Pablo Rodriguez doit regretter d’avoir pris à la légère les allégations de mauvaises pratiques de financement entourant sa course au leadership. Sa position est devenue intenable.
Depuis le début de la crise, l’ex-ministre fédéral et chef du PLQ a surtout laissé entendre que les articles concernant son financement étaient un tissu de ouï-dire peu fiables, remettant en doute le travail des médias.
Encore lundi, le parti avançait le terme «sensationnalisme».
Il a aussi voulu tourner les projecteurs sur Marwah Rizqy, l’accusant de nuire au PLQ, après qu’elle eut congédié son ex-directrice de campagne, Geneviève Hinse, et qu’elle eut évoqué devant lui un «fling-flang» comme à Ottawa.
Or, la confirmation d’une enquête de l’UPAC est une bombe, et Rodriguez ne semble même pas en comprendre l’ampleur.
Lorsque le corps policier a commencé son enquête Mâchurer concernant le financement du PLQ sous Jean Charest en 2014, l’ex-PM n’était plus à la tête du parti.
Au cœur de la cible
Cette fois, les révélations sensibles touchent le financement de la course du chef actuel.
Il se retrouve dans une position de faiblesse telle qu’on ne voit pas comment il peut assumer un leadership sur ses troupes, et comment il pourrait avoir la légitimité nécessaire pour faire face à ses adversaires à l’approche des élections.
S’il s’entête à s’accrocher, il fera face à une pression insoutenable à l’interne, alors que chaque jour, d’ex-députés et des militants inquiets de l’impact sur la marque libérale le pousseront vers la sortie.
C’est déjà commencé, et la chaleur va s’intensifier.
Trop près de l’élection
Pourrait-il céder les rennes le temps de l’enquête, à un chef intérimaire?
Pas vraiment, parce qu’un chef par intérim ne pourrait construire la plateforme électorale du parti, alors que l’enquête durera sûrement quelques mois.
Peut-être n’a-t-il rien à se reprocher, comme il le dit.
Mais si son nom devient toxique pour le parti, il devra penser à céder sa place pour éviter de maintenir le PLQ dans cette position cauchemardesque.
