Rouyn-Noranda | Glencore planifierait la fermeture de la Fonderie Horne

La multinationale anglo-suisse Glencore prévoit fermer la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda, rapporte Reuters, qui dit s’appuyer sur deux sources.
Publié à 6 h 46
Mis à jour à 7 h 16
Les enjeux environnementaux et les coûts de modernisation des installations seraient au cœur de la décision, explique l’agence de presse.
Glencore a multiplié les sorties publiques dans les derniers mois pour demander à ne pas être obligée de se conformer aux exigences environnementales du gouvernement québécois, réclamant de la « prévisibilité ».
L’entreprise ne souhaite pas avoir à réduire ses rejets d’arsenic dans l’air de Rouyn-Noranda jusqu’à la limite québécoise de 3 ng/m3, dont elle conteste la validité scientifique, a-t-elle détaillé dans une demande modification de l’autorisation ministérielle qui encadre ses activités, transmise en juillet au ministère de l’Environnement.
Une polémique a d’ailleurs secoué Rouyn-Noranda durant l’été, après que la Chambre de commerce et d’industrie de la ville a appuyé les demandes de la multinationale en mettant en doute l’impartialité de la Santé publique.
La multinationale a aussi mené une campagne publicitaire pour vanter ses activités, durant les derniers mois.
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Une vue sur la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda
Glencore nie
La multinationale nie de son côté envisager « actuellement » la fermeture de la fonderie abitibienne et de l’affinerie de cuivre de Montréal-Est, dont les activités sont étroitement liées à celle de la Fonderie Horne.
« Nous continuons à mettre en œuvre notre plan de réduction des émissions en faisant progresser les études et autres travaux », a déclaré à La Presse Fabrice de Dongo, porte-parole de Glencore.
L’entreprise dit poursuivre ses démarches pour obtenir « un cadre réglementaire clair et prévisible nécessaire pour garantir les investissements appropriés ».
« Les fonderies font face à d’énormes pressions à travers le monde, autant sur le plan financier et réglementaire qu’opérationnel, poursuit M. de Dongo. La Fonderie Horne et l’affinerie CCR ne font pas exception. »
Action collective
La Fonderie Horne devra aussi faire face à une action collective relativement aux rejets de contaminants toxiques dans l’air de Rouyn-Noranda.
La Cour supérieure du Québec a autorisé au début d’octobre la démarche judiciaire, qui cible également le gouvernement du Québec, ouvrant la porte à des compensations totalisant des dizaines, voire des centaines de millions de dollars.
Les demandeurs Julie Fortier et Miguel Charlebois reprochent à la multinationale anglo-suisse Glencore, propriétaire de la fonderie, d’avoir rejeté différents contaminants toxiques ou cancérigènes dans l’environnement au-delà des seuils légaux, et au gouvernement québécois d’avoir permis le tout.




