Conférence de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures vingt-trois minutes)
M. Roberge : Merci bien.
Merci, tout le monde. Bonjour. Content de vous retrouver. Tout d’abord, je veux
saluer mon équipe, particulièrement la sous-ministre et son équipe, l’équipe du
cabinet avec des adjointes parlementaires et gouvernementales, députée de
Vimont, députée d’Iberville, tous les députés de toutes les formations
politiques qui ont travaillé aux consultations. Ça a été un bel exercice. On a
fait un exercice de consultation qui, pour la première fois, visait l’immigration
permanente et l’immigration temporaire. Je pense que c’était nécessaire de le
faire. On l’a fait de belle manière, sans tourner les coins ronds. On a reçu
plus de 140 mémoires, on a entendu plus de 75 groupes et experts en
plus de trois semaines de consultations. Beaucoup réfléchi, beaucoup discuté,
entendu des gens de partout au Québec, des gens d’affaires, des municipalités,
des experts, des universitaires, des entreprises. Et on a vu toute la
complexité de la planification de l’immigration en tenant compte des seuils
permanents et temporaires, mais tout le potentiel humain aussi qui a continué
de grandir comme nation avec l’arrivée des nouvelles personnes sur le
territoire québécois. Parce que l’immigration, ça demeurera toujours une force,
un levier essentiel pour assurer le développement économique et le
développement social au Québec, pour assurer une démographie qui est forte, une
occupation du territoire puis aussi une capacité de recherche, on l’a entendu
dans les consultations, une capacité de recherche dans nos universités aux
cycles supérieurs.
On a donc, comme gouvernement, la
responsabilité de bien planifier cette immigration en respectant la capacité d’accueil,
en prenant soin de notre culture, de notre langue commune et en soutenant l’intégration
dans le respect de notre nouvelle politique d’intégration nationale. Le
contexte qu’on a aujourd’hui est bien différent du contexte qu’on avait il y a
deux ans lors de la dernière planification pluriannuelle. La croissance de l’immigration
des immigrants temporaires est très, très forte. Il y a plus de 565 000 immigrants
temporaires, ou on peut dire résidents permanents, sur le territoire québécois.
C’est un nombre qui a explosé, qui a augmenté de manière très, très forte dans
les dernières années. Puis on va le dire, plus de deux tiers de ces immigrants-là
relèvent du gouvernement canadien, mais la hausse des dernières années relève
bien plus que du deux tiers même du gouvernement canadien. La présence en très,
très grand nombre de toutes ces personnes sur le territoire, bien évidemment,
ce n’est pas responsable de tous les enjeux qu’il y a au Québec, mais ça
augmente de…
M. Roberge :
…déraisonnable
la pression sur les écoles, sur les hôpitaux, sur les services publics, sur l’accès
au logement, je veux même dire sur l’accès à la propriété. C’est une pression
aussi sur le français, qui était déjà vulnérable, on le sait tous.
Des exemples concrets. Par exemple, la
présence d’autant de personnes, qui sont des immigrants temporaires, résidents
non permanents, sur le territoire québécois, bien, ça requiert, en termes de
santé, au net, plus de 10 000 ressources humaines dans le réseau de
la santé. Il faut les trouver, ces personnes-là. Il y a l’enjeu des finances
publiques, mais il faut les trouver aussi.
En éducation, il y a 62 000 élèves,
62 000 enfants qui sont résidents non permanents, ça représente un
besoin de 4 500 enseignants à temps plein. Est-ce qu’on les a, ces
enseignants-là? Il faut se poser la question.
En termes de logement, ces résidents non
permanents représentent 280 000 ménages. Donc, quand on sait, quand on
pense à la crise du logement, année après année, le 1er juillet… la
crise du logement n’est pas uniquement causée par toutes ces personnes, mais
dans un contexte de rareté de logement, il faut se demander quels leviers on
peut utiliser. Il faut augmenter l’offre, absolument, bâtir davantage, mais pas
seulement.
D’un côté financier, l’aide de dernier
recours, en 2024, représente plus de 500 millions de dollars versés
aux demandeurs d’asile seulement sur le territoire québécois. Donc, quand je
parle d’une pression très, très concrète, elle se mesure, et les indicateurs
sont très, très clairs.
La situation économique a changé aussi
dans les dernières années. Tout de suite après la pandémie, il y avait le
rebond… économique très fort, c’était le plein emploi, et là, on voit dans
les derniers mois une remontée importante du taux de chômage, beaucoup à cause
des tarifs de… de notre ami voisin du sud, particulièrement un chômage qui
frappe les jeunes et qui frappe particulièrement aussi les nouveaux arrivants,
les nouveaux immigrants. Eux aussi sont impactés par ça.
Donc, on continue d’accueillir des
immigrants, on continue d’accueillir des nouveaux arrivants, c’est certain,
mais il doit y avoir une réduction des volumes. C’est une évidence.
Pour ce qui est de l’immigration
permanente, donc pour la période 2026 à 2029, le niveau d’admission sera
plus faible que celui des deux dernières années. Pour les quatre prochaines
années, on vise 45 000 immigrants permanents, ça veut dire environ 15 000 personnes
de moins par année que ce qu’on avait dans les deux dernières années. Donc,
après quatre ans, c’est 60 000 personnes de moins que si on avait
poursuivi la courbe telle que précédemment.
Par contre, on va mieux sélectionner ces
personnes qui vont venir faire leur vie ici, chez nous. On augmente la part de
l’immigration économique à 64 %. C’est au… au-delà même de ce qu’on
avait dans notre cahier de consultation parce qu’on a bien écouté les gens qui
sont venus nous parler.
Donc, 64 % des 45 000 seront des
gens de la catégorie immigration économique. C’est environ 28 800 personnes
par année. 77 % de ces 45 000 aussi devront avoir une connaissance du
français. Pourquoi ce n’est pas 100 %? Bien, parce qu’il y a la question
de la réunification familiale et la question des réfugiés, pour lesquels on n’a
pas cette exigence de français.
On monte jusqu’à 65 % pour les gens
qui sont déjà sur le territoire. Donc, on veut faire passer beaucoup de
personnes d’un statut de temporaire à un statut de permanent. Beaucoup de gens
sont ici, s’installent, adhèrent à notre culture, à nos valeurs, s’intègrent
dans la vision de l’intégration nationale, maîtrisent la langue, ont un emploi,
sont diplômés du Québec, voilà pourquoi on veut piger beaucoup parmi, je
dirais, le capital humain sur le territoire québécois. Dans une perspective
humanitaire, c’est intéressant, mais aussi dans une perspective économique. On
va dans cette direction-là.
Donc, avec ces chiffres, un plus grand
nombre de travailleurs étrangers temporaires dans nos régions pourront accéder
à la résidence permanente. Je pense que le milieu économique, particulièrement
le milieu économique régional, peut être rassuré de cette orientation
importante.
Les travailleurs étrangers temporaires,
mais aussi les diplômés de nos institutions du Québec, les diplômés de nos
cégeps, les diplômés de nos universités seront aussi privilégiés, seront
sélectionnés en priorité pour devenir nos résidents permanents. C’est important
de le mentionner aussi. Voilà pour l’immigration permanente.
L’immigration temporaire que nous
contrôlons au Québec maintenant. Le nombre de 65 000 titulaires du
permis dans le cadre du PTET, le Programme des travailleurs étrangers
temporaires, a…




