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Saison du Vert & Or: un pas en avant malgré tout

Je vous entends déjà: tout n’est pas sombre? Voyons, ça fait deux ans de suite que l’équipe ne fait pas les éliminatoires!

Il faut remonter aux deux premières saisons après la renaissance du programme de football, soit les saisons 2003 et 2004, pour observer pareille situation, ainsi que lors des saisons 2006 et 2007.

Les deux premières saisons de l’entraîneur-chef Kevin Régimbald à la barre de l’équipe se sont donc soldées par une exclusion des éliminatoires.

Et le Vert & Or n’a inscrit que trois victoires, en deux saisons. Dont deux cette saison.

C’est bien peu. En fait, c’est insuffisant.

Mais il y a deux façons de voir les choses.

J’étais de ceux qui croyaient, après les trois premiers matchs de la saison — trois défaites — que le Vert & Or se dirigeait possiblement vers une saison sans victoire.

Fait d’armes désastreux qui n’a pas été accompli depuis la saison initiale de 2003.

Mais voilà.

Sherbrooke a montré du football inspiré, par la suite. D’abord à Québec, lors d’une défaite, on s’entend, mais quand même. Et ensuite, grâce à deux victoires consécutives, à la maison, contre McGill et Concordia.

Soudainement, tout devenait possible. Et les éliminatoires étaient une cible atteignable.

Surtout en cette saison 2025 franchement remplie de rebondissements de toutes sortes, où McGill a battu Montréal, Concordia a battu McGill et Sherbrooke a battu McGill et Concordia.

Mais voilà (bis).

Le Vert & Or avait la chance d’assurer sa place en éliminatoires, avec une victoire à Concordia, il y deux semaines.

Et il menait 20-6 en fin de troisième quart, avant que le ciel ne lui tombe sur la tête, en route vers une défaite de 27-23.

Ce fut le clou dans le cercueil. Sherbrooke perdait ainsi sa destinée, qui se retrouvait dans les mains des Redbirds de McGill.

Ces derniers, aussi bons qu’erratiques cette saison, ont été battus par Concordia, lors du dernier match de la saison.

Les mines étaient déconfites, sur le terrain du Stade de l’Université de Sherbrooke, samedi dernier.

Non seulement le Vert & Or venait-il de s’incliner face au Rouge et Or, mais il voyait ses chances de participer aux éliminatoires s’envoler, par la victoire des Stingers.

C’est dommage. C’était évitable, mais c’est comme ça.

Ça, c’est le mauvais côté de cette deuxième exclusion consécutive.

On le sait, le recrutement des meilleurs joueurs collégiaux passe un peu, beaucoup, par les résultats du programme en question.

C’est toujours plus attirant se joindre à un programme gagnant, ou à un programme qui a le vent dans les voiles. Comme ce fut le cas lors de la dernière saison morte, alors que McGill a remporté haut la main cette période de recrutement, en s’accaparant plusieurs des meilleurs espoirs collégiaux.

Et surtout, il y a des enjeux à régler.

Et celui en tête de liste, c’est de marquer des points. Plus de points. En fait, il s’agit de la principale lacune du Vert & Or depuis plusieurs saisons.

Depuis que les Gaiters de l’Université Bishop’s ont quitté le RSEQ vers les Maritimes (2017), le Vert & Or a présenté la pire attaque au Québec, pour les points marqués à quatre reprises en huit ans, et trois fois l’avant-dernière.

Cette saison, le Vert & Or a terminé dernier pour les premiers essais (115), dernier pour les touchés (11 en huit matchs), dernier pour les verges au sol (937 verges) et par les airs (1339 verges).

Les deux quarts-arrière de l’équipe, Jérémy Fyfe et Samuel Goulet-Ménard, ont lancé quatre passes de touché, mais 11 interceptions.

Il serait bien sûr réducteur de leur attribuer toutes les plaies d’Égypte, par contre.

Mais devant eux, le front offensif, qui a quand même subi quelques blessures et une rotation du personnel pendant la saison, n’a accordé que 12 sacs du quart, soit le deuxième meilleur total au Québec.

Surtout, l’attaque du Vert & Or a marqué un seul touché contre Montréal et Québec.

C’est donc un enjeu. Un enjeu important et certainement l’une des principales préoccupations du personnel d’entraîneurs pour la prochaine saison.

Il y a quand même des points positifs, à cette saison 2025.

D’abord, les deux victoires. C’est une bonne amélioration. Et lors de ces deux rencontres, Sherbrooke a pu installer son jeu au sol et il a été incisif par la voie des airs.

Deux victoires acquises à Sherbrooke, on le précise. Le Vert & Or fait historiquement bien, à la maison. Mais c’est plus difficile sur la route.

Aussi, la tenue du porteur de ballon Jonathan Martel-Joseph a de quoi réjouir. Ce dernier est devenu seulement le cinquième joueur de l’histoire du Vert & Or à amasser 1000 verges et plus au sol lors de sa carrière. Ce n’est pas rien.

Il y a aussi le botteur de précision Jacob Lambert, à sa première saison, qui a impressionné. Il a connu un début difficile et a même été remplacé par Mathieu Boivin, un receveur qui a un passé de botteur.

Lambert a retrouvé sa place lorsque Boivin s’est blessé, et il ne l’a pas raté. Il a entre autres établi un record de l’équipe pour le plus long placement, 48 verges, contre Concordia.

La tenue de William Saint-Laurent (3 sacs) et de Mathieu St-Pierre (4 sacs), sur le front défensif, deux jeunes joueurs, est également une bonne nouvelle.

Benjamin Perron, Charles-Antoine Ledoux, Benjamin Huot et Maxime Perron ont été de tous les combats, en défensive, cette saison.

Car, il faut le préciser, le Vert & Or a vu plusieurs de ses piliers rater toute la saison, ou presque.

Les étoilés Anthony Horth (ligne offensive, blessé avant la saison), Edward Boivin (ligne défensive, blessé au premier match), et Édouard Saint-Amand (ligue défensive), entre autres, ont manqué toute la saison. De grosses pertes.

Ce sont 18 joueurs qui quittent le programme, à l’issue de cette saison 2025.

La tâche sera importante en vue de la prochaine cohorte de recrutement. Celle de l’an dernier ne fut peut-être pas la meilleure de l’histoire.

Au moins, en tout cas, jusqu’à preuve du contraire, aucun changement ne sera apporté au personnel d’entraîneurs.

La bande de Kevin Régimbald va continuer à évoluer, à prendre du gallon, et c’est par la stabilité que passe le succès, c’est bien connu.

Mais tôt ou tard, ça va prendre des résultats.

La dernière fois que le Vert & Or a atteint la finale de la Coupe Jacques-Dussault (Dunsmore) ?

En 2012.

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