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Saga Liquidation Extrême: le propriétaire met la clef sous la porte

Après avoir fait les manchettes pour les mauvaises raisons à plusieurs reprises depuis l’été dernier, voilà que le propriétaire de Liquidation Extrême annonce qu’il fermera définitivement son commerce.

«J’ai dormi 90 heures d’affilée, je suis à bout. Je ne suis plus capable, mon corps est en train de lâcher», a lancé Éric Barrette, le propriétaire de Liquidation Extrême, dans une vidéo diffusée mercredi matin.

Avec un air démoli, l’homme de 41 ans a annoncé qu’il fera une vente de fermeture de son commerce situé sur l’avenue Taniata, à Lévis. Il liquidera tout, pour une dernière fois, de jeudi à dimanche.


Éric Barrette, propriétaire de Liquidation Extrême, avait un air démoli lors de l’annonce de la fermeture de son commerce mercredi matin.


Capture d’écran tirée du Facebook de Liquidation Extrême

Depuis quelques semaines, il offrait la possibilité à de futurs investisseurs d’ouvrir des franchises de Liquidation Extrême un peu partout au Québec, pour la somme de 30 000$ en novembre, ou 80 000$ à partir de décembre.

Il avait pourtant affirmé sur sa page Facebook, il y a peine deux semaines, que «décembre sera l’enfer. Vous n’avez pas fini de nous voir».

«Je dois m’éloigner de tout ça, c’est rendu un danger pour moi-même. Ma décision est de fermer complètement […] Je quitte tout», a expliqué M. Barrette mercredi matin.


En plein cœur du litige, Éric Barrette s’était procuré une nouvelle voiture d’environ 250 000$, en plus d’aller en Tunisie pour subir une liposuccion et se faire poser de nouvelles dents.


Capture d’écran tirée de la page Facebook de BMW Ville de Québec

De nombreux déboires

Liquidation Extrême avait fait les manchettes pour la première fois en août dernier lorsque l’organisation tardait à rembourser des dizaines de clients qui se disaient floués.

Ces derniers ont versé des centaines de milliers de dollars à l’entreprise, parfois via le numéro personnel de M. Barrette, pour des biens qu’ils n’ont jamais reçus.


Les bureaux de Liquidation Extrême à Québec, sur l’avenue Mailloux, faisaient l’objet d’une poursuite en septembre dernier.


Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES

PayFacto, l’entreprise qui lui fournissait l’équipement permettant les paiements par carte, l’a ensuite poursuivi à hauteur d’environ 180 000$ pour l’avoir forcée à rembourser une partie des clients mécontents grâce à un «stratagème frauduleux».

Le Centre Médical Mailloux avait également intenté des procédures légales à l’endroit de Liquidation Extrême pour des loyers impayés de près de 250 000$ pour son local de l’avenue Mailloux, à Québec.

Le Journal a aussi appris en novembre qu’Éric Barrette devait plus de 1,7 M$ à Revenu Québec pour ne pas s’être soumis à plusieurs lois fiscales. Et ce, en plus des nombreuses poursuites de particuliers aux petites créances.


Souffrant visiblement de problèmes financiers, Liquidation Extrême avait repoussé les remboursements de ses clients floués en février, puis en avril… à moins d’accepter une carte cadeau utilisable seulement dans son commerce.


Capture d’écran tirée de la page Facebook de Liquidation Extrême

Pas de sa faute

Néanmoins, le propriétaire déchu de Liquidation Extrême persiste et signe: les responsables de ses problèmes sont d’anciens employés, des clients mécontents ou un importateur avec qui il a fait affaire.

«C’est justement à cause de eux [sic] que tout le monde va payer […] Dites-leur merci», a-t-il lâché, affirmant qu’il allait quitter le Québec pour un bout.


Éric Barrette a toujours prétendu être une victime dans cette saga aux multiples rebondissements.


Capture d’écran tirée de la page Facebook MY-K & Liquidation Extrême

Pour l’instant, aucune faillite n’a été déclarée officiellement au Bureau du surintendant des faillites.

Chez les clients qui se disent floués par l’organisation depuis le début de la saga, l’annonce est loin d’être une surprise.

«C’est ce qu’on anticipe depuis le départ, on se doute qu’on ne récupérera jamais notre argent», a confié au Journal Tommy Tremblay, l’un des premiers clients à avoir dénoncé la situation.


Tommy Tremblay fait partie d’un regroupement de clients qui disent avoir été floués par Liquidation Extrême, dont les locaux de Lévis sont visibles derrière lui.


Photo Jérémy Bernier

«Mais on a peur qu’il tente de s’enfuir du pays, en prétendant aller décompresser, pour fuir ses responsabilités», ajoute-t-il.

Invité à expliquer la fermeture de son commerce, Éric Barrette a préféré invectiver Le Journal en traitant l’auteur de ces lignes de «la (sic) pire mange marde (sic) que j’ai vu de ma vie».

–Avec la collaboration de Nicolas St-Pierre

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