DIRECT. Dahbia B. condamnée : «On croyait à la justice et on l’a eue», souffle Delphine Daviet, mère de Lola

18:23
« La peine est la hauteur de l’immensité du mal commis », réagit l’avocate de la famille de Lola
« C’est une décision juste. On a restauré la mémoire, la vérité de cette jeune fille, déclare Clotilde Lepetit, avocate de la famille de Lola. « La justice va permettre d’avancer. La peine est la hauteur de l’immensité du mal commis ».
18:21
« On croyait à la justice et on l’a eue » : les mots forts de la mère de Lola
« On a eu ce qu’on voulait, on a restauré la mémoire de ma soeur, on a restauré la vérité, merci à la justice, on est content de la réposne qu’on a eu », a réagi Thibaut Daviet, le frère de Lola après l’annonce du verdict. « Même si ça nous ramènera pas notre Lola », a terminé en pleurs sa mère, Delphine Daviet. « Merci pour le soutien de tous. On croyait à la justice et l’a eue ».
18:10
La décision d’un potentiel appel « pas encore arrêtée »
Dahbia Benkired entend-elle faire appel de sa condamnation à la perpétuité incompressible ? « La décision n’est pas encore arrêtée, elle nous le fera savoir dans le délai de 10 jours », assure son avocat.
18:08
La défense de l’accusée rend hommage à « la dignité dont la famille de Lola a su faire preuve »
« Nous tenons à rendre hommage à la diginité dont la famille de Lola a su faire preuve. Cela a permis que le débat judiciaire se tienne », réagit l’avocat de l’accusée Me Alexandre Valois à la sortie de la cour d’assises.
17:34
Forte émotion dans la salle
Delphine et Thibault Daviet, la mère et le frère de Lola, se serrent dans leur bras. Le silence règne dans la salle, parcourue par une forte émotion.
17:32
« Cette décision ne vous rendra pas Lola »
« Nous le savons que cette décision ne vous rendra pas Lola mais nous espérons que ce sera une étape dans votre processus de reconstruction », a déclaré le président de la cour d’assises de Paris.
17:28
L’accusée Dahbia Benkired condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, conformément aux réquisitions. C’est la première femme condamnée à cette peine maximale
17:27
« Véritable supplice »
La cour a pris en compte l’extreme gravité des faits, les qualifiant de « véritable supplice ». La cour a également pris en compte le préjudice psychologique indicible causé durablement aux parties civiles, ce « déchaînement de haine et de violence et d’humiliation que vous avez fait subir à Lola ».
17:25
Dahbia Benkired reconnue coupable des viols, actes de torture et de barbarie
La cour et le jury ont répondu oui à l’ensemble des 6 questions : Dahbia Benkired a été déclarée coupable des viols, des actes de torture et de barbarie, qui ont été commis du vivant de Lola Daviet, coupable de meurtre accompagné, suivi ou précédé de viols et d’actes de tortures et de barbarie.
17:21
L’audience reprend
La mère et le frère de Lola se tiennent aux côtés de leurs avocates, au premier rang. Delphine Daviet est très émue, essuie des larmes. A ses côtés, son fils Thibault, la réconforte.
Dahbia Benkired fixe le sol. Après un peu plus de quatre heures à délibérer, la cour d’assises d’apprête à rendre son verdict.
12:56
Un verdict attendu en fin de journée
Les jurés se retirent pour délibérer. Le verdict est attendu en fin de journée.
Vous pourrez évidemment vous tenir informés sur leparisien.fr.
12:53
Dahbia Benkired « demande le pardon »
Le président donne la parole à l’accusée en dernier. Dahbia Benkired se lève. « Je demande le pardon. C’est horrible ce que j’ai fait. C’est tout ce que j’ai à dire », déclare-t-elle.
« Les débats sont terminés », déclare le président, avant de lever l’audience.
12:45
« On ne conçoit pas qu’une femme puisse commettre un tel acte »
« On ne conçoit pas qu’une femme puisse commettre un tel acte, et dans l’histoire judiciaire, c’est déjà arrivé, mais c’est extrêmement rare », déclare Me Valois, qui estime que sa cliente a été « analysée comme un homme, alors que c’est une femme ».
