Je me sens un peu comme si j’étais dilatée à 15 cm, même si je n’ai jamais accouché de ma vie! En même temps, j’ai une peur bleue, un trac fou de présenter ce livre au public.
Pourquoi ce trac et cette peur bleue?
Parce qu’il y a une indécence, et aussi une désobéissance, à étaler pas juste ma vie à moi, mais aussi celle de ma famille. Mon père est mort il y a 40 ans, mais ma mère est encore vivante, et ça vient raviver certains souvenirs extrêmement douloureux. J’ai fait lire le manuscrit à ma mère et à mes sœurs avant de le publier, et elles comprennent ma démarche, mais je suis obligée d’assumer que ça ravive de grandes douleurs. Je sais que, d’une certaine façon, je mets le feu. J’ai l’impression que le bézoard en moi aurait nécessité plus de 40 ans de thérapie pour réussir à désamorcer cette bombe qui m’habitait. Je parle de ma mère, des difficultés que nous avons eues. J’ai des mots durs pour ma mère. Elle trouve que mon livre est une tragédie d’un bout à l’autre, mais je lui ai promis que le prochain serait rempli de nos belles affaires et de moments heureux. Finalement, c’est l’autobiographie du bézoard, pas mon autobiographie à moi.
Bruno Petrozza / TVA Publications
Pascale Montpetit s’est confiée comme jamais au journaliste du magazine «7 Jours», Patrick Delisle-Crevier.
Y a-t-il une part de fiction dans ton livre?
Non, tous les événements que je décris se sont vraiment passés. Mais c’est la fille qui a souffert qui parle, ce n’est pas la Pascale du quotidien. Je suis une gentille, une fille correcte, qui aime sa mère, ses sœurs et les gens autour d’elle. Dans ce livre, la narratrice a une violence en elle. Je ne l’avais jamais montrée, tout simplement parce que j’en avais moi-même peur, ce qui m’a menée à l’autodestruction. Dans la vie, je suis une peace and love, mais j’ai exprimé dans ce livre-là une violence animale très archaïque.
Toi qui es habituellement si discrète et pudique, voilà qu’avec ce roman tu es complètement à l’opposé…
Oui, c’est comme si je ne me reconnaissais pas moi-même! Je n’ai jamais vraiment beaucoup parlé de moi en entrevue et j’ai presque toujours refusé de me dévoiler. Je suis bien consciente que, dans cet écrit, je me livre beaucoup et que je joue avec le feu. Mais en même temps, j’assume complètement tout ce qui s’y trouve. Je me suis lancée là-dedans à l’invitation de Danielle Laurin, qui dirige la Collection III chez Québec Amérique. Elle m’a dit que je devais mouiller ma chemise et m’ouvrir au projet. Comme je suis actrice et que j’ai l’habitude d’obéir à ce qu’on exige de moi, j’ai tout donné! Maintenant que j’ai du recul et que le livre vient de paraître, je me rends compte que c’est épeurant de se dévoiler autant. Ce livre puise sa source dans trois souvenirs marquants, ce qui m’a donné une certaine structure. Les mots inceste, boulimie et cancer sont apparus, mais je n’avais jamais fait de lien entre les trois avant d’écrire ce livre.
Ton père a commis l’inceste sur toi alors que tu étais enfant, mais tu lui as pardonné, au point d’aller fleurir sa tombe pour la première fois récemment…
Oui. Je vais te dire quelque chose qui sera peut-être mal reçu par d’autres filles ayant vécu l’inceste, qui est quand même une grande épreuve: je n’ai pas à pardonner quoi que ce soit à mon père. Je pense qu’à l’époque, mon père et ma mère ont agi au meilleur de leurs connaissances. Mon chum déteste quand je dis ça, mais mon père vient lui-même d’une famille dépourvue et sans ressources à tous les égards. Il a fait du mieux qu’il a pu, il est le seul à avoir fait des études, il a consulté en thérapie et a aussi été médicamenté… La culture américaine laisse croire qu’il y a Walt Disney d’un bord et les monstres de l’autre, mais je ne conçois pas les choses comme ça. Je pense que chacun porte les deux en lui.
Malgré les gestes que ton père a pu commettre pendant ton enfance, tu as gardé contact avec lui plus tard, au point d’entretenir une relation épistolaire. Pourquoi?
