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Société de transport de Montréal | Le tribunal confirme la grève de 28 jours en novembre

Le Tribunal administratif du travail (TAT) a tranché : la grève des employés d’entretien pourra bel et bien se tenir durant tout le mois de novembre. Le service dans le métro et les autobus sera ainsi interrompu du 1er au 28 novembre en dehors des heures de pointe.


Publié à 14 h 09

Dans une décision rendue mercredi après-midi, le juge François Beaubien, du Tribunal administratif du travail (TAT), se dit « conscient que la grève annoncée par le syndicat causera des inconvénients importants aux usagers du transport en commun ».

N’empêche, ajoute-t-il, « c’est le propre de la grève d’infléchir l’opinion publique et de déranger ». La Cour doit « distinguer le désagrément occasionné par la grève du danger pour la santé ou la sécurité publique », ajoute le magistrat. « Ce danger doit être réel. Les simples craintes ou appréhensions ne peuvent suffire à neutraliser ou amoindrir le droit de grève », écrit-il également.

Le TAT juge ainsi que les services prévus sont « suffisants pour que la santé ou la sécurité publique ne soit pas mise en danger durant la grève ».

Ainsi, à moins d’une entente de dernière minute, le métro et les autobus ne passeront pas en dehors des heures de pointe pendant 28 jours. La grève doit débuter le 31 octobre à 22 h et se terminer le 28 novembre à la même heure.

Pour le métro, les trains ne circuleront qu’entre 6 h 30 et 9 h 30 le matin, puis de 14 h 45 à 17 h 45 le soir et, enfin, de 23 h à la fermeture. Quant aux bus, les véhicules ne seront sur la route que de 6 h 15 à 9 h 15, puis de 15 h à 18 h et de 23 h 15 à 1 h 15. Le service du transport adapté, lui, demeurera maintenu en tout temps.

La décision du juge prévoit que « durant toute la durée de la grève, les parties se rencontreront au moins une fois par semaine les lundis ou au besoin, afin d’analyser l’état du parc de véhicules et, si nécessaire, de mettre en place les solutions nécessaires pour s’assurer du maintien du service durant les heures prévues ».


Lisez « Grève à la STM : La carte mensuelle en vaut-elle la peine ? »

Pas de trêve pour l’élection

Dans un communiqué, la STM a dit mercredi prendre acte de la nouvelle, dénonçant toutefois la décision du tribunal de ne pas avoir accepté sa demande d’exception pour le jour du scrutin municipal, le 2 novembre. Le transporteur souhaitait préserver le service à 100 % ce jour-là, au nom de l’exercice démocratique, les bureaux de vote étant ouverts de 10 h à 20 h.

Or, selon le juge Beaubien, la plupart de ces bureaux de vote sont « à quelques minutes de marche » du domicile des électeurs. « Pour beaucoup d’entre eux, il sera moins long de s’y rendre à pied que de prendre un autobus ou le métro », estime-t-il.

Pour la suite, la société de transport invite sa clientèle à bien planifier ses déplacements, en consultant le stm.info/greve. L’horaire des derniers trains pour chaque station y sera indiqué en temps réel, afin d’anticiper son temps de déplacement. Des affiches informatives seront également installées dans les stations.

« À quelques jours du déclenchement d’une des plus longues grèves de l’histoire de la STM, nous mettons toutes nos énergies à obtenir une entente satisfaisante », a de son côté plaidé le président du syndicat des employés d’entretien, Bruno Jeannotte.

Il soutient que « si la STM maintient la ligne dure, conserve sa rigidité et continue de s’asseoir sur ses mains, elle sera la seule responsable ». « Cette grève […] aurait un impact majeur, nous en sommes conscients. Mais après plus de 115 rencontres de négociation et face à un employeur qui ne démontre aucune intention de régler le conflit de travail, nous devons continuer d’augmenter la pression », a-t-il jugé.

Il s’agit d’une aggravation importante des moyens de pression des employés d’entretien. En septembre, la dernière grève s’était échelonnée sur deux semaines, mais les 2400 employés d’entretien n’avaient débrayé que durant un total de six jours. La grève de juin dernier, elle, avait duré neuf jours, dont trois sans service en dehors des heures de pointe et trois autres avec la moitié du service habituel.

L’impact sur l’achalandage risque d’être fort ; déjà, les deux dernières grèves avaient fait chuter l’achalandage : ce dernier a oscillé autour de 60 % par rapport à la normale en septembre, et de 50 % en juin.

À noter : le syndicat des employés d’entretien n’est pas le seul qui compte faire la grève en novembre. Une autre audience est prévue mercredi devant le TAT, cette fois pour le syndicat des 4500 chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, qui compte débrayer les 1er, 15 et 16 novembre. Si cette grève va de l’avant, ce sera la première en 38 ans pour ce corps de métier. Une décision du tribunal suivra cette semaine.

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