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« Perdre nos enfants » : Emmanuel Macron estime que la phrase du chef d’État-major des Armées a été « sortie de son contexte »

Le chef d’État-major des armées, Fabien Mandon a prononcé un discours qui était « beaucoup plus élaboré que la phrase qu’on en a sortie » a estimé Emmanuel Macron ce samedi en marge du G20 de Johannesburg (Afrique du Sud). Le général Mandon a « toute ma confiance », a également ajouté le président de la République.

« Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque » avait déclaré mardi le chef d’État-major des armées, évoquant les menaces russes dans un discours donné devant le Congrès des maires de France. Cette petite phrase avait fait réagir de nombreuses personnalités politiques notamment dans l’opposition.

« Je vois assez bien de quoi il peut s’agir, sortir une phrase et la sortir de son contexte pour faire peur », a indiqué Emmanuel Macron, rappelant que le seul chef des armées en France est « le président de la République ».

Dans une interview samedi soir dans l’émission C à vous sur France 5, le principal intéressé s’est justifié « Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés » a expliqué le général Mandon. Mais « le rôle de cette intervention » était « d’alerter et de se préparer ». « Le contexte se dégrade rapidement » et « il me paraissait important de partager avec les maires ce constat », estimant que les réactions « montrent que c’est quelque chose qui n’était peut-être pas assez perçu dans notre population ».

« L’armée la plus efficace » d’Europe, estime Macron

« Nous avons une armée qui est forte, dont on doit être fiers, a déclaré le président depuis l’Afrique du Sud, « Nous avons une armée forte. Nous devons en être fiers. C’est véritablement l’armée la plus efficace du continent européen aujourd’hui », a-t-il ajouté, expliquant que la dissuasion était nécessaire pour « rester en sécurité ».

Vendredi, la porte-parole du gouvernement Maud Bergeron, avait déjà tenté de rassurer après les propos de Fabien Mandon. « On va être très clair : nos enfants, au sens où on l’entend, ne vont pas aller combattre et mourir en Ukraine », avait-elle expliqué sur TF1, rappelant que la France avait « une armée de métier ».

« Le chef d’état-major des armées parlait de tous ces soldats qui, et il le dit un petit peu avant cette séquence, sont déployés partout dans le monde et ont entre 18 et 27 ans », avait-elle clarifié. « On ne peut pas ignorer qu’un certain nombre de ces soldats sont tombés en opérations extérieures ».

Réintroduction du service militaire

La Revue nationale stratégique de 2025, feuille de route des autorités, explique la France doit « se préparer à l’hypothèse d’un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l’Europe à horizon 2027-2030, parallèle à une hausse massive des attaques hybrides sur son territoire ».

« L’analyse du danger présentée par la Russie », « c’est quelque chose que tous nos alliés en Europe partagent », a rappelé Fabien Mandon sur France 5 ce samedi.

« De nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national », a ajouté le haut-gradé, estimant que cela faisait partie d’« éléments qui sont à observer dans notre pays », alors que l’exécutif s’apprête à annoncer l’instauration d’un service militaire volontaire.

Comme plusieurs responsables européens, notamment allemands et danois, le général Mandon avait aussi estimé en octobre devant les députés que l’armée française devait se tenir « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie, qui « peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent ».

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