Guadeloupe : les 211 détenus de la prison de Basse-Terre transférés dans une nouvelle structure après des années de surpopulation

Transfert sous haute sécurité en Guadeloupe. Les 211 détenus de la maison d’arrêt de Basse-Terre, vétuste et promise à la reconstruction, ont été déplacés, dimanche 16 novembre, dans une nouvelle structure pénitentiaire, dans le même quartier au cœur du chef-lieu, a annoncé la préfecture.
L’opération a mobilisé de nombreux policiers, gendarmes, pompiers, membres du parquet et agents de l’administration pénitentiaire de Guadeloupe mais aussi de Martinique, ont précisé les services de l’Etat dans un communiqué. Le quartier a été bouclé.
Les détenus ont été déplacés dans une « nouvelle structure moderne, dotée des dernières technologies en matière de sécurité », qui « permettra de meilleures conditions d’hébergement » pour les prisonniers « et de meilleures conditions de travail » pour les surveillants, selon la préfecture de la Guadeloupe.
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La maison d’arrêt de Basse-Terre se situe dans un ancien couvent-hôpital construit au XVIIᵉ siècle, transformé en prison à la fin du XVIIIᵉ siècle. Elle était « tristement connue pour les conditions de détention, la surpopulation qui provoquent une violence croissante » et, parfois, désignée « comme un bagne », avait rappelé, en juillet 2016, Jean-Jacques Urvoas, alors ministre de la justice, lors de l’annonce de la construction de la nouvelle structure.
Surpopulation
En juillet, les surveillants de la maison d’arrêt avaient mené une opération « prison morte », inquiets des futures conditions de travail dans la nouvelle structure.
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« Nous avons été entendus sur une partie du manque d’effectifs : l’équipe a été renforcée de six personnes, sur la grosse dizaine dont nous avons besoin », a fait savoir, dimanche à l’Agence France-Presse (AFP), Frantz Sapor, secrétaire local du syndicat UFAP-UNSA Justice. Dans les anciens locaux, les détenus dormaient « jusqu’à 16 par dortoir. Dans la nouvelle, qui compte 100 places, ils sont deux par cellule, puisque l’effectif dépasse 200 individus », a relevé le responsable syndical.
La surpopulation carcérale est régulièrement dénoncée en Guadeloupe par les syndicats de surveillants et l’Observatoire international des prisons (OIP). Elle concerne aussi le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, où le taux d’occupation des cellules atteint 149 %.
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La maison d’arrêt de Basse-Terre va être démolie, pour être reconstruite et pouvoir proposer 300 places à l’horizon 2028, en comptant la nouvelle structure. Le centre pénitentiaire de Baie-Mahault est, lui aussi, en cours d’agrandissement.
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