Phillip Danault l’avait vu venir

MONTRÉAL – Pour un gars qui habite à plus de 4000 kilomètres de Montréal et qui évolue dans un autre fuseau horaire, Phillip Danault semble bien au courant de ce qui se passe avec son ancienne équipe.
Au terme de l’entraînement matinal des Kings de Los Angeles au Centre Bell, mardi, l’attaquant québécois a renoué avec la jungle médiatique montréalaise. Avant même que les micros s’allument, il jasait, avec son bagout habituel, du potentiel d’Ivan Demidov et du début de saison du Tricolore.
Danault est bien conscient que l’arrêt à Montréal ne s’annonce plus aussi facile qu’il ne l’a été dans les dernières années, maintenant que le CH (10-3-2) trône au sommet de l’Atlantique.
« C’est quelque chose qu’on voyait venir, évidemment, a-t-il expliqué. Ils devaient ajouter certains morceaux, et ils l’ont fait. Tu vois les Lane Hutson, les Ivan Demidov… Ils sont vraiment excitants à voir jouer. Ils ont beaucoup d’outils à l’attaque, beaucoup de talent et leur avantage numérique est solide.
« Ils sont électrisants, ils ne sont jamais battus et ils vont devenir une équipe très dangereuse. »
S’il avait confiance que ce groupe allait éventuellement réussir à atteindre ce potentiel, c’est en grande partie parce que Danault avait côtoyé Nick Suzuki à ses deux premières saisons dans la LNH. Il avait vu en lui quelque chose de spécial dès le départ, et son ancienne émule lui a vite donné raison.
Avec ses quatre buts et 20 points, le capitaine du CH est le meilleur pointeur des siens.
« Je l’encense depuis le début de sa carrière, a répondu Danault. C’est tout un leader, il était extrêmement mature dès le départ. C’est pour ça qu’il a été nommé capitaine aussi tôt dans sa carrière. C’est un compétiteur dans l’âme. Il veut faire la différence, et toute l’équipe le suit. »
Dans son rôle de centre défensif, derrière Anze Kopitar et Quinton Byfield, le natif de Victoriaville risque de faire face à Suzuki assez souvent au cours de la soirée. Le fait de réussir à museler son trio sera sans doute l’une des clés si les Kings veulent poursuivre sur leurs succès à l’étranger.
La formation californienne a signé six de ses sept gains sur les patinoires adverses cette saison, et n’a perdu qu’une fois en temps réglementaire (6-1-2) – une situation que s’explique difficilement Danault.
« L’an passé, c’était notre fiche à la maison qui était incroyable (31-6-4), s’est-il souvenu. Ça change chaque année depuis que je suis ici. Il faut trouver l’équilibre entre les deux. On n’a pas de « show » à donner sur la route, on joue de façon plus serrée défensivement. On compte beaucoup sur notre défensive. »
Il s’agit d’ailleurs d’un début de saison plutôt discret pour le Québécois, limité à trois aides en 16 rencontres.
Une chance en or pour Armia
Pendant ce temps, Joel Armia obtient du temps de jeu sur le premier trio en compagnie de Kopitar et d’Adrian Kempe. L’ancien du Tricolore, un autre, s’est entendu avec les Kings à l’ouverture du marché des joueurs autonomes l’été dernier.
« C’est un peu bizarre, mais c’est plaisant d’être de retour ici, a dit celui qui a inscrit deux buts et amassé sept points en 16 matchs. J’étais déçu de partir, mais tout semblait bien cadrer avec les Kings. C’est plutôt bien depuis le début de la saison. »