L’affaire Lola, « c’est accepter que ça n’a rien à voir avec la sorcellerie (…). Ce passage à l’acte s’explique par des facteurs divers et variés ». « Il n’y a pas eu d’acte de torture et de barbarie. Pourquoi ajouter de l’horreur à l’horreur ? Pourquoi veut-on faire croire à la famille que leur enfant a forcément souffert d’acte de torture et de barbarie ? », continue l’avocat.
« Dans ce dossier, vous avez une vérité nouvelle qui ne correspond pas à cette vérité qui vous a été assénée pendant trois ans et c’est très difficile de l’accepter », poursuit Me Valois.
« Dahbia Benkired est coupable. Elle est coupable de viol, elle est coupable de meurtre. Elle n’est pas coupable d’actes de torture et de barbarie (…) Elle n’est pas coupable de son existence, elle n’est coupable des traumatismes anciens dans son enfance qui ont ressurgi. Si vous acceptez cela, alors vous rendrez une décision de justice », conclut Me Valois à l’issue de près de deux heures de plaidoirie.
12:42
« À quel moment est-ce un acte de dissimulation ? »
Pour son avocat, Dahbia Benkired n’a pas tenté de dissimuler son crime, comme l’a martelé l’avocat général en début de matinée. Il revient sur le moment où elle se rend dans le bar « Le Rallye » avec un homme, à qui elle propose de regarder le contenu de la malle. « Vous avez là une personne (Dahbia Benkired) qui veut prétendument cacher un corps et qui invite un inconnu à regarder ce corps. À quel moment est-ce un acte de dissimulation au-delà de toute cohérence ? », questionne l’avocat.
12:37
« L’acte de torture et de barbarie n’est pas caractérisé »
Me Valois tente de convaincre les jurés qu’il n’y a pas eu d’actes de torture et de barbarie. « Vous êtes évanouie, vous ne ressentez plus rien. Votre corps fonctionne encore. Vous avez une activité cardiaque pendant 2 à 3 minutes mais vous ne ressentez plus rien (…) Il ne peut pas y avoir une souffrance aiguë, de douleur, l’acte de torture et de barbarie n’est pas caractérisé », estime-t-il. Selon lui, « les coups au couteau et au ciseau ont été portés soient pendant la phase d’agonie, soit après ».
« Il y a une absence d’éléments matériels et intentionnels » pour caractériser cet acte de torture et de barbarie, martèle Me Valois, qui ajoute : « il n’y a pas d’intention de faire souffrir ».
12:31
« Elle ne peut pas la tuer de sang-froid car elle est lâche »
L’avocat décortique minute par minute le crime de sa cliente. « Dahbia ne sait pas de quelle manière elle va lui faire du mal. Elle a un temps de flottement », explique Me Valois.
« Elle la laisse seule dans la douche (…) Lola ne peut pas bouger, ne peut pas s’échapper. Dahbia revient. Lola est toujours présente dans la douche et elle commente l’acte criminel », poursuit l’avocat, qui estime que sa cliente « ne peut pas la tuer de sang-froid car elle est lâche ».
« Elle va se contenter si j’ose dire de la scotcher, de l’asphyxier, les mains, les pieds, le visage. Puis, elle part dans le salon, pour ne pas entendre les tremblements de l’enfant », continue Me Valois. Selon les experts, Lola s’est d’abord évanouie, puis elle a agonisé pendant 2 à 3 minutes, avant de mourir d’une asphyxie mécanique.
12:17
« C’est certainement une erreur de langage »
L’avocat revient maintenant sur la rencontre entre Dahbia Benkired et Lola. Depuis le début du procès, l’accusée martèle qu’elle n’a pas forcé Lola à la suivre, que celle-ci était « d’accord », une thèse impossible à croire pour la famille de l’adolescente qui a affirmé qu’elle avait du « caractère ».
