En regardant jouer Jacob Fowler, à son premier match dans la LNH, jeudi soir, à Pittsburgh, je n’ai pu m’empêcher d’avoir la réflexion suivante: les dirigeants du Canadien de Montréal sont des maîtres dans l’art de parier là où peu d’autres sont prêts à le faire.
Parce que, oui, Fowler a tous les atouts pour devenir le gardien de but d’avenir du Canadien. Bon, ce n’était qu’un match, jeudi soir, mais déjà, on a senti son impact: il bouge bien, il est vif, son langage corporel est celui d’un jeune homme parfaitement en contrôle de son environnement.
Et il joue gros. Pourtant, il ne l’est pas tellement. Du moins, pas selon les standards de la LNH.
Considéré comme petit
J’en reviens donc à ma réflexion initiale. En le réclamant en troisième ronde du repêchage de 2023, le Canadien a mis la main sur un gardien qui traînait la réputation d’être un gagnant partout où il était passé. Mais, objectivement, il n’a pas nécessairement le physique de l’emploi.
L’Américain de 21 ans mesure 6 pi 1 po. Parmi les 81 gardiens qui avaient joué au moins un match dans la LNH en 2025-2026, avant les matchs de vendredi soir, il se classait au 75e rang en termes de grandeur.
Il fait donc partie des plus petits gardiens d’une LNH au sein de laquelle les gardiens sont toujours de plus en plus grands, le plus imposant étant Dennis Hildeby des Maple Leafs de Toronto, du haut de ses 6 pi 7 po.
Le pari Hutson
La semaine dernière, j’ai parlé du fait que je trouvais la brigade défensive du Canadien trop petite si l’équipe désire atteindre le prochain niveau. Je persiste et signe.
On n’a quand même pas le choix de reconnaître l’immense talent et l’impact de Lane Hutson avec le Canadien depuis son arrivée avec l’organisation.
Quand je parle de pari, en voilà un autre que l’équipe a décidé de faire en allant contre le consensus et les probabilités.
À 5 pi 9 po, Hutson est, et tenez-vous bien, au 271e rang des défenseurs de la LNH… sur 274 qui ont joué au moins un match cette saison.
Ce n’est pas un secret pour personne qu’à son année de repêchage, les doutes étaient énormes sur lui. Malgré des habiletés individuelles dignes d’un choix de premier tour, il avait dû patienter jusqu’à la toute fin de la deuxième ronde avant qu’une équipe ne le réclame.
Gageons que ce fut la même chose pour Fowler. À 6 pi 1 po, il est considéré comme en deçà des standards. Des clubs ont préféré lui tourner le dos, mais pas le Canadien.
Des histoires fascinantes
J’ai toujours été fasciné par les histoires des joueurs non conventionnels qui parviennent à se faire une place dans une ligue où à peu près personne ne les voyait réussir.
Il n’a pas été repêché par la direction actuelle, mais Cole Caufield en est un autre. On parle ici du plus petit attaquant de la LNH, à égalité avec quelques autres, qui est devenu un marqueur d’élite dans la LNH.
Et c’est tout à l’honneur du Canadien, qui semble complètement se foutre des standards et des préjugés. On ne peut que saluer ce courage de prendre des décisions qui vont à l’encontre du consensus et de les assumer.
Est-ce que ces paris les mèneront à la terre promise? Je n’en sais trop rien.
Mais jusqu’ici, on peut dire qu’ils sont très payants: Caufield, qui se trouve au 535e rang des attaquants de la LNH en termes de grandeur, sur 535, est le 12e meilleur buteur de la LNH. Hutson, au 271e rang parmi les défenseurs sur 274 pour la taille, vient quant à lui au 10e rang des pointeurs chez les défenseurs.
Reste maintenant à voir où se classera Fowler parmi les gardiens de but de la LNH, dans le futur.
Ça marche!
Getty Images via AFP
Juraj Slafkovsky a l’air d’un vrai leader quand il est placé avec Ivan Demidov et Oliver Kapanen. Il est une véritable force en possession de la rondelle et quand il défie les défensives avec un style nord-sud, il est très difficile à affronter.
Ça ne marche pas…
Photo Martin Chevalier
Nick Suzuki a joué 4 min 37 s en désavantage numérique jeudi soir à l’aube d’un deux en deux. On ne peut pas se permettre de surtaxer le capitaine et ça va prendre d’autres soldats.
