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Insultes contre le milieu culturel québécois: les risques de la rigueur de PSPP

Paul St-Pierre Plamondon avait raison de vouloir secouer le pommier des associations d’artistes trop élogieuses devant le nouveau ministre fédéral Marc Miller. Il a par contre exagéré la dose de vitriol.

On ne peut pas reprocher au chef péquiste de ne pas aller au bout de ses idées.

Marc Miller est le symbole de l’élu québécois du Parti libéral du Canada méprisant les aspirations de liberté de ses concitoyens.

Dans la plus pure lignée des Trudeau et Chrétien.

Il a ouvert les vannes de l’immigration sous Justin Trudeau, et a ensuite refusé de reconnaître le déclin du français au Québec.

Contrairement à bien des Québécois stupéfaits de voir Mark Carney lui confier l’Identité et la Culture canadiennes, dont le PM François Legault, des représentants du milieu culturel se sont montrés étrangement enthousiastes.

«C’est rassurant d’avoir quelqu’un de cette envergure pour faire entendre la voix des artistes», a notamment déclaré Laurent Dubois, directeur général de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC).

PSPP a rapidement répliqué en publiant un message dans X, aussi court qu’explosif.

«La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants, j’ai honte.»

Alors que ses adversaires lui tombaient dessus dans un concert d’appels à la rectitude, le chef péquiste en a rajouté, déplorant le manque de loyauté de ces porte-parole de l’industrie culturelle.

Ultimement, jeudi, il a admis son style «un peu trop direct» et s’en est excusé, tout en signalant qu’il ne changerait pas.

Dommages inutiles

Dire qu’une grande partie du milieu culturel lui faisait honte, c’était une attaque au lance-missiles inutilement dommageable.

Certes, s’il s’était contenté d’une formule polie et convenue, l’affaire n’aurait pas fait de bruit.

Et PSPP n’aurait pas soulevé de questions sur la position de faiblesse des artistes québécois, devant se plier aux volontés du régime fédéral pour obtenir du financement.

Le PQ voguait sur une mer calme cette semaine: les controverses coulent Pablo Rodriguez et le PLQ, sans que François Legault en profite.

Avec un score de 39% d’appuis dans le dernier sondage Léger, PSPP aurait pu se contenter de rentrer chez lui pour le week-end en sifflotant comme un pinson, au lieu de lancer une bombe qui attire sur lui une attention négative.

Dans sa marche vers un référendum, s’il prend le pouvoir en 2026, il aura besoin de tous les appuis pour le pays qu’il désire.

Soustraire des alliés probables par pureté intellectuelle semble contre-productif.

Dans une quête qui dépasse de loin sa personne, on pourrait lui dire que ce n’est pas essentiel de toujours démontrer qu’il a raison sur tout, à tous points de vue.

La preuve qu’il est allé trop loin, c’est qu’il a dû ensuite aller à la rencontre de ceux qu’il avait accablés de tous les maux vendredi. Il a publié une photo accompagnée d’un message signalant qu’il était «profondément désolé» que des artistes se soient sentis personnellement visés.

Préparé pour les débats

Par contre, à le voir se défendre avec habileté et une grande rigueur argumentaire, le clan péquiste doit se frotter les mains.

Lorsqu’ils regardent Pablo Rodriguez, plutôt emmêlé sur la constitution, et empêtré dans les problèmes internes du PLQ, les stratèges péquistes imaginent sûrement qu’il peinerait à tenir tête à leur fringant et structuré poulain dans un débat.

PSPP peut bien recadrer des centrales syndicales ou des associations d’artistes si ça lui chante, mais un meilleur dosage est probablement de mise, pour éviter des dommages irréversibles en vue de son grand soir.

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