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La Presse à la Coupe Grey | Marc-Antoine Dequoy et le besoin de se réinventer

(Winnipeg) Les représentants des médias devaient jouer du coude autour du kiosque de Marc-Antoine Dequoy, mercredi après-midi, à l’occasion de la journée des médias organisée en vue du match de la Coupe Grey. Dans la communauté, le rôle et l’espace occupés par le Québécois n’ont jamais changé. Sur le terrain, toutefois, ses entraîneurs l’ont forcé à trouver de nouveaux repères.


Publié le 12 novembre

En entrevue avec La Presse, le demi défensif québécois a bien voulu revenir sur cette saison passée sous le signe de l’adaptation.

À ses quatre premières saisons dans l’uniforme des Alouettes de Montréal, Dequoy a patrouillé le champ arrière. Véritable police d’assurance dans la tertiaire de l’équipe, l’athlète de 31 ans s’est rapidement imposé comme l’un des meilleurs de sa profession. De 2022 à 2024, il a réussi 11 interceptions, inscrit deux touchés défensifs et forcé quatre échappés.

Cette saison, Dequoy a réalisé une seule interception. Il a aussi marqué un touché, mais en bloquant un botté de dégagement sur les unités spéciales. Il a aussi complété trois sacs du quart, du jamais-vu pour le natif de L’Île-Bizard.

Ça n’a pas été une saison incroyable de mon côté sur le plan statistique. Je suis au courant de tous mes jeux et c’est pour ça que je dis que j’ai eu une moins bonne saison. J’ai touché au ballon cinq fois, donc j’aurais pu avoir cinq interceptions de plus.

Marc-Antoine Dequoy

Toutefois, ce rendement s’explique. En 2025, Dequoy a souvent été employé plus bas dans la boîte. Donc, plus près de la ligne de mêlée, question d’embêter le quart-arrière adverse. Soit pour lui imposer de la pression supplémentaire ou alors pour feindre un blitz avant de battre en retraite dans la tertiaire.

« J’ai pris mes aises, a avoué l’ancien des Carabins de l’Université de Montréal. Au début de l’année, c’était nouveau pour moi de mettre de la pression sur le quart adverse. Je l’ai pratiqué et je suis plus à l’aise. Et l’an prochain, je serai de plus en plus à l’aise. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Marc-Antoine Dequoy

La permutation constante entre les demis défensifs de l’équipe dans le haut du terrain permet surtout de mystifier l’adversaire. Le système défensif est construit de telle manière que sur chaque jeu, il est presque impossible d’identifier le joueur qui couvrira le troisième niveau du terrain. Parfois, ça peut être Dequoy. Lorsqu’il s’approche du quart, cette responsabilité peut devenir celle de Wesley Sutton ou de Najee Murray. Sinon, un secondeur comme Geoffrey Cantin-Arku peut même reculer pour assumer le rôle de maraudeur.

Inévitablement, donc, ce genre de stratégie empêche Dequoy de cueillir autant de ballons qu’à l’habitude. « Mais ce n’est pas juste de moi qu’il est question, a-t-il ajouté. C’est pour l’équipe. Je n’ai peut-être pas eu la meilleure saison, mais j’aide l’équipe. »

Mieux se préparer

Il y a deux ans, Dequoy disputait son premier match de la Coupe Grey. Quelques jours plus tard, il défilait dans les rues de Montréal avec le trophée au bout des bras.

Il ne l’avait jamais laissé paraître à l’époque, mais cette finale avait testé ses nerfs. « C’était impossible d’éliminer le stress, raconte-t-il aujourd’hui. C’était le rêve d’un petit gars du Québec de gagner la Coupe Grey avec les Alouettes. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Marc-Antoine Dequoy a défilé avec la Coupe Grey, le 22 novembre 2023.

À sa seconde expérience, Dequoy sait mieux gérer ses émotions. En fait, il parvient à trouver une part de plaisir dans ce grand cirque médiatique. Dequoy refuse de faire tourner des ballons sur son nez simplement pour épater la galerie.

Jusqu’à dimanche, il sera l’un des joueurs les plus convoités. Depuis le camp d’entraînement en mai, le demi défensif répond aux questions des journalistes presque quotidiennement et il tient quand même à offrir des réponses adéquates et réfléchies même sept mois plus tard.

Comme lorsqu’on lui a demandé ce qu’il aurait aimé savoir en 2023 pour pouvoir se préparer de façon plus optimale. Il a pensé à sa réponse pendant presque 30 secondes sans dire un mot. « Comment la semaine se déroule, a-t-il affirmé avec le recul nécessaire. Mentalement, je suis préparé. Ça me permet de mieux me préparer pour le football et de mieux me préparer pour les obligations médiatiques. »

« Ton état d’esprit change constamment », a admis Dequoy à propos des activités promotionnelles entourant le match ultime. Néanmoins, son désir de gagner reste intact.

Chaque soir avant de se coucher, le numéro 24 visualise ce à quoi pourrait ressembler son match. « C’est l’une des choses que je fais le plus. Sur chaque jeu, je m’imagine intercepter le ballon. Pour moi, c’est normal. Je suis un créatif. J’ai beaucoup d’imagination. »

Suffisamment pour mettre en scène, dans son esprit, les célébrations d’après-match. « En 2023, j’avais visualisé la coupe Grey. J’avais regardé des vidéos de la parade de 2010, j’avais regardé les dernières coupes gagnées, j’avais vu les gars lever le trophée. »

Et comme la formule a fonctionné, hors de question de faire les choses différemment. « Il y a tellement de similitudes avec 2023. C’est là que je suis confiant et confortable. Il y a des signes. Et on les a déjà vus. »

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