Manque de loyauté des artistes québécois : «Paul St-Pierre Plamondon devrait s’excuser» – Paul Piché

Paul Piché estime que Paul St-Pierre Plamondon devrait présenter des excuses aux artistes québécois qu’il a accusés de manquer de loyauté envers le Québec, même s’il juge qu’il n’avait pas totalement tort «sur le fond».
L’un des plus fervents souverainistes de notre milieu artistique, le chanteur de 72 ans affirme que le chef du Parti québécois «s’est trompé sur la forme» quand il a déclaré, mardi soir, sur la plateforme X, que «la vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants».
C’est le volet qui dérange Paul Piché. «J’espère qu’il va s’excuser», dit-il.
Sur le fond, par contre, il croit que PSPP a raison de dire que certains organismes culturels en ont peut-être beurré trop épais pour saluer la nomination de Marc Miller à titre de nouveau ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes.
Un lien scrappé?
Est-ce que les déclarations du chef du PQ, qui ont soulevé un tollé, jeudi, à l’Assemblée nationale vont nuire à la cause souverainiste? «Inévitablement. Ce n’est pas là-dessus qu’on fait un pays», répond Paul Piché.
Le cinéaste Louis Bélanger estime de son côté que Paul St-Pierre Plamondon a rompu le lien historique qui unissait les artistes et le Parti québécois.
Louis Bélanger
Photo d’archives Joël Lemay/Agence QMI
«Historiquement, le milieu de la culture a toujours été proche du PQ. Tu as scrapé ce lien aujourd’hui», dénonce le réalisateur de Gaz Bar Blues dans une publication sur Facebook où il interpelle directement PSPP.
Le documentariste Hugo Latulippe, qui est à la tête du Festival de cinéma de la ville de Québec, a soutenu sur Facebook qu’en «s’attaquant aux artistes de son pays, le chef du Parti québécois reproduit exactement les mêmes gestes que tous ces partis conservateurs et rétrogrades des quatre coins du monde qui font le pari de sacrifier les franges les plus incontrôlables, les plus libres, les plus progressistes, les plus flamboyantes pour rallier les masses.»
«Lâche-moi un coup de fil»
Le cinéaste Rafaël Ouellet (Camion, Arsenault et fils) a soulevé qu’en tant que payeur d’impôts au Canada, il s’attend à recevoir son dû du Canada.
«Est-ce parfait? Non, mais en démocratie c’est juste normal de saluer et accueillir les nouveaux joueurs, les nouveaux partenaires et d’espérer, et d’y voir», a-t-il mentionné au Journal.
«J’ai 61 ans, ajoute Louis Bélanger. Ça fait plus de 40 ans que je fais des films qui défendent l’identité québécoise, sa prose, sa spécificité et surtout sa langue. Alors avant de dire des niaiseries sur le milieu culturel, lâche-moi un coup de fil. Je vais t’expliquer comment ça marche pour financer et faire des films, de la musique, du théâtre, de la danse, de la poésie, des œuvres littéraires au Québec.