« Lola va suivre Dahbia. Quand Dahbia dit qu’elle était d’accord, c’est certainement une erreur de langage. Face à la juge, elle avait dit : elle se laisse faire », pointe Me Valois.
11:49
« Il la déshumanisait, il la maltraitait, mais elle était amoureuse »
L’avocat se penche maintenant sur l’ex-compagnon de sa cliente, Mustapha M. Selon Me Valois, ce dernier a « profité de Dahbia Benkired, a joué avec elle », exerçant « un contrôle coercitif » sur sa cliente. « Il la déshumanisait, il la maltraitait, mais elle était amoureuse », ajoute-t-il.
Lors du procès, Dahbia Benkired a avancé que ce sont des SMS, échangés le jour des faits, qui auraient déclenché sa « haine » contre son ancien compagnon, duquel elle voulait « se venger ». Ces SMS échangés avec Mustapha M. le jour des faits ont agi comme un« détonateur », estime l’avocat, pointant des messages à caractère sexuel, humiliants et rabaissants, envoyés par Mustapha M. à sa cliente.
Il reprend un à un les SMS devant la cour. « Dahbia envoie finalement à Mustapha : viens on fait un gosse. Elle veut construire quelque chose avec lui. Mais vingt minutes plus tard, il répond non, un refus froid. Et la jalousie de Dahbia va ressortir », estime-t-il.
Après cet échange, « elle sort de sa résidence, elle lui demande un rendez-vous mais il lui répond flemme. Elle ne parvient pas à obtenir cette rencontre. Mais elle est remplie de haine, de colère, tout ce qu’elle veut, c’est de faire du mal », explique Me Valois, qui résume : « Elle ne peut pas faire de mal à l’homme qui exerce une emprise sur elle, mais elle va décharger sa haine » sur Lola.
11:41
La drogue, les médicaments et la prostitution à l’origine des troubles de la personnalité
Me Valois revient maintenant sur la consommation de drogue de l’accusée, rappelant qu’elle fumait jusqu’à 20 joints par jour. Une consommation importante qui a pu engendrer des effets secondaires : une « hyper paranoïa », une « hyper agressivité » et « des hallucinations ».
Puis, il arrive au Lyrica, le médicament prescrit contre l’épilepsie qui peut se transformer en drogue quand il est pris en grande quantité. Au cours du procès, Dahbia Benkired a affirmé en avoir pris trois comprimés la veille des faits.
L’avocat rappelle également que sa cliente se prostituait. « À quel moment va-t-on croire qu’une femme qui se prostitue éprouve du plaisir ? À quel moment va-t-on croire qu’une femme qui se prostitue ne fait pas ça par contrainte », interroge Me Valois, expliquant que ce sont ces différents éléments – la consommation de drogue, de médicament et la prostitution – qui ont engendré chez sa cliente des troubles de la personnalité.
11:29
« Il y a un traumatisme ancien et enfouit qui pourrait expliquer la résurgence traumatique »
« Il n’y a rien dans le profil psychiatrique de Dahbia qui pourrait justifier que celle-ci se comporte ainsi », rappelle Me Valois. Il faut donc chercher la raison de son passage à l’acte.
« Il y a un traumatisme ancien et enfoui qui pourrait expliquer la résurgence traumatique », donne comme hypothèse son avocat, qui cite à nouveau les violences du père de l’accusée, parfois « avec des ceintures », des violences sexuelles, « dont l’agression qu’elle a subie du voisin », et les violences psychologiques des tantes. « C’est ahurissant d’imaginer des femmes qui ramènent des hommes au domicile d’une enfant pour avoir des ébats sexuels », déclare-t-il.
« Voici ce qui caractérise les violences et qui construit une personnalité. Mais les experts expliquent que cela est insuffisant », ajoute-t-il.
11:23
« Il va vous être très difficile de vous défaire de vos préjugés »
L’avocat revient sur l’enfance de sa cliente, frappée par son père, tout comme ses sœurs et sa mère, violée par un voisin quand elle avait 12 ou 13 ans, et à des attouchements par ses tantes. « Le mal, ce sont ses tantes qui organisent des soirées sexuelles en présence des enfants, c’est son ex-compagnon qui l’exploite sexuellement. Le mal, c’est ça », estime Me Valois.