Parce que je l’aimais, mon père… Ma mère aussi aimait mon père, et on a eu de la peine quand il s’est suicidé. Aussi, les épisodes d’inceste se sont passés dans ma petite enfance, alors que je ne pouvais pas en parler. Je n’avais pas 8, 9 ou 10 ans, sinon j’en aurais parlé à ma mère. Tout ça s’est passé alors que je ne parlais pas encore, ou très peu. À l’époque, je ne comprenais même pas ce qui se passait, et c’est lui qui m’a tout raconté plus tard, quand je l’ai confronté. C’était une agression, mais elle n’était pas violente. J’ai été violée par un homme plus tard dans ma vie, et le viol m’a beaucoup moins dérangée que l’inceste, qui a fait beaucoup plus mal parce que c’était commis par quelqu’un qui m’aimait et que j’aimais. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs des actes de mon père, peut-être parce que je les ai occultés.
Éditions Québec Amérique
«Le bézoard» de Pascale Montpetit est disponible en librairie.
Dans ton livre, il est aussi question de la boulimie dont tu as souffert plus tard dans ta vie. Est-ce qu’il y a une cause à effet entre les deux, selon toi?
Je me suis rendu compte que ces trois choses que j’ai vécues sont reliées d’une façon ou d’une autre. Sur France Culture, j’ai entendu le psychanalyste Bruno Clavier, qui est spécialisé dans les agressions infantiles, dire qu’il y avait vraiment un lien entre les victimes d’inceste et les problèmes de boulimie et de glande thyroïde. C’est exactement le cancer que j’ai eu. Je n’en revenais pas, et ça m’a permis de me valider dans tout ça.
Tu as eu un cancer de la grande thyroïde à 19 ans. Parle-moi de cette épreuve.
C’est un cancer qui se traite bien et qui ne se répand pas, mais ç’a été un choc d’entendre le mot cancer. Ça a pris six mois avant que je puisse me faire opérer, et cette période a été difficile et angoissante. Je ne connaissais pas l’ampleur de mon cancer. On me disait qu’ils allaient le voir en m’opérant, alors l’attente a été pénible. Le chirurgien m’a dit que la cicatrice allait me faire un joli collier au cou. Je le porte encore aujourd’hui…
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Portes-tu encore la boulimie en toi?
C’est certain que je ne me fais plus vomir depuis au moins 30 ans, mais j’ai encore un rapport compliqué avec la nourriture. Je ne me tape plus quatre douzaines de beignes, de multiples biscuits et des pizzas pour me faire vomir ensuite. Maintenant, j’ai un rapport compliqué avec la bouffe, mais je ne suis plus boulimique.
Comment est ta relation avec ta mère aujourd’hui?
À travers cet article, j’ai envie de lui dire que je sais qu’elle m’a aimée et qu’elle s’est sentie très coupable de ne pas avoir pu s’occuper de moi comme elle pense qu’elle aurait dû le faire. Ma mère est tombée enceinte de moi deux mois après avoir accouché de ma sœur et c’était trop pour elle. J’étais à peine née qu’elle me mettait dans les bras de mon père. On a eu une relation compliquée, mais depuis qu’elle a lu le manuscrit de mon livre, on s’est rapprochées toutes les deux et, ne serait-ce que pour cette raison, tout ça aura été thérapeutique. Maintenant, j’ai des conversations comme je n’en ai jamais eu avec ma mère. On se dit exactement les vraies affaires et on se parle dans le casque, mais avec amour. Tout ça a fait sauter les verrous.
Tu dis avoir fait le choix d’écrire ce livre pour faire aboutir l’abcès. Est-ce que ça a fonctionné?
Oui. L’écriture de ce livre, c’est un peu comme la dernière journée des cérémonies de clôture de tout ça. Mon chum n’en revient pas, mais j’ai retrouvé de la légèreté. J’ai passé l’été à jouer à l’influenceuse, à rire et à partager des conneries sur mes réseaux sociaux. J’ai retrouvé mon sens de l’humour, au point de me ficher de ce que les gens peuvent penser de moi, et ça fait du bien. Même dans l’écriture de mon livre, je voulais mettre un peu d’humour. Ç’a été un défi d’apporter une touche de légèreté tout en parlant d’inceste, de boulimie et de cancer.
Tu dis que tu as dépensé l’équivalent du prix d’un appartement parisien en psychothérapies de toutes sortes. Est-ce que ça a valu le coup?
Je pense que oui. Il y en a une, la Dre Anne-Marie Ponton, qui m’a vraiment aidée. Je réalise aussi que chaque thérapeute m’a fait faire un bout de chemin. Ce qui est étrange, c’est que mon père était psychiatre, alors j’avais un double regard sur ça, qui faisait en sorte que j’alternais entre la confiance et la non-confiance envers les psys.
