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«Un problème de vulgarité» : François Hollande critique les propos de Brigitte Macron sur les militantes féministes

Plusieurs responsables politiques de tous bords ont condamné les mots de la première dame, qui a qualifié de «sales connes» les membres du collectif #NousToutes ayant interrompu un spectacle d’Ary Abittan.

Un grand nombre de responsables politiques ont condamné les propos de Brigitte Macron, qui a menacé dimanche de «foutre dehors» les «sales connes» qui oseraient interrompre le spectacle d’Ary Abittan. Quatre militantes du collectif féministe #NousToutes avaient perturbé la représentation de la veille aux Folies Bergères, à Paris, et la première dame avait tenu à apporter son soutien en coulisses à l’humoriste. Celui-ci a été accusé de viol fin 2021 par une jeune femme. Il a bénéficié d’un non-lieu en appel en janvier.

«Quand il s’agit de femmes qui luttent contre les violences faites aux femmes, on ne prononce pas des mots de cette façon», a réagi ce mardi matin François Hollande au micro de RTL. L’ancien chef de l’État évoque également «un problème de vulgarité». «Il peut y avoir des formes de contestation qui nous heurtent. Mais il faut essayer, quand on a une fonction, une responsabilité, une présence, de chercher l’apaisement et ne pas poursuivre sur une escalade verbale», poursuit-il. L’actuel député socialiste de Corrèze rappelle toutefois qu’«il n’y a pas de statut de la première dame en France. Elle est libre, madame Macron, de dire ce qu’elle pense, même si on peut éventuellement commenter».

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À gauche, les propos de Brigitte Macron ont également heurté Marine Tondelier. La secrétaire nationale des Écologistes a dénoncé lundi soir sur BFMTV des propos «gravissimes», estimant qu’«une première dame ne devrait pas dire ça». «On ne peut pas expliquer que le problème, ce sont les femmes qui dénoncent ce qu’ont subi ou ce que disent avoir subi d’autres femmes», poursuit-elle. La députée LFI Aurélie Trouvé, de son côté, a écrit sur X qu’«insulter des militantes féministes comme elle l’a fait c’est cracher à la figure de toutes celles qui se sont battues depuis tant d’années contre les violences sexuelles et sexistes». «Il est temps que le couple Macron s’en aille», assène sur ce même réseau social la députée européenne Manon Aubry.

Pour Bruno Retailleau, «interrompre un spectacle est aussi une insulte»

Le camp macroniste ne s’est pas non plus montré tendre avec Brigitte Macron. La députée Prisca Thévenot regrette des propos «pas élégants». «C’est malheureux», observe de son côté le député Jean-René Cazeneuve, alors que la première dame «s’est engagée toute sa vie pour les féministes».

À droite, Agnès Evren a dénoncé sur BFMTV des propos «très sexistes». «Je suis assez étonnée de la première dame, elle ne nous avait pas habitués à un tel langage», souligne la porte-parole des Républicains. En revanche, le président des LR, Bruno Retailleau, a refusé de «condamner» ou «justifier» les propos de la première dame. «Il y a une justice, elle a rendu son verdict. […] Je ne suis pas un juge, un procureur», a-t-il déclaré au micro de France 2. L’ancien ministre de l’Intérieur en a «marre de tous ces gens qui croient se placer au niveau de la justice pour interrompre des spectacles», ajoutant qu’«interrompre un spectacle, pour le public qui vient, c’est aussi une insulte».

Enfin, le député du Rassemblement national Julien Odoul affirme qu’il n’aurait «pas eu les mêmes» mots que Brigitte Macron, mais il se dit tout de même «choqué» par le «traitement infligé à Ary Abittan depuis de nombreux mois». Ary Abittan est «un immense artiste qui a été reconnu non-coupable et a été interdit de tout (en réalité l’humoriste a bénéficié d’un non-lieu, confirmé en appel, ce qui signifie que la justice a abandonné les poursuites, ndlr)», a-t-il assuré sur BFMTV.

Interrogé par l’AFP, l’entourage de l’épouse d’Emmanuel Macron a assuré qu’il ne fallait «voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan samedi soir pour empêcher que l’artiste se produise sur scène». «Brigitte Macron n’approuve pas cette méthode radicale», a-t-on ajouté de même source.

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