“Je me devais d’être là pour ceux qui ne sont plus là” : Dix ans après, l’hommage du Parc

Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, le “devoir de mémoire”
Video credit: Eurosport
À côté de la Brasserie des Princes, l’avant-match de France – Ukraine ressemble à n’importe quel autre avant-match. Des colonnes de policiers pour vérifier les sacs et les billets. Et une foule heureuse habillée aux couleurs des Bleus. Pas plus de drapeaux, ni moins.
Dix ans après les attentats qui ont meurtri Paris et le Stade de Francecde Saint-Denis, la foule présente ce soir aux abords du Parc des Princes n’a pas particulièrement en tête cet anniversaire funeste. Et parmi les supporters, nombreux sont ceux qui l’avaient même oublié. “Maintenant que vous m’en parlez, je me souviens qu’il y avait aussi eu des évènements au Stade de France. Mais c’était il y a dix ans pile ?”, s’étonne Maëva.
Appréhension et émotions
Les fouilles un poil plus insistances ce jeudi n’avaient pas éveillé sa curiosité. Au rond-point André-Malraux, non loin du stade de Roland-Garros, une sirène de pompiers fait sursauter une jeune fille. Mais l’atmosphère n’est pas plus lourde aujourd’hui. “On a eu une petite appréhension dans les transports pour venir mais je me dis que particulièrement ce soir, les mesures de sécurité sont drastiques, témoignent François et Océane. Mais on est content d’être là pour rendre hommage 10 ans après. C’est symbolique.”
Fluctuat Nec Mergitur sur les écrans du Parc des Princes le 13 novembre 2025
Crédit: Getty Images
Quelques-uns n’ont pas fait le déplacement par hasard. C’est le cas de Nicolas, membre des Irrésistibles Français. Le 13 novembre 2015, il y pense souvent. Et particulièrement aujourd’hui au moment de rejoindre la tribune Boulogne. “Je suis là pour ça. Il y a 10 ans, j’avais pris mes places pour France – Allemagne. Mais j’ai changé de métier, je n’étais plus disponible et j’ai donné mes places à des amis qui ont été bloqués dans le stade jusqu’à trois heures du matin, rembobine-t-il. Ils ont vécu un truc terrible qui les marque encore aujourd’hui. Aujourd’hui, je boucle la boucle, je me devais d’être là pour ceux qui ne sont plus là. Je trouve qu’on n’a pas assez parlé de ce qu’il s’était passé au Stade de France. Ce sont les oubliés de ce 13 novembre 2015. Il y a tout de même eu un mort et des gens traumatisés.”
132 étoiles du 13 novembre 2015
D’abord, comme Didier Deschamps, Nicolas pensait qu’il ne fallait pas jouer ce 13 novembre pour sanctuariser cette journée. Mais il a changé d’avis : “Aujourd’hui, c’est un hommage et c’était important d’être là pour moi, on n’oublie pas. Le sport est là pour rassembler, c’est super important.”
Nicolas n’est pas le seul à être venu pour témoigner de son soutien. Et la charge émotionnelle de la minute de silence, après une Marseillaise puissante, était particulièrement forte ce jeudi au Parc. À la 13e minute, Nicolas, comme tout le stade, a allumé le flash de son portable pour accompagner le tifo bleu-blanc-rouge des Irrésistibles Français. 48 000 lumières et une nouvelle Marseillaise pour accompagner le souvenir des “132 étoiles du 13 novembre 2015”.




