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Crise au PLQ | L’aile jeunesse refuse d’appuyer Pablo Rodriguez

(Québec) L’aile jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) a refusé de signer la lettre en appui au chef Pablo Rodriguez.

Mis à jour hier à
12 h 52

La décision a été prise en fin de semaine lors d’une réunion de son comité exécutif.

« On ne s’est pas prononcé en faveur de la lettre », a confirmé lundi le vice-président aux communications de la Commission-Jeunesse du PLQ (CJPLQ), Noah Faour-Charpentier.

On veut agir dans l’intérêt supérieur de l’institution, et à la lumière des faits allégués à l’égard de Pablo Rodriguez, on juge approprié d’avoir une position plus neutre. On ne veut pas prendre position en faveur ou défaveur de son leadership.

Noah Faour-Charpentier, vice-président aux communications de la Commission-Jeunesse du PLQ

Après la réunion, la CJPLQ a cru bon d’informer de sa décision le président du parti, Rafael Primeau-Ferraro, qui n’est pas l’instigateur de la lettre.

Le clan Rodriguez a commencé à faire circuler jeudi dernier une lettre en soutien au chef (voir encadré) pour riposter aux appels à la démission. Une quarantaine de présidents d’association de circonscription sur 125 l’avaient signée, disait-on dans l’entourage du chef vendredi.

Même si certains de ses proches font circuler la lettre et comptabilisent les signatures, comme son organisatrice Marie-Laurence Lapointe, Pablo Rodriguez présentait le tout vendredi comme « une initiative militante ». « Ça circule, tant mieux. Je l’ai lue ce matin, en passant, je la trouve très bonne. Je suis d’accord avec la lettre. »

En coulisses, on déplore des pressions exercées sur des présidents d’association pour y apposer leur signature.

Noah Faour-Charpentier n’a pas voulu signer cette lettre à titre de président de l’association libérale de Mille-Îles. « C’est personnel. Les raisons, ça rejoint ce que je vous ai dit tantôt » au sujet de la CJPLQ, a-t-il affirmé.

Historiquement, la CJPLQ est une instance importante du parti. Ses quelque 1500 membres, âgés de 16 à 25 ans, avaient le tiers des votes pour le choix du chef en juin, selon la pondération retenue par le parti. Dès la naissance de la CJPLQ en 1970, Robert Bourassa lui conférait le tiers des votes au sein du parti.

« Dégueulasse »

Pablo Rodriguez a fait une sortie sur les réseaux sociaux lundi, mais pas pour réagir à la décision de l’aile jeunesse.

Il a plutôt déploré que « des journalistes cherchent présentement à écrire un article sur le fait que le petit ami de ma fille travaille au Parti libéral du Québec ».

On tente de glisser du terrain politique vers le terrain personnel, en ciblant directement ma famille.

Pablo Rodriguez, chef du PLQ

C’est selon lui « dégueulasse ».

Il n’y a eu « ni faveur, ni passe-droit, ni conflit d’intérêts, ni zone grise » dans l’embauche du copain de sa fille, selon lui. Il était impliqué dans sa campagne à la direction avant le début de la relation amoureuse. « À la suite de la campagne, la décision de l’engager a été prise sur la base de son travail et de ses compétences. J’étais parfaitement à l’aise avec cette décision, puisque son engagement, son professionnalisme et ses compétences étaient déjà connus et reconnus », a-t-il soutenu.

« Tenter d’insinuer quoi que ce soit là-dedans, en s’attaquant à la réputation d’un jeune professionnel et en impliquant ma fille, ça franchit une ligne. C’est dégueulasse. […] À un moment donné, il faut arrêter de chercher des scandales là où il n’y en a pas et cesser de faire payer à des proches le prix du débat politique. »

Patience, dit Marc Bélanger

Candidat défait dans la course à la direction, Marc Bélanger invite les membres libéraux à faire « preuve de la patience nécessaire afin d’obtenir les réponses requises avant d’envisager de poser des gestes drastiques », à savoir montrer la porte au chef.

« À ce jour, malgré la gravité des allégations portées, il n’a été ni accusé ni reconnu coupable de gestes répréhensibles », écrit-il dans une lettre envoyée à La Presse. Rappelons que l’Unité permanente anticorruption (UPAC) enquête sur des allégations de malversation et de trafic d’influence dans la campagne à la direction de Pablo Rodriguez. Le PLQ a commandé une enquête externe, dont les résultats sont attendus d’ici le 31 janvier.

« Une perception subjective négative de sa performance ne devrait pas, à elle seule, suffire à remettre en cause actuellement son droit de diriger le Parti. Il en va de même d’une contestation formulée en l’absence de faits répréhensibles établis. La tentation peut être grande d’agir autrement, notamment afin de réécrire l’histoire d’une chefferie. Une telle approche ne cadre toutefois pas avec le respect d’un processus démocratique », plaide-t-il.


Lisez la lettre de Marc Bélanger

Extraits de la lettre en appui à Pablo Rodriguez

« Le Parti libéral du Québec traverse une période difficile. Dans ces moments, il faut de la stabilité, du courage et un leadership solide. Nous croyons que Pablo Rodriguez demeure le chef dont le Parti libéral du Québec a besoin pour gagner en 2026.

« Depuis le début de la crise, Pablo a assumé ses responsabilités et posé des gestes importants. Il a fait preuve de transparence, de sang-froid et de détermination. Il n’a jamais cherché à fuir : il a répondu à toutes les questions, demandé que toute la lumière soit faite et gardé le cap sur l’intérêt supérieur du parti. C’est exactement ce qu’on attend d’un leader dans une tempête.

« À la veille des prochaines élections, ce n’est pas le temps de tenter de réécrire l’histoire, de changer les résultats de la course à la chefferie. Le PLQ ne peut pas se permettre d’agir sous le coup de l’émotion, ni d’être guidé par de l’improvisation. Et dans des moments comme celui-ci, l’unité derrière le chef compte plus que jamais.

« Pablo Rodriguez est l’homme de la situation. C’est avec lui que nous pourrons unir nos forces, offrir aux Québécoises et aux Québécois une véritable alternative et gagner en 2026. »

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