Verstappen va-t-il tenter une “Hamilton 2016” face aux McLaren ?

La pole position signée par Max Verstappen pour l’ultime Grand Prix de la saison 2025 de F1 à Abu Dhabi, s’il parvient à la maintenir, est sa première arme face aux McLaren mais il devra espérer plus, en l’état actuel des choses, pour aller chercher le titre. Toutefois, Laurent Mekies, le directeur de Red Bull, assure que le Néerlandais ne va pas employer de stratégie de ralentissement volontaire pour essayer de mettre Lando Norris et Oscar Piastri en difficulté.
En démarrant depuis le premier emplacement sur la grille pour la finale de ce dimanche, Verstappen espérera certainement connaître un meilleur envol que lors de la dernière – et seule – fois qu’il a joué le titre à Abu Dhabi en 2021. Là aussi auteur de la pole, il avait mal négocié cette phase cruciale et été dépassé par Lewis Hamilton, avant de tenter un dépassement venu de loin qui avait contraint le Britannique à sortir pour éviter l’accrochage et avait permis à ce dernier de rester en tête.
Lewis Hamilton avait permis à Sebastian Vettel de revenir dans les échappements de Nico Rosberg en ralentissant son rythme.
Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images
Mais, si l’on remonte encore plus dans le passé, l’édition 2016 – le précédent millésime de l’épreuve qui avait été décisif pour le titre – revient en mémoire puisqu’elle avait vu Hamilton, dans un effort désespéré pour tenter de mettre Nico Rosberg sous pression, ralentir son rythme à partir d’un certain point de la course pour faire revenir quelques adversaires sur son équipier. Si le plan avait un temps fonctionné, puisque l’Allemand avait bien été sous la menace de Sebastian Vettel et Max Verstappen, il n’avait pas suffi à faire plier Rosberg.
Alors, face au retard qu’il a sur Norris en abordant la course, Verstappen pourrait-il être tenté d’appliquer la même stratégie en course ce dimanche ? Laurent Mekies assure que ce ne sera pas le cas : “Non”, a lancé le directeur de Red Bull sur Canal+. “Non, non. D’abord, non parce que la pression va être énorme de la part des McLaren. Donc non, c’est la simple réponse. Ensuite, vous savez, le peloton est tellement resserré de toute façon qu’il n’y a pas beaucoup de confort au moment du premier arrêt. Donc la réponse est non et non [sourire].”
Avant cela, le Français avait aussi indiqué que Yas Marina est “une piste où on peut dépasser”, donc que la course serait “avant tout une question de rythme de course”.
Verstappen doute qu’un ralentissement soit vraiment possible
Lando Norris et Max Verstappen en conférence de presse à Abu Dhabi.
Photo de: Sam Bagnall / Sutton Images via Getty Images
Quand la question de répéter la stratégie de Hamilton en 2016 lui a frontalement été posée en conférence de presse, Verstappen de son côté – sans répondre directement à la question – souligné que pas mal de paramètres avaient changé, à commencer par le tracé du circuit, modifié en 2021. “Le tracé était également différent. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que vous avez bien plus d’aspiration tout au long du tour, donc ce n’est probablement pas aussi simple de réaliser quelque chose comme ça.”
“Les voitures sont aussi complètement différentes. J’ai le sentiment que c’était bien plus facile de ralentir [le peloton] car les pneus surchauffaient beaucoup quand vous vous rapprochiez. Je me souviens même qu’en 2016, dans certains tours de qualifications, vous ne pouviez pas être à fond dans le secteur 1 pour que les pneus restent performants dans le dernier secteur. Donc, oui, ce sont des époques très différentes. J’espère que ça ne sera pas une course tranquille, mais j’espère que ça ne sera pas à cause de moi !”
Un discours qui sera tout de même mis à l’épreuve des faits car le ralentissement, dans les limites du raisonnable, pourrait aussi être un moyen pour Verstappen de pouvoir se garantir quelques alliés supplémentaires dans la lutte face aux McLaren. Au moment des arrêts, certains pilotes, comme ceux du giron Red Bull (Isack Hadjar est neuvième, Yuki Tsunoda dixième), pourraient être laissés ou rester en piste et servir d'”obstacles” pour Norris et Piastri. En 2021, une partie de la finale s’était jouée sur le ralentissement volontaire de Sergio Pérez – laissé en piste plus longtemps que les leaders – qui avait fait perdre sept secondes en deux tours à Hamilton en le bouchonnant ostensiblement.
Norris, présent dans la même conférence de presse, a assuré aborder l’épreuve sans scénario prédéfini en tête : “Je n’en ai aucune idée. Je m’attends à tout, donc nous verrons bien.”
McLaren regarde de toute façon dans son dos
Andrea Stella (McLaren)
Photo de: Mark Sutton / Formula 1 via Getty Images
Au-delà d’une stratégie de ce type, qui ne serait donc pas inédite et que Red Bull – au vu de 2021 – n’aurait sans doute pas de réticences à mettre en place si besoin, chez McLaren la méfiance vient de toute façon aussi de derrière.
Interrogé par Sky Sports sur la menace que pourrait par exemple représenter un George Russell, qui affiche depuis le début du week-end une belle forme au volant de la Mercedes et s’élancera depuis la quatrième place sur la grille, Andrea Stella, le directeur de la structure, s’est montré prudent.
“Russell, [Charles] Leclerc, nous ne sommes clairement pas tout seul. Ce sera une course complexe, mais dans laquelle nous devons faire le meilleur travail possible, être au point et permettre à Lando et Oscar d’avoir leurs chances, leurs opportunités pour le championnat.”
Interrogé ensuite par les médias internationaux, dont Motorsport.com, sur l’avantage ou le désavantage que représenterait le fait d’avoir ses deux voitures derrière Verstappen si ce dernier appliquait une tactique “à la Hamilton 2016”, le technicien italien de répondre : “Je pense que c’est un avantage, nous avons plus d’options à jouer.”
“À un certain stade, si vous ralentissez trop, vous risquez d’être vulnérable aux undercuts, vous risquez de vous exposer à des dépassements, donc je pense que c’est vraiment une bonne chose que nous ayons les deux voitures, donc non, c’est la position que je choisirais plutôt que d’avoir les deux voitures séparées sur la piste.”
Avec Filip Cleeren et Haydn Cobb
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