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Hugo pop ! | Haro sur les bobos de nos héros

Sale temps pour obtenir son nom en lettres dorées sur la porte du cabinet d’avocats Lapointe, Macdonald et Nolin d’Indéfendable. Parce que deux des trois associés du téléroman juridique de TVA passent un très mauvais quart d’heure, qui n’implique pas la procureure carnassière Sandra Biron (Marie-Laurence Lévesque) ni le juge fâché Lamy (Jacques L’Heureux).


Publié le
5 décembre

Depuis qu’il a tué le caïd Dylan Blondin (Patrice Godin) avec son auto Albi le géant, Léo Macdonald (Sébastien Delorme) souffre d’un choc post-traumatique et enchaîne les crises de panique, qui lui tordent le visage et lui écarquillent les yeux, comme la victime d’un maniaque dans un film d’horreur. Vertiges, étourdissements et acouphènes, Léo vit sa maladie comme une pizza Salvatoré : toute garnie et difficile à digérer.

Reconnu coupable du meurtre de Blondin, emprisonné par un flic ripou, puis libéré à la suite d’une opération Mr. Big de calibre Shein, Léo Macdonald pensait se « popper » un Ativan, renfiler sa toge de criminaliste et plaider en tenant ses lunettes de lecture dans sa main droite, mais son retour au palais de justice a débouché sur une (nouvelle) hospitalisation.

Depuis deux semaines, c’est au tour de l’avocat vétéran André Lapointe (Michel Laperrière), 67 ans, de s’asperger le cou et le visage d’eau froide en grimaçant de douleur dans les toilettes du cabinet. Un an après son cancer colorectal, Me Lapointe, un personnage chouchou des téléspectateurs, a été opéré pour une récidive et des métastases au poumon. Et après l’opération, il a développé une infection grave et le pronostic s’annonce aussi bon qu’un lunch austère de l’avocate Mélodie Dominique (Naïla Louidort).

Les auteurs d’Indéfendable n’épargnent pas leurs héros et ça commence à peser lourd dans la balance (de la justice).

On ne peut pas non plus compter sur la criminaliste de Sherbrooke Danielle Alain (Maxim Roy) pour récupérer des causes : elle a tout simplement disparu du bottin du Barreau. D’ailleurs, le nom et la photo de Maxim Roy n’apparaissent plus dans le générique d’ouverture d’Indéfendable.

C’est comme si la production d’Indéfendable ne souhaitait plus que ses personnages principaux apparaissent en même temps dans les épisodes. Pour alléger l’horaire, les scénaristes en sortent deux ou trois du portrait en les envoyant au repos, à l’hôpital, en prison ou en vacances dans le Sud comme les détectives privés Claude Gagnon (Nathalie Madore) ou Maxime Dubois (Mathieu Baron).

PHOTO FOURNIE PAR TVA

Naïla Louidort dans une scène d’Indéfendable

Heureusement que Kim Nolin (Julie Trépanier) et Mélo demeurent fonctionnelles, car le bureau tomberait vite en faillite. Et ce n’est pas en défendant l’artiste post-urbain Gérald « Gégé » Lafontaine (Nicolas Dionne-Simard), celui qui volait des cônes orange dans les rues de Montréal, que le cabinet va se renflouer.

Cette affaire de cônes orange, d’art public et de justice virale, peu intéressante, a grugé beaucoup trop de temps d’antenne. Quand c’est rendu que même les avocats font des jeux de mots douteux à propos de ces « cône-ries », il est temps d’ajourner, Votre Seigneurie.

L’histoire de la plateforme d’intelligence artificielle, du dark web et du Confesseur barbu (ça, c’est David La Haye) a ramené le célèbre Ti-Gâteau (Fabrice Girard) dans le décor. Pour les stagiaires qui débarquent dans Indéfendable, il ne faut jamais mélanger le crack en informatique Ti-Gâteau avec Ti-Bill (Jean Maheux), qui est le père gâteux de Léo Macdonald. Merci de votre rigueur.

Après la gardienne secoueuse de bébés et la maman de joueur de hockey trop intense pour la ligue, l’enquête sur les quatre élèves d’une polyvalente de LaSalle qui se sont suicidés sous les recommandations du fameux Confesseur-bibliothécaire était un très bon filon, qui n’a pas été exploité à son plein potentiel. On n’a aucunement senti le drame épouvantable vécu par les familles endeuillées, si ce n’est par l’intensité rageuse du sergent-détective affecté au dossier.

Mercredi soir, Indéfendable a amorcé une horrible intrigue calquée sur celle de Gisèle Pelicot en France, qui a été droguée à son insu par son mari pendant dix ans et qui a été violée par une cinquantaine d’hommes.

PHOTO FOURNIE PAR TVA

Maude Guérin dans une scène d’Indéfendable

Dans Indéfendable, Gisèle Pelicot s’appelle Martine Brodeur (Maude Guérin). Cette prof nouvellement retraitée se réveille avec des douleurs dans le bas du corps. Elle est étourdie, ne se souvient plus de rien et a l’impression qu’un camion lui a roulé dessus. Bonjour l’infection transmissible sexuellement et par le sang.

Le mari de Martine, incarné par Henri Chassé, fréquente des prostituées et son fils adulte (Félix-Antoine Cantin), qui en arrache avec ses plants de tomates, n’inspire rien de bon.

Il y a du bon matériel et de très bons acteurs dans Indéfendable, dont Michel Laperrière, Julie Trépanier, Paul Doucet et Marilyse Bourke. Mais les auteurs appelés à la barre doivent justement la remonter, cette barre. Et si les textes manquent de réalisme ou de crédibilité, les personnages, eux, ne manquent jamais de crème à mains de chez Zorah Biocosmétiques. Il en traîne toujours un tube sur le bureau de Me Nolin.

Je lévite

Avec les actrices de Cœur vintage

Anne-Marie-Cadieux, Guylaine Tremblay, Chantal Fontaine, Marie-Thérèse Fortin, Dominique Pétin, Kathleen Fortin et Émilie Bibeau, la deuxième saison de la websérie Cœur vintage, offerte sur l’Extra de Tou.tv, réunit une super brochette d’actrices. Les gars ne sont pas mal non plus : Vincent Leclerc, Iannicko N’Doua et Frédéric Millaire Zouvi. Œuvre charmante et truffée de références littéraires (de Sénèque à Danielle Steel), Cœur vintage tourne autour de l’attachante Pauline (Émilie Bibeau), une célibataire de 43 ans qui se décide enfin à vivre de sa plume. Mention spéciale à Guylaine Tremblay, dont le truculent personnage de Ghislaine, une snowbird bien grimée de Pompano Beach, a l’air tout droit sorti du film La Florida.

Je l’évite

L’heure de vérité d’OD Chypre

Toute cette attente et une finale bâclée pour ça ? Une heure et demie de confusion, de cacophonie et d’explications incompréhensibles de la part de l’entraîneuse personnelle Laurie qui n’était plus bien dans son coton ouaté, contrairement à Bleu Jeans Bleu, et qui a essayé de « cook » Mathis en se brûlant elle-même. À part Any et Deymien, qui ont refusé de se lever pour célébrer les gagnants Arnaud et Lauriane, il n’y a pas eu de « chiennage », comme l’ont répété les animateurs Alicia Moffet et Fred Robichaud. Eux aussi avaient l’air stupéfaits, comme nous, de voir autant de gens réunis dans une cave à vin sans qu’ils prononcent un seul mot. Danick, Charles, clignez des yeux si vous êtes partants pour une partie de Loups-Garous.

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