Au fond, les questions sont: à qui appartient réellement le réseau de la santé? Pour qui roule le réseau de la santé?
C’est cela, entre les lignes, qui se joue derrière les négociations entre les deux fédérations médicales et le gouvernement, derrière la volonté de Dubé/Legault de lier 15% de la rémunération des médecins à certains critères de performance collectifs et derrière la loi spéciale annoncée par le PM Legault.
Tel un Jean-François Lisée demandant à QS «Qui est le vrai le chef de QS?», on peut se demander ici «Qui est le vrai chef du système de santé?».
Fléchissement habituel
Revenons en arrière pour comprendre.
Tous les gouvernements, depuis la création de l’assurance-maladie, se sont cassé la gueule pour mettre en place des réformes qu’ils souhaitaient dans le réseau, principalement sur la rémunération. Tous l’avouent, après coup.
Pour toutes sortes de raison.
Lobbying efficace. Médecins-politiciens négociant avec d’autres médecins. Peur du bordel occasionné par une réforme. Peur d’un exode vers le privé ou l’Ontario. Peur de la prochaine élection.
Peur des fédérations médicales parce que, comme le disait Claude Castonguay, «tout ce qui touche le moindrement aux médecins doit toujours être négocié avec les deux fédérations médicales».
Bref, tous ont fléchi.
Victimes
Alors le gouvernement Legault estime aujourd’hui que pour améliorer l’accès, une partie du salaire des médecins sera liée à des critères. Rien d’extravagant. Cela ressemble à ce que font certains États américains, par exemple.
Mais bon, les fédérations grimpent dans les rideaux, victimes d’un méchant gouvernement «autoritaire» et de Christian Dubé «fossoyeur».
Les médecins sont dévoués, bien sûr. Travaillants, bien sûr. Pris dans les tracasseries bureaucratiques du système, bien sûr.
Mais pardonnez-moi: ils ne sont pas des victimes. Ni maltraités.
Un gouvernement a le droit de dicter des conditions de pratique… comme il le fait avec les infirmières, les préposées, les profs, etc.
Pourquoi serait-ce si différent avec les médecins?