Que dirais-tu à ton père aujourd’hui?
En écrivant, j’ai réalisé que j’aurais aimé avoir une vraie conversation avec lui afin d’essayer de comprendre. Lui aussi a vécu l’inceste dans sa famille et il a vu la souffrance que ça pouvait occasionner. Je voudrais lui demander pourquoi il m’a fait ça en dépit de ce qu’il savait. Mais je ne lui en veux pas. À 19 ans, il m’a proposé de coucher avec moi. J’ai dit non et je ne lui en ai pas voulu, mais j’ai eu besoin de tirer un trait, de prendre une certaine distance. Je suis partie dans un long voyage d’errance. Cette cassure était nécessaire et s’est avérée salutaire. Mais même à distance, j’ai gardé contact avec mon père. Je l’aimais, même s’il était parfois tordu avec moi. Écrire ce livre m’a permis d’exorciser tout ça et ça m’a fait le plus grand bien.
Bruno Petrozza / TVA Publications
Pascale, dans un autre ordre d’idées, tu comptes 40 ans de carrière cette année. Qu’est-ce que ça représente pour toi?
Je suis contente d’avoir pu gagner ma vie en tant que comédienne pendant quatre décennies. J’ai pu tourner dans plein de films et de belles séries télé. J’ai aussi eu de beaux rôles au théâtre. Je ne pourrais pas espérer mieux, ça va bien au-delà de mes attentes.
Comment est née ton envie de faire ce métier?
Je revenais de mon long voyage d’errance, j’étais encore un peu dans mon «no man’s land» et j’ai croisé une amie d’enfance qui m’a dit qu’elle venait d’être acceptée au Conservatoire. J’ai eu l’idée folle de m’essayer aussi. Normalement, quand tu veux entrer dans une école de théâtre, c’est parce que tu aimes faire du théâtre. Moi, je n’en avais jamais fait, mais on dirait que cette volonté de faire du théâtre était un peu une revanche sur ma timidité. J’ai été acceptée au Conservatoire, et c’était parti pour moi.
As-tu eu la carrière que tu prévoyais au départ?
Je suis très fière de ma carrière et je suis contente d’avoir réussi à contourner les contraintes de casting qui peuvent parfois nous formater dans une seule affaire. J’ai réussi à me faufiler et à faire toutes sortes de choses, du drame comme de la comédie, et aussi des personnages différents. J’ai aussi eu l’air plus jeune que mon âge pendant longtemps, alors j’ai un peu étiré les rôles d’adolescentes jusqu’à 45 ans. (rires) Je suis contente, parce que j’ai joué au théâtre avec des gens extraordinaires. Ma rencontre avec Robert Gravel et Jean-Pierre Ronfard a été majeure dans ma vie et m’a menée vers de beaux projets. En même temps, je sais très bien que je n’ai pas une tête de premier rôle. J’aimerais ça avoir ce type de rôle, mais non. Mais j’ai été très gâtée par mon métier. On dirait que plus un rôle est loin de moi, plus j’ai du fun à le jouer.
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Tu as remporté beaucoup de statuettes dans ta carrière. Quel est ton rapport aux remises de prix?
C’est un gros high dans une carrière. Mais ensuite, quand je me retrouve avec le bibelot à la maison, ça m’angoisse. À un moment donné, j’ai donc décidé de m’en départir. J’ai eu une passe minimaliste où je me débarrassais de tout, et mes statuettes sont parties. Elles étaient dans une boîte de carton et j’ai annoncé que je les donnais sur Facebook. Elles ont trouvé preneurs. Entendons-nous: les prix du public et de l’industrie sont chers à mon cœur, c’est juste que l’objet me donne le cafard. Je suis quelqu’un de très mélancolique et nostalgique, alors on aurait dit que le fait de garder ces statuettes me ramenait constamment à une autre époque. Je veux regarder en avant.
Dans ton livre, tu mentionnes brièvement ton rapport à ton travail et au téléphone qui parfois ne sonne pas. Comment vis-tu avec ça?
Je vis mal avec le fait de ne rien faire, alors je dois constamment trouver des projets qui me stimulent. J’aime dessiner et créer. Pendant la pandémie, j’ai recommencé à créer, au point où j’ai fait des expositions. Maintenant, l’écriture est un nouveau passe-temps pour moi, mais je ne suis pas certaine de vouloir écrire un deuxième livre, parce que j’ai trouvé ça difficile. J’aimerais réussir à le faire pour écrire les choses le fun qui me sont arrivées dans la vie. J’ai beaucoup aimé écrire et ç’a été un superbe terrain de jeu. J’aime les mots.
