EN DIRECT – «Je demande le pardon, c’est horrible ce que j’ai fait»: les derniers mots de Dahbia Benkired avant le délibéré au procès du meurtre de Lola

«C’est toute une famille qui pleure à cause d’elle», a déclamé le grand frère de Lola Daviet à l’attention de l’accusée, Dahbia Benkired, avant de s’effondrer à la barre. Assise derrière lui sur le banc des parties civiles, sa mère, Delphine Daviet-Ropital vêtue de blanc, s’est levée et l’a rejoint sans mot dire. Elle l’a enlacé avec tendresse et dignité. D’une voix douce parfois étouffée par la peine, elle a raconté qui était «sa Lola». Une petite fille joyeuse, espiègle, au caractère bien trempé.
Sur les écrans de la cour d’assises de Paris, le visage poupon de la benjamine défilait. En selfie avec sa mère, en groupe avec ses amis du camping où elle passait ses vacances ou en duo avec sa marraine, Lola Daviet est apparue souriante, joueuse. Comme sur la dernière photo de famille le jour de son anniversaire, le 18 août 2022, deux mois avant sa mort brutale. Sa disparition a laissé un vide incommensurable à ses proches. Une mère qui ne s’en «remettra jamais» et un père qui a succombé à la douleur, le 23 février 2024.
Avant cela, leur vie était pourtant «si simple». Des disputes, comme dans toutes les familles, et beaucoup de rires. «Lola venait toujours s’excuser et on se faisait un câlin. Ça ne l’empêchait pas de refaire une bêtise derrière.» Comme son frère, elle savait bien qu’elle devait se méfier des inconnus. «Je leur disais “si on vous agresse, n’hésitez pas à crier, il y aura toujours quelqu’un qui vous entendra”», a tremblé Delphine Daviet-Ropital forcée de constater que le huis clos de l’appartement du 6e étage a englouti la souffrance de sa fille. «Qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer quand elle a croisé cette chose, ce monstre ? Mon cœur de maman est meurtri à jamais. Cette chose c’est le diable. Pourquoi nous ? Pourquoi Lola ?», a interrogé Delphine Daviet-Ropital sans parvenir à regarder l’accusée silencieuse et impassible derrière la vitre du box.
Pour la famille de la victime, Dahbia Benkired «se cherche une infinité d’excuses mais il n’y en a pas». «On a compris que vous avez eu une vie difficile, que vous avez perdu vos parents, que vous êtes tombée dans la drogue, dans la prostitution, qu’on vous a potentiellement violée», a déclaré l’un des cousins de la petite fille qui a lui aussi été frappé par de nombreux drames. Son grand-père est mort brutalement dans un accident de la route, son oncle a été fauché par un motard qui l’a laissé agonisant sur la chaussée, sa grand-mère a été emportée par la maladie. «C’était dur mais à chaque fois, notre choix ça a été d’avancer. Tout est une histoire de choix. Alors je vous pose la question : est-ce qu’on vous a forcée à faire ce que vous avez fait à Lola ou est-ce que c’était votre choix ?». Sans manifester d’émotion particulière, l’accusée a baissé les yeux. La mère de la victime, elle, a gardé la tête haute : «Je demande à la justice de faire le nécessaire pour que cette chose soit enfermée toute sa vie pour que ce ne se reproduise plus.»
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