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Postes Canada conclut une entente de principe avec le syndicat

Ça y est. Après plus de deux ans de négociations, Postes Canada et le syndicat des travailleurs des postes en sont venus à des ententes de principe, vendredi soir. En réaction, le syndicat suspend ses moyens de pression, tandis que l’employeur renonce à son droit de lock-out.

Mis à jour hier à 19 h 50

L’histoire jusqu’ici

  • Pour mettre fin au « désastre » financier de Postes Canada, le ministre des Services publics Joël Lightbound annonce une transformation en profondeur de la société. Le syndicat rétorque avec une grève complète le 25 septembre dernier.
  • Le STTP reprend partiellement la livraison du courrier le 9 octobre, tout en soulignant la difficulté des négociations.
  • Lors de sa réunion publique annuelle, le 18 novembre, Postes Canada présente des chiffres désastreux : 2025 devrait être sa pire année financière.
  • Postes Canada et le STTP s’entendent sur deux ententes de principe le 21 novembre.

L’une des ententes de principe vise les travailleurs de la poste, et l’autre, l’unité urbaine. Leurs modalités demeurent pour l’instant inconnues.

« La présente ronde de négociations a été difficile. Cependant, les membres sont demeurés solidaires pour défendre avec vigueur les services publics, les bons emplois et la viabilité du service postal », commente la présidente nationale du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Jan Simpson, par voie de communiqué.

Bien que le STTP et Postes Canada se soient entendus sur les principaux points de négociation, certaines dispositions contractuelles doivent toujours être soumises au vote des membres. Le syndicat conserve donc son droit de grève jusqu’à la ratification des projets de convention collective.

« Si des projets de convention collective ne sont pas conclus parce que les parties ne s’entendent pas sur la manière dont les dispositions contractuelles reflètent les ententes de principe, la suspension des moyens de pression de chacune des parties sera levée, et le Syndicat pourra alors poursuivre la grève », détaille Mme Simpson.

Changement décrié

Les travailleurs de la poste ont entamé une grève complète à la fin du mois de septembre. Celle-ci a duré deux semaines, durant lesquelles la livraison du courrier et des colis a été paralysée.

Ils ont ensuite opté pour une grève tournante. Avec cette nouvelle approche, leurs arrêts de travail ont été circonscrits à certaines régions du pays et changeaient de manière récurrente.

Les changements radicaux imposés par Ottawa au mandat de Postes Canada sont à l’origine du conflit. Parmi ces modifications, la généralisation des boîtes aux lettres communautaires et la fermeture de certains bureaux de poste ruraux.

Dès son annonce, le syndicat s’est opposé à ce plan, jugeant que des milliers d’emplois seraient « supprimés ». Au fil des négociations, la STTP a reproché à Postes Canada d’avoir « cherché à réduire les services et les droits des travailleurs ».

Pertes massives

Si la tendance se maintient, 2025 sera la pire année financière de Postes Canada. La société d’État a cumulé une perte de 541 millions de dollars au troisième trimestre de l’année, la plus importante de son histoire.

En 2024, la société a enregistré une perte d’exploitation de près de 1,3 milliard de dollars. Pour les trois premiers trimestres de 2025, ces pertes dépassent déjà la barre du milliard, comparativement à 800 millions de dollars à pareille date l’année dernière.

« Le statu quo n’est plus viable », a déclaré la cheffe des finances Rindala El-Hage, lors de la réunion publique annuelle de Postes Canada.

De plus, les nombreux conflits de travail qui affectent Postes Canada auraient eu un impact significatif selon les dirigeants de l’organisation.

« Nous avons perdu plusieurs clients tout au long de la période de négociation, a expliqué le président du conseil d’administration André Hudon. Les clients ne veulent plus envoyer avec nous. Ils ont perdu confiance. »

Postes Canada estime que l’arrêt de travail des facteurs à la fin de l’année 2024 a eu une incidence négative de 208 millions de dollars sur ses pertes annuelles.

Pour freiner l’hémorragie, Postes Canada souhaite supprimer des postes, en plus de revoir ses normes de service. Par exemple, la livraison d’une lettre pourrait prendre de 3 à 7 jours ouvrables selon la distance, contre 2 à 4 jours actuellement.

Les salaires et les avantages du personnel représentent aujourd’hui 65 % des dépenses d’exploitation de Postes Canada.

Avec Olivier Lessard, La Presse

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