Mathieu Bock-Côté : «Déchéance de citoyenneté pour les mal-pensants ? Le modèle germanique»

CHRONIQUE – En Allemagne, l’Office de protection de la Constitution réfléchit sérieusement à l’interdiction de l’AfD. Une démarche néomaccarthyste qui devrait interroger tous les États démocratiques, estime notre chroniqueur.
C’est une polémique qui prend de plus en plus de place en Allemagne : celle de l’interdiction possible, même si elle se fait par étapes, de l’AfD, le premier parti d’opposition, associé à la droite nationale et à l’extrême droite, voire pire. Il y a quelques mois, l’Office de protection de la Constitution, au terme d’une enquête dont il avait donné les conclusions sans donner les preuves les justifiant, avait ainsi classé l’AfD comme parti extrémiste de droite, ce qui donnait le droit d’engager des démarches juridiques contre lui, et même de l’espionner et de l’infiltrer, certains esprits méfiants voyant là une porte ouverte pour que s’y engagent des agents provocateurs, ce qu’aucun État démocratique ne ferait, n’est-ce pas ? On avait néanmoins compris que le parti était notamment accusé d’entretenir une définition de la nation plus ethnoculturelle que civique, ce qui en ferait une association factieuse, ou de soutenir que certaines populations s’intégraient moins bien que d’autres…
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