Grippe: trois enfants décèdent dans l’Est ontarien

Cette information a été divulguée dans une déclaration commune signée par le Dr Paul Roumeliotis, médecin hygiéniste et directeur général du Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO) et le Dr Trevor Arnason, médecin-chef en santé publique à Santé publique Ottawa (SPO).
«On constate une augmentation rapide et importante de grippe A dans tout l’Ontario, y compris dans la région de l’est de l’Ontario. […] Au cours des deux premières semaines de décembre, trois enfants de cinq à neuf ans sont décédés des suites de complications liées à la grippe de type A dans les régions d’Ottawa et du BSEO, indique-t-on. Cela nous rappelle que la grippe peut entraîner des maladies graves et des complications nécessitant des soins hospitaliers.»
Pour le Dr Roumeliotis, ces décès sur une aussi courte période s’avèrent une situation «très, très rare», mais il affirme que la souche de la grippe est particulièrement virulente cette année.
«Il y a des années où on voit des enfants qui meurent de l’influenza, donc ça ne m’étonne pas, je suis pédiatre depuis 30 ans, mais ça dépend des saisons. Il y a des saisons où la souche qui circule est sévère, virulente. C’est ce qu’on voit malheureusement cette année. L’an passé, c’était moins pire. Cette année, c’est H3N2 et normalement on sait qu’une saison [avec cette souche], la sévérité est plus élevée que H1N1.»
— Dr Paul Roumeliotis, médecin hygiéniste et directeur général du Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO)
Autre fait à noter, selon lui: la saison de la grippe a débuté très tôt cet automne.
«Dans nos bureaux de santé, on a eu jusqu’à aujourd’hui 201 cas qui sont positifs, l’année passée à ce temps-ci c’était à peine 50. On en a beaucoup, beaucoup plus. Nos quatre hôpitaux (dans l’Est ontarien) voient aussi plus de patients. […] Ils sont débordés», affirme le médecin.
Soutenant que l’objectif n’est pas de faire «paniquer» la population, le Dr Roumeliotis est d’avis qu’une sortie publique s’imposait après avoir reçu un appel du coroner.
L’autre statistique qui ressort du lot cette année est que le taux de positivité au virus lors de prélèvements à l’hôpital sur le territoire du BSEO est anormalement élevé, mentionne-t-il.
«Normalement, on dit que 5 % et plus de positivité signifie qu’on a une épidémie. C’est 25 % en ce moment. Et chez les enfants de 5 à 11 ans, c’est 63, 8 %. Autrement dit, si on a 100 enfants malades, 64 vont avoir l’influenza. C’est pour ça qu’on a un taux d’absences élevé à l’école», explique-t-il.
Hausse «préoccupante»
Rappelant que le Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario (CHEO) connaît une hausse jugée «préoccupante» du nombre d’hospitalisations – elles ont doublé par rapport à 2024 – et de visites à l’urgence pour l’influenza, les autorités ajoutent que la saison des virus respiratoires «est loin d’être terminée» et continuera à poser des défis dans les semaines à venir.
«Les médecins en santé publique du BSEO et de SPO conseillent fortement à toutes les personnes de six mois et plus de se faire vacciner contre la grippe dès que possible. La vaccination est particulièrement importante cette saison pour les enfants en raison de l’augmentation des cas de maladies graves. Les parents et les personnes qui s’occupent d’enfants peuvent contribuer à protéger ces derniers en se faisant vacciner eux-mêmes», écrit-on.
Une vaccination dès les jours à venir permettra de se protéger en vue du temps des Fêtes, ajoutent les organisations, puisque l’immunisation atteint son efficacité maximale dans un délai d’environ deux semaines.
«Les vaccins vont diminuer les chances de complications sévères, incluant le décès. Autrement dit, les gens pourraient être vaccinés et même avoir la grippe, mais le vaccin peut vraiment faire la différence entre une admission ou pas à l’hôpital, ou même aux soins intensifs, spécifie le médecin hygiéniste. Ce n’est pas un petit rhume.»
Le Dr Roumeliotis affirme que l’annonce de ces trois décès permet de «mettre en lumière» le fait que la grippe a le potentiel d’être dangereuse, y compris chez les enfants, qui sont vulnérables aux complications du virus.
«Depuis la COVID-19, le taux de vaccination est très bas, alors chaque année je fais de mon mieux pour convaincre les parents. Malheureusement, on n’a pas beaucoup de succès avec ça, mais je pense que cette année ça vaut la peine de le rappeler aux gens. Il n’est pas trop tard, dit-il.
Les pharmacies, le point d’accès
En Ontario, les pharmacies demeurent le point d’accès principal pour la population pour le vaccin contre la grippe chez les personnes de deux ans et plus, avec ou sans rendez-vous. Santé publique Ottawa offre quant à elle la vaccination aux enfants de moins de cinq ans et aux membres de leur foyer; de même qu’aux nouveaux arrivants sans assurance-maladie.
Le lavage fréquent des mains, restez chez soi lorsqu’on est malade, le port du masque dans les lieux publics bondés ou fermés ainsi que de tousser ou éternuer dans son coude sont parmi les principaux moyens de base pour éviter de propager les virus, rappellent les deux organisations.




