Les cofondateurs du Bota Bota réclament 800 000$ à Luc Poirier
Les cofondateurs du spa Bota Bota, à Montréal, intentent une poursuite civile contre Luc Poirier, qu’ils accusent de « s’attribuer faussement la paternité » de leur projet familial. Ils réclament 800 000 $ à l’homme d’affaires pour atteinte à leur réputation, à leur intégrité et à leur crédibilité.
Au cœur du litige : des propos tenus par Luc Poirier dans le deuxième épisode de la série Luc le milliardaire ?, diffusée sur Crave depuis ce printemps. M. Poirier s’y présente comme l’instigateur et le concepteur du désormais populaire spa sur l’eau du Vieux-Montréal. Il affirme avoir approché le Vieux-Port de Montréal et avoir proposé après coup à la famille Emond d’embarquer dans le projet à titre d’exploitants. L’homme d’affaires ajoute avoir été partenaire en parts égales avec la famille Emond dans l’entreprise, avant de s’en retirer une fois le projet abouti.
« Ces affirmations sont non seulement fausses, mais elles sont également formulées de manière à induire le public en erreur quant au rôle réel [de la famille Emond] et à discréditer les véritables idéateurs, concepteurs et créateurs responsables du succès de ce projet », peut-on lire dans la poursuite déposée à la Cour supérieure du Québec la semaine dernière par le cabinet Norton Rose, au nom de Daniel et Geneviève Emond.
La famille Emond — également derrière le spa Balnéa à Bromont — affirme qu’il s’agit d’« une inversion complète de la réalité ». Selon la poursuite, ce sont eux qui ont approché Luc Poirier en 2008 pour lui présenter leur projet de spa en milieu urbain. Luc Poirier aurait montré à Daniel Emond un ancien bateau-spectacle qu’il prétendait posséder, inspirant l’idée du spa flottant. M. Emond aurait finalement lui-même acheté le navire à son véritable propriétaire. Luc Poirier n’aurait organisé qu’une rencontre informelle avec un ancien employé du Vieux-Port et n’aurait ensuite joué aucun rôle significatif dans le projet.
« Ce sont les membres de la famille Emond qui ont structuré le projet, engagé les architectes, obtenu les autorisations, financé et dirigé les travaux », peut-on lire dans la poursuite.
Une entente d’actionnariat prévoyait un investissement de Luc Poirier à hauteur de 40 %, mais elle n’aurait jamais été signée en raison d’une « divergence de vision » et de la participation de l’homme d’affaires à l’émission Occupation double. « Aucune mise de fonds n’a été faite par Poirier et aucune part dans l’entreprise ne lui a jamais été attribuée », peut-on lire.
Vague de réactions
Daniel et Geneviève Emond affirment avoir reçu de nombreux commentaires et questionnements de la part de proches, d’employés, de clients et de membres du milieu des affaires quant à leur rôle réel dans la création du spa depuis la diffusion de la série.
« En s’appropriant publiquement le mérite du projet [Luc Poirier] suggère que [Daniel et Geneviève Emond] se seraient attribué indûment la reconnaissance d’un projet qu’ils n’auraient pas initié, ce qui revient à les faire passer pour des imposteurs aux yeux du public, ce qui est profondément préjudiciable à leur réputation personnelle et à leur honneur », souligne la poursuite.
Les demandeurs disent avoir contacté Luc Poirier après la diffusion de la série, pour lui demander de « retirer les fausses affirmations » sur la création du Bota Bota et de « publier un communiqué commun rétablissant les faits ». Devant son refus, ils ont donc décidé de se tourner vers la justice pour lui réclamer un montant de 800 000 $.
Au moment où ces lignes étaient écrites, Luc Poirier n’avait pas répondu au Devoir.
Une version précédente de ce texte, qui avait pour titre que « Bota Bota réclame 800 000 $ à Luc Poirier » et qui désignaient Daniel et Geneviève Emond comme propriétaires de l’entreprise, a été corrigée.




