Un autre frère d’Amine Kessaci tué par balle à Marseille

Près de cinq ans après la mort de son demi-frère Brahim, retrouvé mort dans une voiture incendiée en décembre 2020, Amine Kessaci, militant écologiste et président de “Conscience”, une association d’aide aux familles victimes du narcotrafic, a de nouveau perdu un frère, ce jeudi 13 novembre 2025, assassiné lui aussi, en plein jour, dans le 4e arrondissement de Marseille.
Ce jeune homme de 20 ans se trouvait devant une pharmacie au niveau du rond-point Claudie-Darcy, près du siège du Conseil départemental, au volant d’une Audi Q3 – en fait le véhicule de sa sœur. Il venait de s’arrêter, peu après 14h30, dans le quartier qu’il fréquente habituellement, lorsque deux hommes casqués ont surgi, juchés sur un trail Yamaha. L’un d’eux a ouvert le feu sur l’automobiliste encore au volant. La victime a reçu trois balles de calibre 9mm dans le thorax et une quatrième l’a atteint au niveau d’une main. Le commando a immédiatement pris la fuite en direction du 13e arrondissement où la trace du deux-roues, recherché par toutes les patrouilles disponibles, s’est évanouie.
La victime voulait devenir policier
À l’arrivée des premiers marins-pompiers, le jeune homme était déjà en arrêt cardiaque. Les militaires ont entamé un long massage cardiaque, relevés par l’équipe médicale du Samu 13, mais en dépit des efforts de réanimation, le médecin du Smur a dû déclarer le décès, vers 15h30.
La victime a été identifiée sans peine, mais si son nom était familier, ce n’était pas parce qu’elle était connue des services de police ou de la justice. Ce jeune homme de 20 ans, domicilié dans le 4e arrondissement de Marseille, n’avait pas d’antécédents judiciaires, il voulait d’ailleurs devenir policier et devait repasser le concours de gardien de la paix le mois prochain.
Si son nom était familier, c’est parce que la victime était le frère d’Amine Kessaci, 22 ans, devenu une figure politique locale à la suite de l’assassinat d’un autre de ses frères, Brahim, sur fond de narcobanditisme, en décembre 2020.
Menacé, Amine Kessaci était sous protection policière
Militant écologiste, candidat notamment aux élections législatives de 2024 sous l’étiquette Nouveau front Populaire, Amine Kessaci s’est fait connaître après ce premier drame familial dans les médias pour son engagement, lorsqu’il a fondé “Conscience”, une association d’aide aux familles de victimes du narcotrafic. Il y a quelques semaines à peine il publiait un livre au titre d’autant plus terrifiant aujourd’hui : “Marseille, essuie tes larmes. Vivre et mourir en terre de narcotrafic”, dénonçant notamment l’impact du trafic de stupéfiants et des dealers sur les cités marseillaises et ses habitants.
Mais selon nos informations, depuis un peu plus d’un mois, les services de l’État avaient aussi détecté des menaces à l’encontre du jeune homme. Des signaux jugés suffisamment préoccupants pour que le ministère de l’Intérieur place le militant sous protection policière permanente.
La brigade criminelle de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) a été chargée de l’enquête, suivie de très près jusqu’au sommet de l’État. Deux hypothèses sont évoquées à ce stade des investigations, une opération d’intimidation, en s’en prenant à l’un de ses proches, ou une erreur de cible.
“Le petit frère d’Amine était tout aussi engagé que lui”
Dans l’après-midi, la préfète de police déléguée, Corinne Simon, ainsi que le maire de Marseille, Benoît Payan se sont rendus sur les lieux du drame, où proches et famille de la victime ont rapidement convergé en apprenant la nouvelle, tandis que les techniciens de la police scientifique et les enquêteurs de la PJ passaient toujours au peigne fin la scène de crime. “C’est terrible, terrible pour cette maman, terrible pour Amine, terrible pour cette famille, confiait un proche ce jeudi soir. Le petit frère d’Amine était tout aussi engagé que lui dans la lutte contre le narcotrafic à travers l’association Conscience. Il était là partout en soutien dans ce combat. Perdre de nouveau un frère, le petit en plus… J’espère qu’on n’a pas voulu faire passer un message à Amine parce que son combat dérange, qu’il sera protégé et que toute sa famille bénéficiera de l’aide dont elle aura besoin.”




