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Vague d’influenza | Les urgences des hôpitaux pour enfants débordent

Depuis une semaine, les volumes de patients ne cessent de croître dans les hôpitaux pédiatriques de Montréal et le pire est à venir, puisque le pic de la saison grippale risque de survenir durant les Fêtes.


Publié le
16 décembre

Le CHU Sainte-Justine et l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) demandent aux parents d’éviter de se rendre aux urgences si l’état de leur enfant ne nécessite pas de soins immédiats, ont-ils rappelé mardi matin dans un communiqué de presse.

Selon la gravité des cas, le CHU Sainte-Justine voit normalement 250 patients par jour « sans trop de difficulté », estime le Dr Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence du CHU Sainte-Justine. Lundi, 336 patients ont été vus à l’urgence.

« Ça devient vraiment difficile à gérer. Beaucoup de patients se présentent à l’urgence alors qu’ils pourraient être traités à la maison ou dans une clinique sans rendez-vous », souligne-t-il.

Les appels à Info-Santé ont également bondi depuis peu. Les infirmières doivent répondre à près de 6300 appels par jour en moyenne actuellement – une augmentation de plus de 30 % en un mois.

Cette vague de patients pourrait notamment s’expliquer par la montée en force de la grippe. « Le virus de l’influenza circule beaucoup en ce moment, surtout chez les enfants d’âge scolaire », constate la Dre Christine Lacroix, médecin spécialiste en santé publique de l’INSPQ. « Et ça se répercute sur le réseau de la santé. »

Or, quand un enfant a la grippe, la fièvre est un symptôme qui montre que son système immunitaire se défend contre une maladie. Il est donc normal qu’il ait de la fièvre pendant cinq à sept jours, qu’il soit prostré, avec peu d’énergie et peu d’appétit.

« Les enfants qui ont une fièvre prolongée devraient être vus par un médecin, mais pas nécessairement à l’urgence », insiste le Dr Antonio D’Angelo.

Quand se rendre à l’urgence ?

Selon le Dr Antonio D’Angelo, les parents ne devraient se rendre à l’urgence que si leur enfant devient incapable de s’hydrater, s’il a une détresse respiratoire – donc pas seulement le nez congestionné –, s’il a de la difficulté à se réveiller, s’il a d’autres symptômes inquiétants (convulsions, confusion…), ou s’il a un problème de santé sous-jacent. « Ce sont ces enfants-là qu’on veut voir », souligne-t-il.

Le Bureau de santé de l’est de l’Ontario (BSEO) a annoncé lundi que depuis le début de décembre, trois enfants âgés de 5 à 9 ans sont morts de complications liées à la grippe. Une nouvelle qui a largement circulé dans les médias, et qui pourrait ajouter à l’anxiété des parents, souligne le Dr Antonio D’Angelo.

« Mais la vaste majorité des enfants qui ont la grippe vont avoir une forme bénigne », soutient-il.

Si votre enfant n’a pas de problème respiratoire, qu’il arrive à boire au moins la moitié du liquide qu’il boit en temps normal et qu’il urine, il est préférable de le soigner à la maison avec du Tylenol et de l’Advil.

Seule exception : si l’enfant a moins de 3 mois et fait de la fièvre (plus de 38 °C), il est recommandé de voir un médecin dès que possible, sans attendre de voir si elle dure plusieurs jours ou non.

Un pic qui devrait être atteint pendant les Fêtes

La vague d’influenza est particulièrement abrupte cette année et le pic risque d’être atteint autour du 25 décembre, alors que les hôpitaux fonctionneront avec des effectifs réduits.

La semaine dernière, plus de 3500 cas d’influenza ont été déclarés positifs, selon le Laboratoire de santé publique du Québec.

« Il faut éviter les risques de contagion, surtout lors de rassemblements », rappelle le Dr Antonio D’Angelo.

Il recommande de faire particulièrement attention aux nourrissons et aux personnes âgées lors des festivités. Se laver les mains fréquemment réduit le risque de transmettre le virus, tandis que la vaccination permet de diminuer le risque de complications et d’éviter des visites imprévues à l’urgence.

Le ministère de la Santé a d’ailleurs publié un communiqué de presse pour rappeler les règles de base pour minimiser les risques de transmission. Il souligne notamment que les gens devraient rester à la maison durant les Fêtes s’ils ont des symptômes de la grippe. Un masque devrait être porté jusqu’à la disparition des symptômes, pour protéger les autres. On invite par ailleurs les personnes malades à se laver les mains régulièrement et à tousser dans le pli de leur coude ou dans un mouchoir.

Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse, et de La Presse Canadienne

40 %

La proportion de patients qui se sont présentés à l’urgence du CHU Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants avec un problème de santé mineur durant la deuxième semaine de décembre.

147 %

Le taux d’occupation des civières au CHU Sainte-Justine lors de la même période. Il a atteint 130 % à l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Sources : CHU Sainte-Justine et Hôpital de Montréal pour enfants (HME)

Legault se dit « proche » d’une entente avec les médecins spécialistes

Après les omnipraticiens, François Legault laisse entendre qu’une entente avec les médecins spécialistes est à portée de main. Christian Dubé « approuve » ce qui est négocié avec les médecins et Lionel Carmant pourrait revenir au caucus, ajoute le premier ministre. M. Legault a fait ces déclarations dans le cadre d’une tournée d’entrevues sur deux jours pour marquer la fin de la session parlementaire à Québec. Un automne qui a été marqué par le bras de fer entre les fédérations médicales et le gouvernement Legault provoqué par l’adoption sous bâillon de la loi 2, qui vient changer le mode de rémunération des médecins. Or, s’il a pu brandir une entente de principe avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) au dernier jour de la session vendredi, le gouvernement Legault cherche toujours à ramener la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) à la table de négociations.

Fanny Lévesque, La Presse

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