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Le référendum rebondit à l’Assemblée nationale, 30 ans après 1995

Le Québec perd de plus en plus au change dans la fédération canadienne, estime le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Le premier ministre ontarien, Doug Ford, l’a bien démontré en déroulant le tapis rouge aux médecins québécois, a-t-il martelé en Chambre jeudi, à l’occasion de l’anniversaire du référendum sur la souveraineté de 1995.

Trente ans après cet événement historique, il est plus clair que jamais que la solution réside dans l’indépendance du Québec, a lancé l’élu de Camille-Laurin au premier ministre François Legault. « Nous sommes […] dans une fédération où le réflexe premier de nos voisins, en temps de crise, c’est de nous nuire davantage, sans aucune gêne d’ailleurs. J’espère que le premier ministre en prend acte et qu’il va en tirer des conclusions politiques. »

La veille, le premier ministre Doug Ford avait affirmé en mêlée de presse que lui et sa province accueilleraient sans hésiter les médecins québécois prêts à déménager à cause de la loi spéciale sur leurs conditions de travail adoptée samedi par le gouvernement de la Coalition avenir Québec. « Appelez 1 800 Doug Ford », a-t-il signalé.

« Doug Ford vient littéralement de lancer une opération de prédation de nos médecins », a réagi Paul St-Pierre Plamondon jeudi. « Celui qu’il considérait comme son premier allié dans la fédération canadienne lui a tourné le dos. »

« Est-ce que le premier ministre réalise aujourd’hui que, dans cette fédération canadienne, on ne peut compter que sur nous-mêmes ? » a-t-il demandé lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.

Bien qu’il reconnaisse l’indépendance du Québec comme « un projet noble, [qu’il a] déjà appuyé », François Legault a répété jeudi que les Québécois n’avaient pas d’appétit pour une telle démarche. « Je l’invite à rencontrer la majorité des Québécois. Parce qu’il y a une chose qui est très claire : il y a une majorité de Québécois qui n’en veulent pas, de son référendum. Ils n’en veulent pas, de son référendum », a-t-il réitéré en Chambre devant M. St-Pierre Plamondon.

Le plus récent sondage Léger sur l’indépendance conclut que 35 % des Québécois appuient la souveraineté du Québec — après répartition des indécis.

Un « livre bleu » et le vote à 16 ans ?

Déterminé à déclencher un troisième référendum, Paul St-Pierre Plamondon rendra public au cours des prochaines semaines certains plans de son « livre bleu ». Celui-ci répondra à plusieurs questions précises sur son projet de pays : quelle serait la monnaie ? À quoi ressemblerait l’armée québécoise ? « On le segmente pour essayer de se donner une chance », a-t-il dit.

Pour profiter de l’engouement des jeunes pour la souveraineté, Québec solidaire propose pour sa part de donner le droit de vote aux Québécois dès 16 ans. « Il y a un engouement auprès des jeunes pour le projet d’indépendance. Ils veulent bâtir un Québec ouvert sur le monde, inclusif, accueillant, généreux », a lancé la porte-parole solidaire Ruba Ghazal, jeudi. « J’ai participé à la marche de samedi dernier, et c’était vraiment extraordinaire. Ils avaient des pancartes “un Québec inclusif”. Moi, ça me réjouit beaucoup. »

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