Les urgences pédiatriques débordent, les parents appelés à collaborer

Les urgences pédiatriques débordent et une grande part des enfants s’y retrouvent pour des symptômes normaux de la grippe, alors que le sommet de la saison est attendu pendant les fêtes de fin d’année.
« On a commencé à voir une augmentation d’achalandage le 8 décembre », explique le Dr Antonio D’Angelo, chef médical de l’urgence du CHU Sainte-Justine. « On est vraiment maximisé en termes de ressources », explique-t-il en entrevue au Devoir, après que la saison de la grippe a débuté de façon hâtive. Elle risque d’atteindre son apogée en fin d’année.
« Les services d’urgence doivent être réservés aux personnes dont l’état de santé nécessite une prise en charge immédiate », affirme le Dr Harley Eisman, directeur médical de l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants, dans un communiqué de son établissement et du CHU Sainte-Justine.
À l’Hôpital de Montréal pour enfants, pendant la deuxième semaine de décembre, les patients ayant un problème de santé mineur représentaient plus de 40 % des visites à l’urgence et le taux moyen d’occupation des civières se situait à 130 %. Les chiffres sont similaires du côté du CHU Sainte-Justine.
Collaboration des parents
Le Dr Antonio D’Angelo a fait savoir que le personnel des urgences de son hôpital voyait actuellement plus de 300 patients par jour, ce qui dépasse largement la capacité habituelle.
Les deux centres hospitaliers invitent les parents à collaborer et à se rendre aux urgences seulement dans le cas de difficultés respiratoires, de vomissements ou de diarrhée accompagnés de signes de déshydratation, d’une blessure grave (traumatisme crânien, os cassé, brûlure, etc.), d’une possibilité d’empoisonnement ou de fièvre chez un bébé de moins de 3 mois.
« La fièvre durant les premiers mois [de vie], c’est une consultation automatique », souligne le Dr Jesse Papenburg, pédiatre infectiologue à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Pour les autres enfants, « les parents sont très inquiets de la fièvre, mais on essaie de les rassurer », affirme le Dr D’Angelo. « La fièvre en soi n’est pas dangereuse, c’est une forme de défense pour le corps. » Il conseille aux parents de consulter dans le cas d’une fièvre prolongée, donc au-delà de cinq à sept jours pour l’influenza. Si l’enfant ne présente pas d’autres symptômes inquiétants, les parents peuvent se rendre chez un médecin, mais pas forcément à l’urgence.
Sommet attendu pour les Fêtes
« On a une saison grippale qui est hâtive, mais quand même à l’intérieur de ce à quoi on s’attend pour la grippe », note le Dr Papenburg. Cette année, le sommet est attendu vers la fin du mois de décembre, alors qu’il s’était produit fin février l’année dernière, rappelle-t-il.
« Ça va être un défi », ajoute-t-il, puisque le sommet de la vague va survenir quand les ressources seront réduites dans les hôpitaux. « On ressent déjà qu’il y a une augmentation de l’achalandage qui est vraiment très importante. »
La semaine dernière, plus de 3500 cas d’influenza ont été observés, selon les résultats de détection des virus respiratoires des laboratoires hospitaliers, que reçoit le Laboratoire de santé publique du Québec.
Lundi, le Bureau de santé de l’est de l’Ontario a annoncé que trois enfants de 5 à 9 ans étaient décédés dans les deux premières semaines de décembre à la suite de complications liées à la grippe.
« Il n’est pas trop tard pour se faire vacciner » à temps pour les Fêtes, fait valoir le Dr Papenburg, en mettant l’accent sur les personnes vulnérables ou atteintes d’une maladie chronique. Il rappelle qu’il faut de « 10 à 14 jours pour avoir une réponse immunitaire complète ».
Si vous présentez des symptômes, le pédiatre vous invite à faire preuve de « bon jugement » et à « rester à la maison », surtout dans le cas de « rencontres intergénérationnelles ». Se laver les mains régulièrement et porter un masque en public peut également aider à réduire le risque de contamination.
Avec La Presse canadienne




