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Transport collectif | Bientôt possible de troquer sa carte OPUS contre son téléphone

Les usagers du transport collectif pourront bientôt troquer leur carte OPUS contre leur téléphone. D’ici au début de 2026, il sera possible de valider son passage aux tourniquets du métro et dans les bus avec son appareil mobile. La solution est prête et fonctionne, a constaté La Presse, qui a testé le mécanisme pendant une semaine.


Publié à
5 h 00

Nous avons eu accès ces derniers jours à la phase « bêta » d’une nouvelle fonctionnalité de l’application Chrono permettant de valider son passage dans le métro et les bus avec une « carte virtuelle » dans son téléphone. Plus besoin donc de la carte OPUS : tout se passe en numérique.

Aucun bogue majeur n’a été observé durant nos essais. Une fois nos billets achetés, ils sont stockés dans le téléphone et enregistrés comme « titres virtuels ». Il suffit alors d’approcher son téléphone des bornes ; il n’est pas nécessaire que l’application soit ouverte. La nouveauté sera offerte à tous d’ici peu.

« On pense pouvoir déployer au grand public durant le premier trimestre de 2026. On ne veut pas se casser la gueule, donc tout dépendra de nos tests, mais ça se déroule bien », explique en entrevue le directeur des technologies de l’information de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), Sylvain Perras.

Il ne s’en cache pas : Montréal accuse du retard sur bien d’autres villes. La validation des passages au moyen d’une application mobile est déjà une réalité à New York, Chicago, Londres ou Toronto depuis des années.

Dans l’île, le projet de transition numérique a d’ailleurs connu bien des bouleversements. En août 2023, La Presse avait dressé le portrait de Céleste, un projet visant à dépoussiérer le système de paiement par carte OPUS annoncé en 2018 par la Société de transport de Montréal (STM), qui a finalement été tué dans l’œuf.

Où en est la transition ?

La transition numérique du transport collectif montréalais, baptisée « Concerto », doit culminer avec l’arrivée du paiement par carte bancaire et téléphone. L’opération coûtera au total 146 millions de dollars.

Des tests bêta pour le paiement par carte devraient commencer bientôt. « Ce qui est sûr, c’est que le projet pilote aura lieu l’an prochain. Après, on va voir comment ça va, il y aura beaucoup de choses à évaluer. Peut-être que ça ira à 2027 » pour le lancement, soutient M. Perras.

Depuis avril 2024, les usagers peuvent déjà recharger leur carte OPUS avec un téléphone. Près de la moitié des achats de titres sont maintenant réalisés de cette façon, ce qui démontre l’appétit des usagers.

Une fois que la validation avec le téléphone sera possible à Montréal, « on vise quelque chose comme 70 % des gens qui passeront au numérique », affirme M. Perras. « On remplace complètement le système OPUS, donc c’est sûr que la plupart des gens vont faire la transition, mais on va quand même continuer d’offrir une carte plastique pour ceux qui le souhaitent », précise-t-il.

Gros défi d’intégration

L’ARTM laisse pour l’instant en suspens le système « multimode », qui était prévu pour la fin de 2027. Ce mécanisme aurait permis d’utiliser une seule et même application mobile pour le métro, le bus, le Réseau express métropolitain (REM), voire l’autopartage, le vélopartage, le taxi, le covoiturage ou encore les trottinettes électriques.

C’est la firme britannique Masabi qui a conçu les logiciels nécessaires à toutes ces innovations. Masabi a déjà réalisé 125 projets similaires en transport collectif, notamment pour les villes de New York et de Los Angeles.

N’empêche, les défis seront nombreux, affirme Sylvain Perras. « Si tu vas à l’épicerie, tu tapes ta carte et le terminal vérifie en une fraction de seconde l’argent dans ton compte. Avec ce qui s’en vient, c’est comme si on recevait en même temps plusieurs personnes qui vont dans toutes les épiceries de Montréal », lance-t-il.

Selon lui, l’arrivée du numérique va rapidement plaire aux usagers. « Ça va nous permettre d’offrir des tarifs spéciaux lors de festivals ou de grands évènements, par exemple, directement sur le téléphone. On est persuadés que ça va accroître l’usage du transport collectif », conclut le gestionnaire.

Qu’est-ce que Chrono ?

Chrono est une application mobile exploitée par l’ARTM qui permet de gérer ses déplacements dans la région métropolitaine. On peut y voir les horaires des bus, du métro, du REM et des trains de banlieue, et planifier ses trajets en BIXI ou en Communauto. C’est cette application qui vous permet déjà d’accéder à la recharge mobile d’OPUS et qui, bientôt, stockera vos titres virtuels remplaçant la carte bleue. Elle est offerte gratuitement pour iOS et Android.

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