L’avocat de l’accusée demande aux jurés de faire « quelque chose d’extrêmement difficile ». « Il va vous être très difficile de vous défaire de vos préjugés », évoquant la « perdition » de sa cliente.
Car le jour des faits, « elle n’est plus Dahbia », estime son avocat. « Elle n’est plus cette Dahbia pudique, elle n’est plus cette Dahbia gentille, généreuse, elle n’est plus cette belle fille comme elle décrira Friha (sa sœur) (…) Dahbia a changé depuis la mort de sa mère. Elle a un comportement bizarre, différent, incohérent. Elle parle toute seule, elle marmonne, elle déraille », poursuit Me Valois.
11:18
« Vous ne serez pas seulement juge d’un acte criminel, mais vous serez juge de la vie de Dahbia Benkired »
Me Valois débute sa plaidoirie. Il porte un micro-cravate qui grésille énormément et parle extrêmement vite, rendant difficile la compréhension de ses propos. « Plus la souffrance est grande, moins la justice est audible. Mais à travestir la vérité pour servir l’accusation, il a un risque de raisonnement simpliste qui serait le fondement à une décision qui ne saurait être de justice », déclare-t-il.
« Dans ce dossier il y a des certitudes : le constat de l’insoutenable. Mais cette certitude criminelle n’a pas de mobile sans l’acceptation d’une autre vérité : Dahbia Benkired n’était plus qu’une ombre fantomatique au gré de ses maltraitances et de son exploitation sexuelle », déclame l’avocat.
« Vous ne serez pas seulement juge d’un acte criminel, mais vous serez juge de la vie de Dahbia Benkired. Car elle aussi en a eu une jusqu’à ce 14 octobre 2022. Et de victime à bourreau, il n’y a parfois qu’un pas », déclare Me Valois en s’adressant aux jurés. « On entend souvent dire qu’il n’y a pas lieu de s’enquérir de l’insoutenable (…), qu’il n’y a pas lieu de poser un semblant de réflexion pour saisir l’insaisissable », poursuit-il.
11:13
La plaidoirie de la défense débute
C’est au tour de Me Valois, l’avocat de Dahbia Benkired, de débuter sa plaidoirie.
10:50
La réclusion criminelle à perpétuité incompressible requise contre Dahbia Benkired
L’avocat général requiert la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à l’encontre de Dahbia Benkired pour le meurtre de Lola Daviet.
L’avocat général a également requis une interdiction définitive de porter une arme, une interdiction d’exercer une profession au contact des enfants, une privation des droits d’inéligibilité et une interdiction du territoire français.
10:42
« Vous allez devoir juger trois crimes marqués par une particulière cruauté »
« Vous avez aujourd’hui à juger trois crimes qui par leur commission simultanée ouvrent des possibilités extraordinaires de la peine encourue », déclare l’avocat général. « Ces crimes sont punis de la réclusion criminelle à perpétuité », rappelle-t-il, « une peine d’exclusion sociale pour protéger la société ».
« Vous allez devoir juger trois crimes marqués par une particulière cruauté, marqués par une totale gratuité, commis sur une jeune fille qui ignorait tout de Madame Benkired. Vous allez juger trois crimes qui ont fait basculer une famille dans une souffrance sans nom », poursuit-il à l’adresse des jurés.
« La situation de Dahbia Benkired, si elle est atypique, c’est du fait de son extrême dangerosité », avant de déclarer quelques minutes auparavant l’avocat général, soulignant « le risque de récidive maximum, notamment du fait de l’absence de traitement adapté » et « l’extrême dangerosité de l’accusée ».
L’avocat général a demandé aux jurés « une peine certainement pas par haine, par méchanceté, par une pression extérieure qui n’a pas lieu d’être mais en responsabilité pour protéger la société d’une femme dont je suis intimement convaincu de son extrême dangerosité ».