Dans ton livre, tu dis que le métier d’actrice apporte un amour inconditionnel, mais que c’est aussi «un métier d’éternelle candidature qui te garde jeune ou te fucke d’aplomb». Explique-moi ces propos.
C’est un métier qui sollicite une grande intensité quand tu es appelée à jouer un rôle, puis, quand c’est fini, il y a une espèce de grand sevrage. Ce n’est pas un sevrage d’héroïne, mais c’en est tout de même un. Parfois, après un grand projet, tu te retrouves six mois sans travail. Tu as le goût de travailler, mais il ne se passe rien et c’est le vide. C’est difficile d’absorber ça. Moi, avec ce métier, je suis fragile, parce que j’ai besoin d’approbation. Je pensais que je m’étais guérie de tout ça avec les années, mais ce n’est pas le cas.
Tu as 65 ans. Comment vis-tu ça?
Dans mon métier, c’est un âge entre deux. Je sais bien qu’en gros plan, je n’ai pas l’air d’avoir 50 ans. J’ai l’air d’avoir l’âge que j’ai et il n’y a pas tant de rôles pour les femmes de mon âge. Tu dois vivre avec le casting que tu as. Parfois, j’aimerais ça jouer une blonde mystérieuse, mais je sais très bien que si on cherche une blonde mystérieuse, on ne pensera pas à moi. Au théâtre, on peut tricher un peu, mais pas sur les écrans, avec la technologie d’aujourd’hui. Mais je suis contente car je travaille encore.
Est-ce que ta vie ressemble à ce que tu voulais en faire?
Mon père m’a dit un jour, en rapport avec mon cancer, que les gens qui ont de tels diagnostics costauds à un jeune âge ont souvent une notion du temps qui est beaucoup plus dans l’urgence. Or je n’aime pas perdre mon temps. Je suis une contemplative, mais je sais que la vie est limitée et que c’est la seule que je vais avoir. Je veux pouvoir aller au bout de mes capacités. Je suis contente, parce que je voulais écrire un livre et que je l’ai fait. Je suis en couple avec Mathieu depuis 20 ans. J’ai rencontré cet homme à 45 ans et ç’a été une chance, parce qu’habituellement les gars de cet âge ne veulent pas d’enfants, ou en ont déjà et n’en veulent plus. Mais lui était ouvert à ça. Comme j’étais infertile, nous avons adopté notre petite Clara au Vietnam, et c’est vraiment la plus belle chose que j’ai faite dans ma vie. En même temps, je ne veux pas idéaliser la maternité. Avoir un enfant, c’est une responsabilité incroyable. Au début, je me sentais mal d’arracher ma fille de chez elle, au Vietnam. Ç’a été un déchirement. Mais ensuite, après avoir discuté avec des spécialistes de l’adoption là-bas, j’ai compris que c’était peut-être pour le mieux. J’aime ma fille sans bon sens et j’ai été une maman présente, un peu trop intrusive et envahissante avec des «je t’aime, je t’aime, je t’aime». J’ai voulu être avec ma fille ce que ma mère n’avait pas été pour moi. Mais je suis allée à l’extrême, et ce n’est peut-être pas mieux.
Tu te livres rarement en entrevue et tu évites même souvent les journalistes sur le tapis rouge. Pourquoi?
Je m’en veux un peu d’avoir été comme ça. Ce n’était pas par snobisme que je faisais un peu ma vierge effarouchée. J’avais tellement d’affaires en moi que je ne voulais pas dire, et comme je suis très spontanée, je me disais que j’étais mieux d’éviter ça. Je suis une impulsive et je peux souvent trop en raconter. J’ai besoin, pour me protéger, de contrôler ce qui rentre et ce qui sort.
Parle-moi de tes projets à venir…
En ce moment, je me croise les doigts pour que mon personnage revienne dans la deuxième saison de la série Empathie, que j’ai adoré jouer. Sinon, je joue la mère du personnage de Marie-Lyne Joncas dans la série Les crues. Ce n’est pas ennuyant du tout comme série! C’est une belle comédie et j’ai eu beaucoup de plaisir. Je me souhaite donc d’autres beaux projets quelque part à l’horizon.



