Les candidats utilisent les réseaux sociaux avec prudence

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Les candidats à la mairie des six plus grandes villes du Québec utilisent les réseaux sociaux pour véhiculer leurs promesses électorales. Mais selon des experts, leur approche est prudente et trop peu convaincante pour nous inciter à voter.
Publié le 31 octobre
D’après Sébastien Fassier, vice-président chez Tact, l’approche utilisée dans les comptes que nous lui avons fournis démontre une certaine expertise. « On sent que les comptes ont été bien configurés. La plupart des candidats sont conservateurs, comparativement à ce qu’on peut voir du côté international, où les politiciens sont capables d’aller plus loin », explique-t-il.
« Ce qu’on voit dans la campagne montréalaise, c’est assez conservateur. On fait un peu appel à la vidéo, on est assez proche des codes convenus. Bref, il n’y a pas grand monde qui innove dans son approche sur les médias sociaux dans les courses à la mairie », renchérit-il.
Il mentionne également le manque d’audace des candidats, bien qu’on puisse se demander s’il s’agit du bon endroit pour en faire preuve. « À une certaine époque, ce l’était. Maintenant, tout le monde et sa mère sont sur Instagram. L’approche devient un peu plus édulcorée », mentionne-t-il.
Même son de cloche chez Mara Vezeau, consultante indépendante en communication stratégique et marketing numérique : la prudence est de mise pour la plupart des candidats.
Une bonne vitrine, mais…
Certains aspirants maires et mairesses gagneraient à suivre un cours 101 en réseaux sociaux, estime Mara Vezeau. « L’idée d’aller sur les médias sociaux, c’est d’aller gagner la confiance des gens, d’être plus proche d’eux, de créer un dialogue. Comme ce n’est pas tout le monde qui écoute la télé, une bonne utilisation des médias sociaux peut être d’inciter une personne à voter pour un candidat plutôt qu’un autre », mentionne-t-elle.
Mais est-ce que le travail effectué sur les réseaux sociaux peut faire sortir les électeurs le jour du vote ? Non, croit M. Fassier « Un politicien doit d’abord engager les gens sur la base de ce qu’ils ont le goût d’entendre. Bien que les médias sociaux demeurent quand même une bonne vitrine et qu’ils ne coûtent pas cher, pour moi, ça ne suffit pas pour convaincre un jeune qui n’est pas particulièrement intéressé par la campagne municipale d’aller voter. »
L’importance d’être spontané
Certains candidats utilisent les réseaux sociaux comme un babillard d’information avec peu d’interaction, souligne Mme Vezeau. Selon elle, cette utilisation n’est pas efficace. « Une bonne présence numérique, c’est une présence qui ressemble à la personne. Pas à son équipe de communication derrière elle. On veut vraiment voir la personne qui représente son mouvement de façon sincère et authentique. C’est ça qui va venir gagner la confiance du public. »
« La spontanéité, c’est quelque chose que la population cherche beaucoup à voir sur les médias sociaux. Les candidats qui utilisent bien les plateformes gagneraient à être spontanés pour venir générer un dialogue avec la population », indique-t-elle.
Selon l’experte, le mélange de contenus est essentiel. « C’est correct d’avoir des contenus plus nichés, plus scénarisés, puisqu’on livre un message important et qu’on ne travaille pas sur le coin d’une table. Par contre, on pourrait voir un candidat dans un contexte beaucoup moins niché, en story sur Instagram, par exemple, afin d’entretenir une conversation avec la population. »