10:40
« Le motif premier de ce crime, il est de l’ordre de la pulsion sexuelle »
« Le motif premier de ce crime, il est de l’ordre de la pulsion sexuelle et de la satisfaction et du plaisir de l’accusée », martèle l’avocat général.
10:39
« Elle exerce sa toute-puissance : on prend, on casse, on jette »
L’accusationl rappelle que les experts psychiatriques ont affirmé hier que Dahbia Benkired ne souffrait d’« aucune pathologie psychiatrique mais des troubles de la personnalité majeure ». Pour lui, l’accusée possède « une jouissance du pouvoir que l’on a sur l’autre, un narcissisme, des comportements anti-sociaux ».
Il évoque le « type de personnalité » de l’accusée « particulièrement rare et inquiétant » : l’absence d’empathie, l’incohérence à la frustration de l’accusée. « Elle investit l’autre comme un objet sur laquelle elle exerce sa toute-puissance : on prend, on casse, on jette. Ce profil a troublé une experte psychiatre avec 15 ans d’expérience carcérale », insiste-t-il encore.
L’avocat général rappelle ensuite que Friha, la sœur de Dahbia, a eu le même parcours de vie, sans pour autant commettre les mêmes crimes. « Ce parcours de vie traumatique, elle l’a eu Friha. Mais elle, elle a un parcours de vie stable », pointe-t-il.
10:31
L’accusée fixe l’avocat général
L’avocat général a commencé à parler depuis près d’une heure. Dans le box, Dahbia Benkired a les bras croisés. Elle ne le lâche pas du regard l’avocat général. Un regard noir qui fait froid dans le dos.
10:30
« La volonté de Madame Benkired est très claire : sauver sa peau »
L’avocat général revient maintenant sur la fuite de l’accusée. Elle se rend d’abord chez Rachid N., un ex-compagnon, avec ses deux valises et la malle qui contient le corps de Lola, avant de retourner rue Manin, où de nombreux policiers cherchent déjà la fillette.
« Est-ce qu’elle va se rendre, est-ce qu’elle va s’effondrer ? Pas du tout », poursuit l’avocat général. « Elle cherche à sauver sa peau » en appelant sa sœur, avant de s’enfuir.
« Elle a réussi sa fuite, elle a trompé la police », estime l’avocat général. « La volonté de madame Benkired est très claire: sauver sa peau quitte à envoyer sa sœur au casse-pipe, quitte à mentir aux policiers », poursuit-il, rappelant que l’accusée a feint l’étonnement lors de son interpellation.
10:23
« Mais qui pourrait s’en remettre ? »
Le magistrat s’adresse maintenant aux proches de Lola. « Vous avez souffert (…) Yohan Daviet en a littéralement eu le cœur brisé. Mais qui pourrait s’en remettre ? », interroge-t-il. « Et pourtant, aujourd’hui, vous êtes là, tous unis », poursuit-il, notant « l’absence de haine » de la famille. « Vous avez fait le choix de répondre de plus belle des manières à l’indicible par la plus profonde humanité », déclame-t-il.
10:13
« Je vais vous demander de répondre oui aux six questions »
« Je vais vous demander de répondre oui aux six questions », déclare l’avocat général aux jurés.
« Tout dans ce dossier, absolument tout, aurait préféré ce que la loi appelle l’abolition du discernement », poursuit-il. « Mais ces faits ne sont pas l’œuvre d’une malade mentale, d’un trouble de l’identité ou d’une bouffée délirante. Ces faits ont été réalisés en toute conscience, en toute connaissance de cause, par une femme déterminée », martèle l’avocat général.
10:11
« Mme Benkired est la seule à avoir les réponses »
Mais alors « pourquoi Lola et pas un autre enfant ? Pourquoi ce jour-là ? Pourquoi un tel déchaînement de violences ? », interroge l’avocat général.
Depuis le début du procès, « nous sommes suspendus aux explications de Dahbia Benkired qui en donnera 10, 20. En fonction de ses interlocuteurs, du public : des fantômes, des moutons, des ex que l’on accuse, la réminiscence d’un viol qu’elle aurait subi plus jeune, le Lyrica, médicament qu’elle aurait pris et qui l’aurait poussée au crime ».
