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Ligue 1 | Marseille – Angers | L’OM et le problème du double visage

“Attention à l’autosatisfaction pour De Zerbi”

Video credit: Eurosport

Roberto De Zerbi a encore vu des “polémiques”. Mais à Marseille, on jure que tout va bien. Malgré deux défaites en l’espace de trois jours, face au Sporting (2-1) puis Lens (2-1), aucune inquiétude n’a gagné les rangs du club. Pas une once de remise en question, encore moins le commencement du début d’une mini-crise.

Si cette mauvaise semaine n’a absolument pas perturbé le club phocéen, c’est parce qu’il estime avoir des raisons d’être sûr de sa force. De Zerbi, ses dirigeants et ses joueurs ont tous vu des éléments suffisamment rassurants, dans le jeu, pour accréditer la thèse du double accident plutôt que du gros coup de mou.

Il faudrait effectivement être sacrément rabat-joie pour contredire tout ce beau monde. À Lisbonne comme à Lens, l’OM a été capable de multiplier les séquences de très haut niveau sur les plans de la récupération, de la construction et de la création. Et il n’y a plus trop de doutes à avoir sur la consistance de son effectif, à la fois en quantité – malgré les nombreux blessés – et en qualité.

Menés sans raison apparente

Il n’empêche, ces deux défaites coup sur coup ont tout de même révélé des failles plus ou moins profondes. La première est que l’équipe de Roberto De Zerbi peine encore à garder un certain niveau de constance sur l’ensemble d’un match. “Sur les deux matches, les premières périodes sont très bonnes mais ça ne suffit pas, a noté Pierre-Emerick Aubameyang en conférence de presse. […] Il faut réussir à trouver un équilibre sur l’ensemble d’un match. Et quand on marque à l’extérieur, il faut faire en sorte de ne pas en encaisser et de rester solide.”

C’est là l’autre grosse lacune de l’équipe de De Zerbi : sur des matches où l’adversité est plus élevée, l’OM peine non seulement à garder le score, mais aussi à sauver ce qui peut l’être. C’était vrai face à Lens et face au Sporting, où Marseille a à chaque fois ouvert le score, mais ça l’était aussi face à Rennes en tout début de saison (défaite 1-0 malgré une supériorité numérique) ou au Real Madrid le mois dernier (défaite 2-1 malgré une supériorité numérique durant les vingt dernières minutes).

Preuve que le carton rouge concédé par Emerson, à Lisbonne, est bien plus un symptôme qu’une circonstance atténuante. “À Lisbonne, l’expulsion conditionne le match mais on n’en a quand même pas fait assez en deuxième période, même à dix, a admis le technicien italien. Et à Lens, sans raison apparente, on s’est retrouvé menés. C’est peut-être lié à la maturité de l’équipe. Peut-être que c’est aussi le fait de tenir le coup sur le plan physique. Contre Lens, par exemple, on savait tous que c’était une équipe très forte sur les coups de pied arrêtés. J’aurais donc pu comprendre qu’on prenne un but sur une tête d’un joueur qui fait deux mètres. Mais pas quand le ballon est au sol.”

De Zerbi déteint sur l’OM

L’équipe olympienne est peut-être à l’image de son coach : entière, un peu impulsive, et pas très à l’aise avec l’idée de jouer de manière conservatrice. Cette saison, l’OM n’a toujours pas “obtenu” le moindre match nul, et n’en avait cumulé que cinq la saison dernière en championnat, pour neuf défaites.

“C’est le moment d’être très ambitieux”, martèle Luis Enrique

Video credit: SNTV

De Zerbi n’est pas un pragmatique et cela se lit à la fois sur le terrain et dans ses discours. Mardi, lorsque le sujet a été abordé en conférence de presse, l’entraîneur italien a sous-entendu que ses hommes auraient dû marquer plus. “Il y a eu des manques, notamment à la finition, aussi bien à Lisbonne qu’à Lens, a-t-il analysé. A Lens, j’ai surtout vu un manque de lucidité. On aurait pu être plus dangereux. Je pense que ce qui nous a principalement manqué à Lens.”

Difficile de reprocher au coach olympien cette philosophie. D’abord parce que c’est la sienne, et que toute autre approche impliquerait qu’il se renie, ce qui n’est jamais une très bonne idée, sur la durée, pour un entraîneur. Aussi parce que c’est sans doute celle qui colle le mieux à Marseille. C’est aussi grâce à elle que l’OM a enflammé bon nombre de matches depuis le début de saison, et qu’il est la co-meilleure attaque de Ligue 1 après neuf journées. Et en cité phocéenne, cela a sans doute plus de valeur que quelques points perdus en route.

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