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Poutine voit le plan de paix américain comme base de négociation

«Nous devons nous asseoir et d’en discuter sérieusement», a déclaré M. Poutine aux journalistes à l’issue d’une visite de trois jours au Kirghizistan. «Chaque mot compte.»

Il a décrit le plan du président américain Donald Trump comme «un ensemble d’enjeux soumis à la discussion» plutôt que comme un projet d’accord.

«Si les troupes ukrainiennes se retirent des territoires qu’elles occupent, les hostilités cesseront. Si elles ne se retirent pas, nous y parviendrons par la force», a prévenu le dirigeant russe.

Les responsables du Kremlin ne s’étaient jusqu’à présent que peu exprimés sur le plan de paix présenté la semaine dernière par M. Trump. Depuis le début de l’invasion russe, M. Poutine n’a montré aucune volonté de renoncer à ses objectifs en Ukraine, malgré les efforts américains pour parvenir à un accord.

Le dirigeant russe a précédemment exigé que l’Ukraine se retire complètement de l’ensemble des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia — y compris les zones de ces régions que la Russie n’occupe pas — avant que la Russie n’envisage toute forme de «négociations de paix».

M. Poutine souhaite également empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN et d’accueillir des troupes occidentales; l’objectif étant de ramener progressivement le pays dans l’orbite russe.

L’envoyé spécial américain Steve Witkoff devrait se rendre à Moscou la semaine prochaine, selon le Kremlin, tandis que le secrétaire à l’Armée américaine Dan Driscoll, qui a joué un rôle de premier plan dans les efforts de paix ces dernières semaines, pourrait se rendre à Kyiv.

Les premières propositions de paix américaines semblaient favoriser les exigences russes, mais une version amendée a émergé des discussions qui ont eu lieu dimanche à Genève entre les responsables américains et ukrainiens. Les dirigeants européens, craignant pour leur propre sécurité face à l’agression russe, cherchent à s’impliquer davantage dans le processus.

Guerre d’attrition

Selon les analystes, le président Poutine tente de faire durer l’engagement des pays occidentaux à soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine.

M. Trump a déjà laissé entendre qu’il pourrait se retirer des efforts visant à mettre fin aux combats si aucun progrès n’était réalisé. Les responsables européens affirment que la Russie fait traîner les choses afin de s’emparer d’une plus grande partie de l’Ukraine avant d’accepter tout accord.

Les responsables russes affirment avoir le vent en poupe sur le champ de bataille en Ukraine, malgré le fort coût humain de leur lent progrès.

Mercredi, l’Institut pour l’étude de la guerre a mis en doute les affirmations russes selon lesquelles son invasion est inarrêtable, car elle peine toujours à s’emparer des villes de la région orientale de Donetsk.

«Les données sur le rythme d’avancée des forces russes indiquent qu’une victoire militaire russe en Ukraine n’est pas inévitable et qu’une prise rapide du reste de l’oblast (région) de Donetsk par la Russie n’est pas imminente», a déclaré le groupe de réflexion basé à Washington.

«Les récentes avancées russes ailleurs sur la ligne de front ont été largement opportunistes et exploitaient les conditions météorologiques saisonnières.»

Signe des tensions entre Moscou et les pays européens, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré jeudi avoir ordonné la fermeture du consulat général de Pologne dans la ville orientale d’Irkoutsk.

Cette mesure fait suite à la fermeture du consulat général de Russie dans la ville polonaise de Gdansk en novembre. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou «ne laisserait pas de telles actions sans répons».

La Pologne a annoncé la fermeture du consulat de Gdansk après le sabotage d’une ligne ferroviaire près de Varsovie à la mi-novembre. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a affirmé par la suite que deux citoyens ukrainiens travaillant pour la Russie étaient soupçonnés d’avoir perpétré cette attaque.

Les frappes se poursuivent

Ces développements diplomatiques s’inscrivent dans un contexte de combats incessants.

Un homme de 53 ans a été tué vendredi lors d’une attaque de drone russe dans la région de Soumy, au nord de l’Ukraine, ont déclaré des responsables. De plus, la Russie a attaqué jeudi matin les régions ukrainiennes d’Odessa et de Dnipropetrovsk, blessant trois personnes et provoquant des incendies, ont rapporté les autorités locales. La Russie a lancé 142 drones sur l’Ukraine pendant la nuit, selon l’armée de l’air ukrainienne.

Les défenses aériennes russes ont pour leur part abattu 118 drones ukrainiens au cours de la nuit au-dessus de diverses régions russes et de la mer Noire, a déclaré le ministère russe de la Défense.

L’armée ukrainienne n’est pas seulement sous pression sur le champ de bataille; le gouvernement du président ukrainien Volodymyr Zelensky est empêtré dans un important scandale de corruption et manque d’argent.

L’Ukraine a pu trouver un peu de soulagement dans un accord conclu avec le Fonds monétaire international pour obtenir 8,1 milliards $ US sur quatre ans. L’argent provient d’un fonds qui aide les pays confrontés à des difficultés de paiement à moyen terme.

Le budget de l’État ukrainien et les besoins militaires pour 2026 et 2027 sont estimés à 153 milliards $ US.

Sam McNeil a contribué à cet article depuis Bruxelles.

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