Mais selon lui, « rien, absolument rien ne permet d’objectiver une consommation de médicaments ». « Fermez cette porte comme vous fermerez toutes les autres, n’entrez pas dans le jeu pervers de l’accusée », demande-t-il aux jurés. « Mme Benkired est la seule à avoir les réponses », martèle-t-il.
Mais selon lui, « il n’y a rien à attendre des déclarations de Mme Benkired ». L’accusée a fait cela « pour assouvir ses pulsions sexuelles », « pour son plaisir ».
10:06
« Évidemment que cette enfant a pleuré »
Depuis le début du procès, l’accusée maintient que Lola n’a pas crié, pas pleuré et qu’elle ne s’est pas débattue. Pour l’avocat général, il en est tout autre. « Évidemment que cette enfant a pleuré, évidemment qu’elle a fait du bruit », déclare-t-il.
« Alors qu’est-ce qu’on fait ? On efface juste les traces du meurtre », poursuit-il. Rappelant que la scène de crime a été nettoyée et que de l’eau de javel a été utilisé pour masquer les odeurs du crime, l’avocat général évoque ensuite la dissimulation. D’abord celle du corps, mais aussi des affaires de Lola, placées dans la valise, de la gourmette de la fillette, un « objet d’identification ». Pour l’avocat général, « de fait, la dissimulation a été un succès ».
Il résume : « 1h37 de supplices qui ont ôté à l’enfant, sa féminité et son humanité. 1h37 au cours desquelles Dahbia Benkired violera, torturera, tuera et dissimulera le corps d’une fillette ».
10:01
« C’est la définition même de la torture »
L’avocat général poursuit et revient sur les « violences extrêmes » subies par Lola de son vivant : trois coups à la tête contre le carrelage de la salle de bains, 38 plaies relevées sur le corps et une agonie de plusieurs minutes. « Les violences sont intervenues avant que Lola ne soit morte », assure l’avocat général, qui ajoute que « c’est la définition même de la torture ».
Il revient sur le scotch « apposé longuement » sur la fillette. « Lola Daviet va mourir de cette panique respiratoire dont l’expert est venu nous dire qu’elle portait bien son nom (…) On a ôté toute humanité au corps (…) qui va finir par ne devenir plus qu’un morceau de chair », dénonce l’avocat général.
09:59
« L’enfant est devenu un objet »
Evoquant un « sadisme » et une cruauté, l’avocat général estime qu’il s’agit d’« une fillette de 12 ans exposée à une sexualité d’adulte dont elle ne connaît rien » , et « rabaissée ». « Dahbia Benkired, elle ne s’empêche pas, elle ne s’empêche plus. L’enfant est devenu un objet », déclame l’avocat général. « La fillette n’est plus là que pour le bon plaisir de sa tortionnaire », dit-il encore.
09:58
« Dahbia Benkired, elle ne s’empêche pas, elle ne s’empêche plus »
L’avocat général revient sur les contradictions et les incohérences de Dahbia Benkired tout au long du procès face à la « réalité, celle médico-légale ». « Ces violences extrêmes sont commises dans un épisode d’humiliation », affirme l’avocat général, qui évoque la « pénétration forcée » – une manière pour Dahbia Benkired « d’asseoir sa domination » -, puis « des attouchements, un cunnilingus, un autre viol ».
09:46
« 1h37 pour une éternité de souffrance »
« Aujourd’hui, on peut assurer qu’on a un certain nombre de certitudes sur le déroulé de ces faits », affirme l’avocat général. Le 14 octobre 2022, Lola Daviet « ne se méfie pas de cette femme de 24 ans (…) car elle n’a pas à s’en méfier. Elle croise une jeune femme propre sur elle qui veut rentrer chez elle. Elle s’excuse sans réelle confiance probablement pour se débarrasser de cette adulte » et rentrer chez elle. « Oui, elle appelle l’ascenseur pour aider et c’est là que le calvaire va commencer ».
