Manque de loyauté du milieu culturel | Paul St-Pierre Plamondon persiste et signe, malgré les critiques

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Paul St-Pierre Plamondon persiste et signe. En plus de dirigeants du milieu culturel qu’il juge déloyaux, il vise maintenant Radio-Canada et les professeurs d’université qui se soumettent à des « dogmes idéologiques » en acceptant l’argent du fédéral.
Publié à
11 h 20
Mis à jour à
16 h 51
« Il serait bon de rappeler que l’argent du fédéral, il s’agit de notre argent qui nous est désormais retourné seulement si on acquiesce à ce régime fédéral et à ses conditions de dogmes idéologiques qu’il impose », a affirmé M. St-Pierre Plamondon sur les médias sociaux jeudi, en réaction à une entrevue corsée avec le chef d’antenne de Radio-Canada, Patrice Roy.
Il a ensuite précisé ses propos en point de presse. Radio-Canada, les universités et le milieu artistique ont été visés, après le référendum de 1995, par le gouvernement fédéral qui estimait qu’il y avait « trop d’indépendantistes dans les universités ».
« On s’est mis donc à violer, à abuser du sens de la Constitution du Canada qui octroie les pouvoirs en culture à Québec et à prendre nos impôts puis les dépenser dans le champ de compétence de Québec, moyennant l’adhésion au fédéral et l’adhésion à certaines idéologies imposées par le fédéral. Et ce modus operandi là, il est indéniable, il est… il a des impacts sur notre société », a déploré M. St-Pierre Plamondon.
Il ne va pas toutefois jusqu’à dire que les universitaires et les journalistes sont déloyaux envers le Québec. Mais « Ottawa restreint la liberté académique, restreint la liberté d’expression et la liberté artistique de nos artisans en posant ces conditions-là ».
Manque de loyauté
Il estime que le gouvernement Trudeau a imposé un « ménage dans les indépendantistes de Radio-Canada ». Il déplore aussi que lors de l’entrevue, on présente un tableau qui montre que CBC/Radio-Canada a obtenu 150 millions de dollars dans le dernier budget Carney, et s’en est d’ailleurs pris à Patrice Roy sur la façon dont l’entrevue a été menée. « Peut-être qu’il s’agit de l’un des facteurs permettant d’expliquer le ton de l’entrevue, à vous de juger », a-t-il écrit.
Quant à ses commentaires sur le manque de loyauté d’une part « substantielle » du milieu culturel, il persiste et signe, et croit que l’avenir lui donnera raison. Il restreint toutefois la portée de ses accusations : d’une « part substantielle » du milieu, il a réduit à une « part non négligeable », et parle maintenant de « deux, trois intervenants du milieu culturel ».
PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE
Paul St-Pierre Plamondon
Je me tiens debout, même quand il vente. C’est pour ça, entre autres, qu’on a un appui, au dernier sondage, de 39 % de la population. […] Est-ce que je vais me dénaturer parce qu’on me met de la pression ou est-ce que je vais changer parce que je suis à un an des élections ? Pas du tout.
Paul St-Pierre Plamondon
Il a d’ailleurs allongé sa liste de gens qu’il juge déloyaux à l’endroit du Québec. Les partis fédéralistes à Ottawa, et certains de leurs élus québécois, « au cas par cas, dépendamment de leurs gestes ». « Les partis d’Ottawa travaillent pour les intérêts d’Ottawa et c’est souvent contre le Québec », a-t-il expliqué.
Odieux, dit la CAQ
Ses déclarations continuent de choquer le monde politique et artistique. Tous ses adversaires l’ont critiqué. « C’est Marc Miller, la cible, ce n’est pas le milieu culturel qui ne fait que son travail », a affirmé le ministre québécois de la Culture, Mathieu Lacombe jeudi en mêlée de presse. Le ministre de l’Immigration Jean-François Roberge a qualifié ses propos « d’odieux ».
Le chef libéral Pablo Rodriguez l’accuse de faire de « l’intimidation ». « Il essaie de faire taire des voix québécoises du milieu de la culture, et je ne peux pas accepter ça », a-t-il dit. Sol Zanetti de Québec solidaire croit que M. St-Pierre Plamondon doit s’excuser pour avoir « déverser du fiel sur le milieu culturel ».
Le chef du Parti conservateur du Québec Éric Duhaime croit qu’il « méprise profondément tous ceux et celles qui ne répètent pas mot à mot ce qu’il dit, tous ceux qui osent penser par eux-mêmes ».
Féliciter Trump
De leur côté, plusieurs artistes ont partagé une capture d’écran de Paul St-Pierre Plamondon, qui félicite le président américain Donald Trump lors de son élection. Puisqu’il reproche à des associations culturelles d’avoir félicité Marc Miller pour son nouveau poste, a-t-il lui aussi fait de l’aplaventrisme ?
CAPTURE D’ÉCRAN
Le cinéaste Rafaël Ouellet et le scénariste Éric K. Boulianne ont partagé le message qu’avait publié Paul St-Pierre Plamondon lors de l’élection de Donald Trump.
« Cette vieille publication qui vient te mordre le derrière. Tes propres mots, mon pote ne font qu’une bouchée de cette rhétorique polarisante à deux cennes que tu nous sers », a déploré l’actrice et scénariste Florence Longpré, derrière de nombreux succès comme Empathie.
Le chef péquiste, lui, croit de son côté qu’il « ne faut pas confondre la diplomatie entre les pays de la politique interne avec des propos qui sont plus qu’élogieux pour quelqu’un qui a travaillé explicitement contre le fait français au Québec ».




