Le point sur les finances du Québec en 10 chiffres

L’exercice présenté mardi matin tient compte du contexte houleux des derniers mois marqués par les tarifs de Donald Trump et le premier budget fédéral de Mark Carney. Voici les faits saillants de la mise à jour économique.
12,4 milliards
Le déficit pour l’année en cours sera finalement moins grand que prévu, à la hauteur de 12,4 milliards. En mars dernier, le ministre des Finances prévoyait un manque de 13,6 milliards dans les finances publiques. Le gouvernement caquiste vise toujours un retour à l’équilibre budgétaire en 2029-2030.
Le ministre a assuré avec confiance que cette prévision tient la route. «Les finances publiques sont en ordre. L’économie est résiliente. Le plan de retour à l’équilibre budgétaire est crédible. Et on va l’exécuter», a-t-il affirmé.
80 $
En moyenne, les travailleurs cotiseront 80 $ en moins l’an prochain au RRQ et au RQAP. Le ministre des Finances réduit de 0,2 % la cotisation au RRQ et de 13 % la cotisation au RQAP dès le 1er janvier. Au total, 378 millions de plus resteront dans les poches des travailleurs au cours de la prochaine année. L’économie maximale que peut toucher un salarié est de 137 $ par année, et 259 $ pour un travailleur autonome.
2,05 %
D’indexation sur le régime fiscal. Cette indexation basée sur l’inflation touche, par exemple, les prestations d’aide sociale et le crédit de solidarité. Eric Girard calcule que 4,1 milliards retourneront dans les poches des Québécois. Le gain moyen par particulier est estimé à 182 $. Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, cette indexation est essentiellement toujours à l’agenda du ministre des Finances.
Les mesures d’allégement demeurent somme toute modestes. «C’est certain qu’il va falloir revenir à l’équilibre budgétaire avant de faire des gestes significatifs au niveau du fardeau fiscal», a évoqué Éric Girard.
5 millions
À propos de l’itinérance, un ajout de 5 millions est annoncé dans cette mise à jour économique pour aider au déploiement de mesures hivernales d’urgence. L’enveloppe, qui était de 21 millions, passe donc à 26 millions. Elle pourrait permettre de bonifier les heures d’ouverture de certains refuges ou le nombre de places disponibles dans les haltes-chaleur.
1,8 milliard
Les spéculations allaient bon train sur l’utilisation qu’allait faire le gouvernement des 1,8 milliard de surplus du Fonds d’électrification et de changements climatiques, l’ancien Fonds vert. Verdict: ils iront au Fonds des générations, la cagnotte constituée pour aider à réduire le poids de la dette du Québec. Donc pas pour réduire le prix de l’essence ou pour financer le réseau routier, du moins pas pour l’instant. Reste à voir quelle utilisation sera faite des futurs revenus.
«Ça réduit la dette brute. Ça nous donne de la marge de manœuvre à long terme qui bénéficiera à l’ensemble des Québécois», a commenté le ministre en parlant de la décision de privilégier le Fonds des générations.
49,9 millions
Le Programme d’adaptation au domicile et le programme RénoRégion sont bonifiés à la hauteur de 49,9 millions sur quatre ans. Pour l’année 2026, 10 millions supplémentaires sont prévus pour le premier volet, qui permet d’adapter le domicile des personnes handicapées, et 3,4 millions sont prévus pour le second, qui aide les personnes à revenus modestes en milieu rural à faire les travaux sur leur maison.
Suspendu faute de financement en avril, le programme RénoRégion a été réactivé en mai avec une enveloppe d’environ neuf millions.
94,7 millions
L’appui au secteur forestier dans le prochain budget est chiffré à 94,7 millions de dollars, et sera dirigé afin de «diversifier» l’industrie et de «favoriser l’innovation». Depuis 2023, le soutien provincial octroyé à ce secteur en crise atteint 1,7 milliard retrace Québec, qui lance un appel clair au gouvernement fédéral à bonifier son propre soutien, le dernier en date étant qualifié d’insuffisant. Il atteignait 1,2 milliard à l’échelle du pays.
Sauf qu’en plus, il s’agissait essentiellement de prêts et de garanties de prêts. «C’est un peu ésotérique. […] Il y a combien d’argent qui est descendu dans les entreprises en date d’aujourd’hui? Pas grand-chose. Nous, on arrive avec une mesure effective en janvier 2026», a bien appuyé le ministre Girard.
254,7 millions
Un autre soutien plus immédiat est également mis en place dans cette mise à jour économique pour soutenir les entreprises œuvrant dans les secteurs «essentiels» en région, ce qui inclut la forêt, mais aussi l’agriculture et la pêche. Un congé de taxe de deux ans sur la masse salariale leur sera octroyé, ce qui représente 254,7 millions d’ici 2027-2028.
1500 $
En moyenne, les quelque 280 000 employeurs du Québec économiseront 1500 $ en cotisations au RRQ et au RQAP. Ils économiseront en moyenne 785 $ sur les cotisations au RRQ, et 800 $ sur les cotisations au RQAP. Cette réduction des cotisations s’inscrit dans la même lignée que celle qui touche les travailleurs. L’économie annuelle pour les entreprises s’élève à 421 millions.
Le ministre des Finances cite en exemple une petite entreprise fictive de dix employés qui gagneraient 55 000 $, pour qui l’économie représenterait 1000 $ par année.
39,7 %
Malgré un regain du poids de la dette, le gouvernement Legault maintient le cap sur la diminution de celle-ci. Au 31 mars 2026, on prévoit que la dette représentera 39,7 % du PIB, alors que dans les deux dernières années, elle était de 37,8 et 37,5 %. L’objectif demeure d’atteindre 32,5 % du PIB d’ici 2037.