« 1h37 au cours de laquelle trois crimes seront commis » – les faits ont été commis entre 15h11 et 16h48. « 1h37 », durant laquelle l’accusée va « la violer, la torturer, la tuer par asphyxie, tenter de la démembrer, avant de la mettre dans une malle », énumère-t-il. « 1h37 pour une éternité de souffrance », ajoute-t-il. « Elle n’a jamais perdu une seule minute ».
Dahbia Benkired « voulait faire du mal, elle voulait tuer ». « Dès qu’elle la croise (…) Lola Daviet, le piège s’est refermé sur elle. Elle n’a pu résister à la contrainte physique et psychologique d’une adulte », dénonce-t-il.
09:40
« Brutalité extrême »
« Ce dossier n’est pas anodin, débute l’avocat général. Pas du fait de son accusée, pas du fait de son ampleur, pas du fait de sa technicité. S’il est singulier, c’est par sa brutalité extrême », poursuit le magistrat, qui cite notamment l’émotion des policiers quand ils sont venus déposer à la barre et le choc des psychiatres et psychologues. « Ils ont été durablement traumatisés par la cruauté sur une fillette de 12 ans », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui, vous allez devoir juger ces faits, qui ne peuvent que vous traumatiser », déclare-t-il à l’adresse des jurés, évoquant « le supplice d’une fillette innocente ». « C’est une charge lourde qui pèse sur vous aujourd’hui ».
09:36
L’audience est ouverte
Cette dernière journée d’audience va débuter par les réquisitions de l’avocat général. « Monsieur l’avocat général, nous vous donnons la parole au soutien des intérêts de la société », déclare le président.
09:29
« Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits »
Comme au premier jour du procès, les proches de Lola sont venus vêtus d’un tee-shirt blanc avec un dessin représentant la fillette. « Tu étais le soleil de nos vies, tu seras l’étoile de nos nuits », peut-on y lire.
09:25
Des collectifs d’extrême droite présents devant le palais de justice
Une centaine de personnes s’est réunie devant le tribunal de Paris, ce vendredi matin de 8 heures à 8h30, à l’appel de plusieurs collectifs d’extrême droite dont Les Natifs, Lumini et Action Française. « La peine de mort sauve des vies », « Pendons Dahbia, sauvons des Lola » ont-ils notamment scandé à plusieurs reprises.
Durant le procès, la famille avait pourtant indiqué qu’elle ne souhaitait pas de récupération politique.
Des collectifs d’extrême droite se sont réunis devant le palais de justice pour le dernier jour du procès de Lola. DR
09:20
Un délibéré attendu en fin de journée
Ce vendredi, la dernière journée d’audience va s’ouvrir à 9h30 avec les réquisitions de l’avocat général. Ce sera ensuite au tour de la défense de plaider, puis l’accusée aura une dernière fois la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict devrait tomber en fin de journée.
09:18
« Vu que je l’avais violée, autant la tuer » : au procès du meurtre de Lola, les insondables ténèbres de l’accusée
09:18
Six jours de récit d’horreur
Depuis six jours, la cour d’assises de Paris s’attache à comprendre ce qui a poussé Dahbia Benkired à commettre l’irréparable ce 14 octobre 2022 à Paris.
Ce jour-là, dans l’après-midi, Dahbia Benkired avait contraint la fillette à la suivre dans l’appartement qu’elle occupait – qui était celui de sa sœur – pour la supplicier.
L’accusée avait ensuite placé le corps de sa victime dans une malle trouvée dans l’appartement, avant d’entamer une fuite erratique.
09:17
Bonjour et bienvenue dans ce nouveau direct
Le procès e Dahbia Benkired, accusée d’avoir violé, torturé et tué une adolescente de 12 ans, Lola Daviet, en octobre 2022, se termine ce vendredi.
Depuis six jours, la jeune femme de 27 ans est jugée devant la cour d’assises de Paris pour « meurtre et viol aggravés » et pour « torture et acte de barbarie ». Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.




